mercredi, avril 2, 2025

Conflit avec les législations nationales : Le gouvernement américain intensifie la pression sur les entreprises étrangères concernant la diversité

Le gouvernement Trump renforce ses restrictions sur la diversité et l’inclusion à l’échelle mondiale, forçant ses partenaires commerciaux à abandonner leurs programmes de diversité. Des réactions vives émergent, notamment de la part du gouvernement espagnol, qui dénonce cette directive. Les entreprises sont soumises à des enquêtes potentielles si elles se conforment aux nouvelles règles. Cette initiative suscite également l’indignation en France, où le ministère du Commerce qualifie l’intervention américaine d’inacceptable. L’avenir des programmes d’inclusivité, notamment chez SAP, reste incertain.

Le gouvernement Trump intensifie sa lutte contre l’égalité et l’inclusion à l’échelle mondiale. Les entreprises partenaires de l’administration américaine sont désormais contraintes de mettre un terme à leurs programmes de diversité, une directive qui semble s’appliquer à tous les coins du globe.

Des exigences strictes pour les entreprises partenaires

Les autorités américaines imposent à leurs partenaires commerciaux internationaux de se conformer aux nouvelles règles américaines qui restreignent les initiatives de diversité. Des lettres formelles ont été envoyées par les ambassades aux entreprises avec lesquelles elles entretiennent des relations professionnelles.

Un porte-parole de l’ambassade des États-Unis à Madrid a déclaré : ‘L’ambassade des États-Unis en Espagne, tout comme toutes nos missions diplomatiques, informe nos fournisseurs locaux des nouvelles directives instaurées par le président Donald Trump.’ Cette situation a provoqué des réactions vives de la part du gouvernement espagnol, qui a qualifié cette exigence de ‘monstrueuse violation’ des lois espagnoles sur la lutte contre la discrimination. Les entreprises qui choisissent de se plier aux demandes américaines pourraient être soumises à des enquêtes par les autorités espagnoles.

Un décret controversé sur la diversité

Dès le début de son mandat, Trump a ordonné aux agences fédérales de supprimer tous les programmes favorisant la diversité, l’égalité et l’inclusion. Par décret, il a également abrogé plusieurs lois en vigueur depuis des décennies, qui garantissaient l’égalité des chances et une représentation équitable au sein des effectifs, basées sur des critères tels que la race, le genre ou la religion.

Le but de ce décret est de dissuader les entreprises privées bénéficiant de contrats gouvernementaux d’embaucher des individus issus de groupes marginalisés. Les programmes de Diversité, Égalité et Inclusion (DEI) sont décrits dans le décret comme une ‘discrimination illégale’ et un ‘favoritisme’ inacceptable, visant à ‘restaurer des opportunités sur la base du mérite’. Le porte-parole de l’ambassade à Madrid a précisé : ‘Nous voulons garantir que nos contrats respectent toutes les lois fédérales anti-discrimination et que nos fournisseurs ne maintiennent pas de programmes favorisant la diversité en contradiction avec la législation fédérale.’

Le département d’État américain n’a pas encore répondu à la demande de commentaires concernant cette situation. Dans le cadre d’un questionnaire envoyé aux entreprises, celles-ci sont invitées à confirmer leur conformité avec les réglementations en vigueur. Des sources affirment que ces questionnaires ont été adressés à divers fournisseurs, allant des services d’électricité et d’eau à des médias locaux, en passant par des entreprises de restauration. Cependant, il reste flou de savoir combien d’entreprises ont été contactées et la valeur des contrats qu’elles détiennent avec les ambassades américaines.

Récemment, le journal ‘Les Echos’ a fait état de cette initiative des États-Unis, révélant que plusieurs entreprises françaises, y compris le groupe Orange, avaient été contactées. En Espagne, le projet American Space Barcelona, soutenu par l’ambassade des États-Unis, a également été concerné. Ce projet, qui propose des livres en anglais et des programmes culturels, a été critiqué par le maire de Barcelone, Jaume Collboni, qui a dénoncé cette ingérence comme une ‘lave réactionnaire’ déversée sur l’Europe.

Le ministère français du Commerce a exprimé son indignation, qualifiant l’intervention des États-Unis dans les affaires des entreprises françaises d’ ‘inacceptable’. ‘La France et l’Europe protégeront leurs entreprises, leurs consommateurs et leurs valeurs’, a déclaré un représentant du ministère. Selon les informations, la lettre américaine a été adressée à un nombre restreint d’entreprises françaises, mais il reste à savoir si des entreprises allemandes ont également été contactées par l’ambassade des États-Unis.

Il est possible que le géant du logiciel SAP, qui réalise une part significative de son chiffre d’affaires aux États-Unis, soit également concerné, comme l’indique le ‘Frankfurter Allgemeine Zeitung’. SAP, qui aspire à devenir le leader mondial en matière d’inclusivité, a mis en place de nombreux programmes d’accompagnement, mais leur avenir demeure incertain. ‘Nous analysons actuellement les décrets exécutifs du président et leur impact potentiel sur SAP’, a conclu le FAZ.

- Advertisement -

Latest