Des révélations récentes révèlent des détournements de fonds par les gestionnaires immobiliers de Consigma, mettant en péril les économies de copropriétaires à Rodgau. Plus de 506 000 euros ont été investis sans autorisation dans des obligations douteuses, entraînant une enquête des procureurs. Actuellement, 40 copropriétés, représentant près de quatre millions d’euros, attendent des remboursements, tandis que des plaintes criminelles s’accumulent. La situation reste préoccupante pour de nombreux propriétaires, notamment ceux à la retraite.
Il y a un an, des révélations choquantes ont émergé concernant des transactions financières risquées de plusieurs millions d’euros, mettant en péril les ressources des propriétaires d’appartements. Les procureurs sont actuellement en pleine enquête, tandis que certaines entités du réseau d’entreprises se retrouvent dans une situation précaire.
Markus Stork, représentant des propriétaires dans une copropriété à Rodgau, dans le sud de Hesse, exprime son inquiétude : ‘Je pense que notre demi-million d’euros de réserves est perdu, peu importe nos efforts pour le récupérer.’ Depuis des années, les propriétaires ont accumulé des fonds pour les travaux d’entretien nécessaires, tels que les ascenseurs, les toits, et les canalisations. Cependant, une partie de ces réserves leur est désormais inaccessible.
Les gestionnaires immobiliers du groupe Consigma ont détourné 506 000 euros des comptes de la copropriété pour investir dans des obligations émises par DR Deutsche Rücklagen GmbH. Cette société affirme avoir investi plus de 30 millions d’euros en obligations, octroyant ainsi des prêts au secteur de la construction et de l’immobilier.
Investissements non autorisés dans des obligations
D’après les investigations menées par BR et HR, il a été constaté que les gestionnaires immobiliers de Consigma ont fréquemment investi des fonds dans des obligations sans l’accord des propriétaires. Les experts en gestion de copropriété considèrent cela comme une violation des lois en vigueur. Les législateurs exigent que les réserves soient investies de manière sécurisée, mais la sécurité des obligations liées à des projets de construction est mise en question.
La copropriété de Rodgau a résilié son obligation sans préavis après que l’argent n’ait pas été remboursé. Elle a depuis mis en demeure Consigma et DR Deutsche Rücklagen. Actuellement, la copropriété détient un titre exécutoire contre DR Deutsche Rücklagen, mais Consigma a fait appel, ce qui a entraîné une procédure judiciaire. Pour certains propriétaires, cette situation est alarmante : ‘Si nos fonds disparaissent, plusieurs d’entre nous pourraient être contraints de vendre, surtout ceux qui sont à la retraite et n’ont pas accès à des prêts pour des travaux imprévus,’ déclare Stork.
Quarante copropriétés en attente de remboursement
En plus de la copropriété de Rodgau, BR et HR ont identifié 65 autres copropriétés affectées par ces investissements douteux. Beaucoup ont déjà résilié leurs engagements. Bien que certaines aient récupéré leur argent d’ici l’été, les remboursements semblent être à l’arrêt. Environ 40 copropriétés attendent encore leur remboursement, ce qui représente près de quatre millions d’euros en jeu.
Burkhard Rüscher, gérant de plusieurs copropriétés, confirme : ‘Aucune des copropriétés que je gère n’a récupéré son argent, malgré les demandes de remboursement qui étaient dues au 30 septembre.’ Son cabinet à Munich représente actuellement sept copropriétés contre Consigma et DR Deutsche Rücklagen, et il soupçonne que le nombre total de copropriétés affectées est bien plus élevé.
L’autorité de régulation financière, BaFin, a interdit à Deutsche Rücklagen d’exercer des activités de crédit.
Un réseau en difficulté
Il y a un an, le site de Deutsche Rücklagen faisait état de la direction du réseau par deux hommes clés, Dr. U. et un autre manager. Cependant, ces informations ne sont plus accessibles. Les deux dirigeants ont quitté leurs fonctions et se sont retirés en tant qu’actionnaires. Sous leur direction, les économies des copropriétés ont été transférées à Deutsche Rücklagen. Actuellement, ils refusent de commenter et renvoient aux nouveaux responsables.
Le mois d’avril a vu la vente de Consigma Holding AG, la société mère de Consigma, à une société britannique. Dr. U. a déclaré ne pas avoir commenté cette vente, affirmant ne pas avoir été actionnaire de Consigma Holding AG, bien qu’il ait détenu plus de 80 % de la société jusqu’à la vente, selon le registre de transparence.
Le nouveau conseil d’administration de Consigma Holding AG est dirigé par W., le directeur de la société britannique. Des investigations menées par BR et HR ont révélé plus de 40 entreprises liées à W., dont certaines ont été dissoutes. Ni W. ni la société britannique n’ont répondu aux sollicitations. Dr. U., ancien membre du conseil d’administration, renvoie également à W., qui n’a pas encore répondu aux enquêtes de BR et HR.
Des enquêtes en cours
Plus de 20 plaintes criminelles ont été déposées par des copropriétés, des propriétaires individuels et des avocats, selon BR et HR. Plusieurs procureurs mènent des enquêtes dans des villes telles que Wiesbaden, Francfort-sur-le-Main, Mayence et Stuttgart. Darmstadt examine également la situation.
Le traitement judiciaire de cette affaire semble complexe, et des résultats rapides ne sont pas en vue. Il est à noter que les procureurs enquêtent sur des cas individuels, sans que le réseau d’entreprises dans son ensemble soit sous enquête. La présomption d’innocence reste en vigueur.
Daniel Bauer, défenseur des investisseurs, souligne l’importance du rôle des procureurs dans l’affaire Consigma et Deutsche Rücklagen : ‘Plus les enquêtes avancent rapidement, plus il est probable que des fonds puissent être retrouvés et sécurisés pour les créanciers.’