Conrad Black : Charest et Poilievre ont l’occasion de jeter des ponts entre le Canada anglais et le Canada français

Mais les deux candidats ont été honteusement silencieux sur la nouvelle loi linguistique désastreuse du Québec

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Les conservateurs fédéraux ont une course à la direction intéressante malgré un nouveau cadre qui semble ingénieusement conçu pour rendre la sélection d’un chef de parti aussi soporifiquement ennuyeuse que possible. Il est absurdement long, évite la convention à l’ancienne des fêtes de platitude et des offres suspensives et minables dans les coulisses dans des pièces enfumées. Au lieu de cela, un ordinateur traitera un bulletin de vote compliqué qui reflète l’ordre de préférence des délégués des candidats, suivi d’une annonce antiseptique du gagnant. Si un deuxième tour de scrutin est requis, il y aura probablement une mascarade de suspense et une heure de tour de pouce et de coma, bien que la machine ait presque certainement déjà produit le résultat final. Les pouvoirs en place dans tous les partis politiques revigoreraient l’intérêt pour la politique canadienne s’ils exigeaient une période de campagne plus courte se terminant par un congrès à l’ancienne. Deux des plus grands discours politiques prononcés au Canada au cours des 60 dernières années ont été le discours des candidats de Pierre Trudeau au congrès fédéral à la chefferie du Parti libéral de 1968 : « Oui, nous (Canadiens-français) devons être maîtres chez nous (maîtres chez nous) , mais notre maison, c’est le Canada »; et le discours de Claude Wagner au congrès libéral de Québec de 1970, qui commençait ainsi : « Nous allons nous regarder dans les yeux et dire ce qu’il faut dire — je suis fédéraliste, point final » (c’était plus dramatique en français). Des campagnes sans fin menant à des impressions informatisées comme les émissions des distributeurs automatiques de billets contribuent à réduire notre politique à un pablum insipide.

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Cela dit, les principaux candidats à la direction des conservateurs se dégagent clairement. Jean Charest, le plus jeune ministre de l’histoire du Canada dans le gouvernement Mulroney, ancien chef des anciens progressistes-conservateurs fédéraux et premier ministre libéral du Québec pendant trois mandats (où les libéraux forment en fait une coalition libérale-conservatrice, comme en Colombie-Britannique) , s’est montré expérimenté, aimable, plein d’esprit et bien informé. Sa politique est centriste et pragmatique. Il est attaché comme une patelle à toute politique qui semble bénéficier du soutien de la majorité et est opposé à tout ce qui est difficile à expliquer ou qui peut être décrit comme immodéré. S’il est élevé par son parti et élu premier ministre, le Canada bénéficiera d’un saut quantique dans la compétence et le bon sens de son chef, sans diminution de son charme personnel. Après Brian Mulroney, Jean Charest serait le chef le plus remarquablement présentable que le Parti conservateur fédéral ait eu depuis John A. Macdonald. Parfaitement bilingue, très expérimenté, inlassablement modéré, il personnifie la tradition gracieuse et élégante des dirigeants politiques canadiens-français — l’école de George-Etienne Cartier, Ernest Lapointe et Daniel Johnson — mais pas de la stature de Wilfrid Laurier, Louis St-Laurent et Pierre Trudeau. Il augmenterait considérablement le soutien des conservateurs au Québec et dirigerait un gouvernement qui équilibrerait les intérêts écologiques et commerciaux, mettrait fin de manière inoffensive à l’obsession absurde de l’époque de Justin Trudeau pour les questions de genre et travaillerait avec les dirigeants autochtones pour améliorer le sort de leur peuple et mettre fin au présent. prostration nationale du gouvernement d’une culpabilité exagérée. Jean Charest serait meilleur que ce que nous avons, mais probablement ni innovateur ni même particulièrement conservateur.

