Conrad Black : La tâche monumentale des conservateurs — sauver notre grande nation

Le prochain gouvernement aura beaucoup à vivre et un long chemin à rattraper si la Confédération veut survivre sous une forme reconnaissable et valable

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Le parti conservateur fédéral est sur le point d’annoncer l’élection d’un nouveau chef, et tandis que l’accord minable entre les libéraux et le NPD semble assurer que ces partis seront rivés sur notre dos pendant encore trois ans, nous imposant leurs absurdités socialistes délirantes, «La terre est forte», comme l’a si bien dit Pierre Trudeau lors de sa campagne de réélection pas trop réussie en 1972, et nous endurerons certainement trois années de plus de mauvais gouvernement. À ce moment-là, Pierre Poilievre ou Jean Charest seront sûrement appelés à recoller les morceaux. Un immense défi et une grande opportunité, que le régime en place n’a même pas du tout reconnu, attendront les conservateurs de retour. Comme j’ai souvent eu l’occasion de le faire remarquer dans cet espace, tout ce que nous avons à montrer pendant les sept années du gouvernement fédéral actuel, c’est l’autoprostration nationale dans une culpabilité et une honte exagérées et morbides face à l’histoire triste et parfois tragique des relations de la Couronne avec les Premières Nations du Canada, plutôt qu’un plan d’action pour les aider; une terreur verte menée contre notre industrie pétrolière et gazière au nom de la lutte contre le problème méconnu du changement climatique ; et un gaspillage absurde de l’attention du public sur les questions de genre, qui aurait dû être facilement résolu en adhérant à la politique selon laquelle il y a deux sexes égaux et chacun est libre de déterminer sa sexualité pour lui-même, tant qu’il évite l’indécence publique.

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Pour le reste, ce n’est que la posture, l’incontinence fiscale, le politiquement correct terminal et la sur-réaction catastrophique à la pandémie de COVID. La guerre d’Ukraine aidera le monde à reconnaître que les combustibles fossiles ne peuvent pas être remplacés rapidement à un coût acceptable. Les rigueurs de l’hiver à venir et la louable détermination de l’Europe occidentale à se libérer de la vassalité énergétique de la Russie entraînent déjà des augmentations insoutenables des prix dans toute l’Europe des coûts de transport et de carburant domestique. Cette immersion insensée, fantasque et autodestructrice dans le baratin de deuxième année de la terreur verte est sur le point d’exploser dans une révolte citoyenne internationale – un milliard de personnes en colère avec des fourches, contre les augmentations délibérément induites des prix de l’énergie et les pénuries alimentaires provoquées par la bête noire écologique presque inimaginable des flatulences bovines excessives. Nos adversaires communistes de la fin de la guerre froide, faisant preuve d’un talent d’improvisation complètement insoupçonné après que nous les ayons complètement mis en déroute et que le communisme international s’est effondré, que l’URSS s’est désintégrée et que la République populaire de Chine a embrassé le capitalisme, ont envahi le modeste train en marche électrique écologique, épaulé l’authentique écologistes, ornithologues amateurs et collectionneurs de papillons et ont attaqué le capitalisme dans une nouvelle direction au nom fallacieux de la défense de la planète. Nous nous opposons tous à la pollution de l’environnement, mais nous avons écrit un nouveau chapitre dans le célèbre livre de Charles MacKay, « Extraordinary Popular Delusions and the Madness of Crowds ». Et pratiquement aucun gouvernement n’a dépassé le nôtre dans la ferveur avec laquelle il a succombé avec empressement à cette monstrueuse sur-réaction. À mes amis très opprimés de l’Alberta et de la Saskatchewan : restez forts, la longue nuit de la barbarie verte à la mode est presque terminée.

