Conrad Black : La Charte est morte – la rééducation forcée de Jordan Peterson le prouve

Il faut maîtriser le monstre de l’État administratif

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Le refus de la Cour suprême du Canada d’entendre l’appel de Jordan Peterson contre l’accumulation scandaleuse d’injustices qui lui ont été infligées par les autorités universitaires et professionnelles et les tribunaux inférieurs achève de mettre en évidence la faillite de notre système de protection des droits civils — des droits civils de tous. Ce traitement réservé au professeur Peterson, l’intellectuel public le plus éminent du Canada et probablement le Canadien le plus célèbre et le plus estimé au monde, est extrêmement important en raison de ce que son cas révèle et de ses implications pour tous les Canadiens.

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Pour résumer les faits de son cas, il a été accusé d’avoir violé les droits collectifs des militants de l’égalité des sexes de l’Université de Toronto, où il était professeur distingué en 2016. Ils ont exigé qu’il s’adresse à eux dans une terminologie nouvellement conçue reconnaissant leur identité de genre non binaire. Il a souligné qu’il n’avait aucune intention d’offenser, mais que sa liberté d’expression garantie par la Constitution et les universités était violée par leur tentative de lui imposer le devoir de s’adresser à eux dans un langage nouvellement conçu qui n’a aucune légitimité philologique. L’administration de l’université a hésité et tergiversé, a refusé de soutenir le professeur et l’a averti qu’il risquait de faire face aux rigueurs d’une inquisition des droits de la personne. Ses employeurs ont effectivement mis de côté toutes les traditions universitaires de liberté d’expression et ont accordé plus d’importance à la revendication des étudiants militants qui se sont sentis offensés par leur incapacité à dicter de nouvelles formes d’expression qu’au droit du professeur Peterson de jouir de la liberté d’expression garantie par notre Constitution dans la Charte des droits et libertés.

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Suivant ce précédent, l’Ordre des psychologues de l’Ontario, qui est l’organisme directeur des psychologues agréés en Ontario, a répondu à la réception d’une poignée de plaintes concernant les propos tenus par Peterson sur Internet, dont deux émanaient d’étrangers qui ne vivent pas au Canada, aucun d’entre eux n’ayant jamais eu de contact personnel avec Peterson et ne s’opposant pas à son langage ou à sa compétence professionnelle, mais simplement à ses opinions sur certaines questions de genre, sur Justin Trudeau et ses compatriotes, et sur la question du changement climatique. Malgré la nature extrêmement ténue des objections à ses commentaires, l’association a ordonné à Peterson, sous peine de suspension de son permis d’exercer la profession de psychologue en Ontario, de se soumettre à une série de séances de conseil indéfinies en relations publiques et en communication. L’organisme directeur de la profession de psychologue fait passer les plaintes absurdes d’un nombre minuscule de personnes, parmi les centaines de millions qui ont entendu Peterson, avant son droit à l’expression personnelle, même s’il est constitutionnellement consacré mais en fait sans valeur et sans signification. On peut fouiller en vain les œuvres de George Orwell, Franz Kafka et Arthur Koestler pour trouver un exemple plus absurde de ce que Shakespeare appelait « l’insolence de la fonction ».

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Jordan Peterson est si réputé dans sa profession qu’on lui a déjà offert son adhésion à plusieurs autres associations de psychologues et qu’il a reçu des offres généreuses des États-Unis et d’ailleurs pour s’installer ailleurs. Ce seul fait montre à quel point le Canada est devenu déficient dans la protection des droits de ses citoyens. Grâce à son immense succès international, et contrairement à la plupart des autres professionnels, il a pu payer les frais juridiques de plus d’un million de dollars que lui a coûtés sa résistance infructueuse à cette persécution officielle. La Charte est évidemment désormais inopérante et personne dans ce pays ne devrait se faire la moindre illusion quant au fait que ses droits à l’expression personnelle seront défendus contre toute opinion collective fantaisiste ou marginale.

Pierre Trudeau m’a dit, alors qu’il défendait la Charte des droits, que la dépendance des Français aux abstractions et aux affirmations de vérités particulièrement complètes rendrait beaucoup plus difficile aux nationalistes québécois de saper le fédéralisme au Canada avec ce qu’il a décrit comme un conflit sordide entre les échelons officiels des politiciens sur qui d’entre eux aura quels droits alors que le véritable enjeu est d’assurer les pleins droits à tous les citoyens. Nous proclamerions et serions précis sur les droits et proclamerions la grande réussite de cette proclamation au détriment des marchandages égoïstes des politiciens. Il a reconnu que cela pourrait conduire à des conclusions peu rigoureuses de la part de certains juges, mais il croyait que si la qualité des nominations judiciaires était maintenue, tout cela finirait par être réglé, si nécessaire par la législation. C’était une tactique politique astucieuse pour vaincre les séparatistes, la raison pour laquelle Trudeau est entré en politique, mais son optimisme à l’égard de nos tribunaux était mal placé.

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Comme le savent tous les Canadiens informés, les décisions judiciaires sont devenues une avalanche de décisions absurdes et la Cour suprême du Canada, en raison des nominations inappropriées de ses membres par les premiers ministres successifs, est devenue une source presque constante de jugements absurdes. Dans un cas, il y a quelques années, la Cour suprême a statué que le droit de réunion garanti par la Charte garantissait le droit de grève aux employés du gouvernement de la Saskatchewan effectuant des travaux essentiels. Les tribunaux supérieurs ont permis aux juges de dresser un assortiment incohérent de nos lois, avec un nombre de plus en plus restreint de précédents fiables et des interprétations très idiosyncratiques des tribunaux inférieurs qui ne tiennent pas compte du sens normal du langage ou de l’intention des législateurs. Cela signifie que lorsque les tribunaux ont terminé, les législateurs n’ont pas du tout légiféré, ils se sont contentés d’émettre des idées pour le plaisir des juges. Mais ce qui est encore plus sinistre, les tribunaux dans leur ensemble ont suivi les législateurs jusqu’à l’abdication complète en permettant à l’État administratif de fonctionner comme il l’entend sans aucune référence apparente au texte de loi. Dans le cas de Jordan Peterson, sa liberté d’expression ne compte pas face à des étudiants grossiers et moralisateurs ou même face à quelques habitués d’Internet.

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Jordan Peterson a déjà rendu de grands services à ce pays, notamment en refusant de suivre la voie bien connue qui mène à d’autres pays généralement plus matures. Le Canada se trouve à la croisée des chemins. Si nous n’agissons pas maintenant pour respecter nos droits et nos devoirs de citoyens, pour nommer des législateurs qui feront valoir les libertés que nous avons considérées comme un droit de naissance et comme garanties pour nous, et pour nommer des juges responsables qui remettront le monstre fasciste de l’État administratif sous la juridiction des législateurs et des juristes compétents, nous cesserons d’être une démocratie fonctionnelle à peu près au même rythme que notre prospérité relative déclinera. Pendant plus de quatre siècles, les Canadiens ont cru que notre destinée était plus brillante que cela. Le moment viendra bientôt où nous devrons prouver qu’ils avaient raison.

National Post

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