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Pierre Poilievre est devenu un conservateur authentique et réfléchi qui se consacre à réduire l’ingérence autoritaire dans la vie des Canadiens, à réduire les impôts et à promouvoir le choix individuel. C’est un canadien-anglais bilingue d’origine partiellement francophone, et il ne serait que le deuxième conservateur tout à fait authentique à diriger son parti depuis la retraite de George Drew en 1956. Stephen Harper était l’autre et Poilievre serait un homme beaucoup plus affable. et promoteur imaginatif du conservatisme que ne l’était Harper. Poilievre est ferme mais pas inflexible et imaginatif mais pas élastique. Il vendrait le conservatisme de pointe de Reagan-Thatcher comme une option viable, élargirait la droite modérée, mettrait fin à la concurrence des conservateurs avec les libéraux pour le soutien des électeurs de la gauche molle et laisserait les libéraux et le NPD délimiter la frontière entre le mou et le dur. la gauche.

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Je soutiendrais l’un ou l’autre de ces hommes et j’ai déjà exprimé dans cet espace les raisons de ma préférence pour Poilievre. Je dois ajouter que Patrick Brown me semble avoir été une fois de plus maltraité par l’appareil du parti conservateur, mais il était peu probable qu’il se classe au-dessus de la troisième place.

Ce qui a principalement manqué à cette campagne, d’autant plus que Charest était premier ministre du Québec et que Poilievre est un député francophone d’Ottawa, c’est l’échec des deux hommes à commenter le projet de loi 96 répressif du Québec. La plupart des lecteurs sauront que cette mesure priver la langue anglaise de tout statut officiel au Québec, même dans les bureaux du gouvernement fédéral et les lieux de travail des sociétés à charte fédérale, et qu’il décrète un nombre réduit de ceux qui fréquentent les écoles et les collèges du Québec où l’anglais est la langue d’enseignement. À tous égards, c’est oppressant et profondément offensant pour la majorité linguistique de plus de 75 % de ce pays (qui fournit au Québec 13 milliards de dollars en paiements de péréquation annuellement). À côté de l’aveu faux et scandaleux du gouvernement Trudeau selon lequel le Canada a commis un génocide contre les peuples autochtones, son échec total à émettre un seul cri de soutien pour les droits de plus d’un million de Québécois anglophones au sujet du projet de loi 96 est le plus grand de ses nombreux échecs. Parce que le gouvernement du Québec a dû chercher un grand nombre d’immigrants francophones d’Haïti, d’Afrique du Nord et du Liban, qui n’ont aucun intérêt pour le nationalisme québécois, afin de soutenir l’effondrement du taux de natalité post-catholique de la province, le séparatisme ne vole pas comme autrefois, mais l’oppression culturelle a toujours son attrait.

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La lâche abdication du gouvernement fédéral face à la critique de cette politique linguistique québécoise sectaire, qui sera de toute façon un échec total puisque même les nationalistes québécois les plus enragés gagneraient à parler la langue de la grande majorité des gens de ce continent au nord du Mexique, est pas diminué par le fait que les conservateurs fédéraux, sous leur ancien chef, ont lâchement abdiqué sans discuter du sujet au même rythme que les libéraux de Trudeau. Les deux principaux candidats à la direction conservatrice peuvent légitimement aspirer à accroître le soutien conservateur au Québec et aucun des deux n’obtiendra de toute façon de votes nationalistes au Québec. S’ils prenaient la parole, ils pourraient capter la quasi-totalité de la population traditionnellement libérale non francophone du Québec. Charest a convenu avec le premier ministre séparatiste Lucien Bouchard en 1999 que le Québec pouvait se séparer du Canada avec 50 % plus un vote sur une question référendaire floue, contrairement à la Loi sur la clarté du premier ministre Jean Chrétien. Son silence sur cette question maintenant est inconvenant. Et Poilievre, à tous autres égards tribun de la liberté individuelle, rend un mauvais service à sa campagne en ne dénonçant pas le projet de loi 96, qui touche au cœur du Canada en tant que pays libre et biculturel. Les aspirants sérieux à la tête de l’opposition doivent s’opposer à cet outrage maintenant. Tout le pays attend qu’ils parlent avec audace, là où Trudeau s’est rendu.

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