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Le plus grand défi auquel sera confronté le prochain gouvernement fédéral viendra du Québec. L’actuel premier ministre de cette province, François Legault, doit se classer avec Maurice Duplessis et juste devant René Lévesque comme les leaders politiques les plus formidables du Québec depuis sir Wilfrid Laurier. Ancien ministre séparatiste provincial, Legault a vu que lors des campagnes référendaires de 1980 et 1995, même une approbation de négocier sur une question piège qui combinait efficacement manger le gâteau de la souveraineté tout en conservant le gâteau de l’association avec le Canada, ne pouvait être vendue. Legault s’est rendu compte que pour réussir, les souverainistes québécois devaient échapper au régime de péréquation. Il s’agit du système de paiements de péréquation des provinces les plus riches — historiquement l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique — à celles dont les revenus par habitant sont inférieurs à la moyenne. Ce système a été conçu par le gouvernement fédéral de Louis Saint-Laurent en 1955, lorsque Duplessis a forcé le gouvernement fédéral à accepter la déductibilité des impôts provinciaux sur le revenu de l’évaluation de l’impôt fédéral sur le revenu, car les provinces ont un droit égal à ces impôts, qui avaient jamais été reconnue par le gouvernement fédéral jusqu’à ce que Duplessis force la question. Le Québec a été un immense bénéficiaire du système de péréquation, actuellement d’environ 1 500 $ par personne au Québec annuellement. Le premier ministre Legault a le mérite d’avoir compris que le Québec ne pourrait devenir indépendant que s’il était en mesure de démontrer qu’il n’avait pratiquement rien à perdre financièrement. Personne à l’extérieur du Québec ne devrait s’imaginer, malgré le fait que le gouvernement fédéral a été dirigé pendant 44 des 54 dernières années par des premiers ministres du Québec, que tout sauf l’argent a maintenu l’appui continu du Québec à la Confédération canadienne.

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Le fait que Jean Chrétien n’ait pas inséré une clause dans son admirable Loi sur la clarté de 1999 stipulant que lorsqu’une province votait à une majorité suffisante sur une question claire de se séparer du Canada, les comtés de cette province qui votaient pour rester au Canada et étaient adjacents à d’autres provinces feraient sécession de la province et resteraient au Canada, était un oubli que nous pourrions regretter (comme certains d’entre nous le lui avaient dit à l’époque). L’échec du gouvernement de Stephen Harper à répondre à l’invitation du premier ministre du Québec, Philippe Couillard, de régler les questions constitutionnelles en suspens nous pèse aussi lourdement aujourd’hui. L’encouragement de Legault au secteur privé québécois et à l’investissement au Québec (contrairement au reste du Canada, qui souffre d’une fuite des capitaux) a libéré la province de toute dépendance aux paiements de péréquation. Le jour n’est pas loin où il sera techniquement appelé à contribuer à compenser la perte des provinces moins favorisées (bien que quiconque imagine que le Québec le fera vit dans un monde de rêve). Alors que le grand nombre d’immigrants admis au Québec en provenance d’Afrique du Nord, du Liban et d’Haïti pour maintenir une population francophone stable ne sont pas très intéressés par le nationalisme québécois, ils semblent être sensibles à la répression législative et réglementaire de la langue anglaise au Québec. Le projet de loi 96 du gouvernement Legault approche des proportions que le premier ministre Justin Trudeau et l’ancienne juge en chef Beverley McLachlin (qui adorent l’expression) pourraient être tentés de qualifier de « génocide culturel ».

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C’est évidemment une situation intolérable et elle ne peut qu’empirer. La seule façon de maintenir l’intérêt du Québec pour le Canada est que le gouvernement national du Canada se comporte comme le gouvernement d’une grande nation. Les séparatistes québécois ont toujours protesté que le Canada n’est qu’un fac-similé des Anglo-Américains et la réponse à cela n’est pas de réagir de manière réactive, mais d’élever un gouvernement canadien qui conçoit et met en œuvre des politiques imaginatives et intelligentes dans tous les domaines et attire et gagne l’intérêt et le respect du monde. Nous avons maintenant un Premier ministre qui plaisante fréquemment à la télévision américaine de fin de soirée. (« C’est comme si le pot appelait Justin Trudeau noir. ») Le pays est en ruine et le prochain gouvernement aura beaucoup à vivre et un long chemin à rattraper si la Confédération veut survivre sous une forme reconnaissable et valable. Cela peut être fait, mais ce ne sera pas comme tomber d’une bûche.

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