La conférence internationale sur le climat à Bakou se termine demain avec un projet de résolution contesté. Les critiques, notamment de la part de Wopke Hoekstra et Michael Bloss, soulignent le manque de financements clairs pour les pays en développement. Des désaccords persistent sur la contribution des pays émergents. Les experts estiment qu’un trillion de dollars d’aide par an est nécessaire d’ici 2030. Le soutien devrait privilégier les subventions pour éviter d’alourdir la dette des nations pauvres.
La conférence internationale sur le climat à Bakou touche à sa fin demain. Un projet de résolution initial a été présenté, mais de nombreux désaccords demeurent non résolus. Les critiques affluent à ce sujet.
Le projet de résolution actuellement en discussion suscite de vives critiques. ‘Je ne vais pas embellir la réalité’, a affirmé Wopke Hoekstra, le commissaire européen désigné au climat, lors d’une conférence de presse à Bakou. ‘Sa forme actuelle est tout simplement inacceptable.’
Les pays en développement et de nombreux observateurs dénoncent le fait que l’Union Européenne et d’autres nations industrialisées n’ont pas encore fourni de chiffres précis concernant le financement qui sera alloué aux pays plus pauvres confrontés à la crise climatique dans les années à venir.
Michael Bloss, député européen des Verts, a également partagé son mécontentement : ‘Au lieu de montrer l’exemple, l’Union européenne devient un frein aux négociations climatiques’, a-t-il déclaré. Des propositions concrètes pour le financement sont urgemment requises.
Les énergies fossiles ont permis de nombreuses avancées, comme la prospérité et l’émancipation, selon Flurina Schneider, chercheuse en durabilité.
Points de désaccord persistants
Le document de dix pages présente de nombreux points de désaccord encore non résolus. Par exemple, il n’est pas clairement établi si seuls les pays industrialisés traditionnels continueront d’être des bailleurs de fonds ou si des pays émergents riches comme la Chine et les États du Golfe seront également appelés à contribuer financièrement.
La vaste conférence, qui réunit des dizaines de milliers de participants de près de 200 pays, a débuté le 11 novembre et un consensus doit être atteint d’ici vendredi. La question centrale reste le niveau d’augmentation de l’aide financière destinée aux pays en développement et émergents.
Un groupe d’experts indépendants de l’ONU a estimé que le besoin d’aide externe pourrait atteindre environ un trillion de dollars par an d’ici 2030, et même 1,3 trillion d’ici 2035. Cela représenterait 10 à 13 fois plus que les fonds actuellement alloués à l’aide climatique.
Les mots du climatologue Niklas Höhne sur l’état des négociations à Bakou
Les événements météorologiques extrêmes révèlent que notre société atteint ses limites. Beaucoup semblent déconcertés par cette réalité.
Le manque de financements concrets
Martin Kaiser, directeur général de Greenpeace Allemagne, a commenté le document en soulignant : ‘La question cruciale, encore sans réponse, concernant le montant des fonds que les nations économiquement développées vont allouer, déterminera le succès ou l’échec de cette conférence climatique.’ Les pays en développement attendent à juste titre des chiffres clairs.
Les nations industrialisées doivent maintenant proposer une offre de financement public suffisamment élevée pour instaurer la confiance et faire avancer les discussions. Sabine Minninger, experte en climat chez Pain pour le Monde, a qualifié le nouveau texte de négociation de décevant. À un jour de la clôture officielle de la COP29, les pays industrialisés ne sont toujours pas prêts à discuter de subventions concrètes.
Il est essentiel que les nations s’accordent sur un nouvel objectif de financement climatique, et les objectifs climatiques nationaux doivent également être pris en compte.
Le soutien doit être sous forme de subventions
Le projet de texte précise que, pour faire face aux conséquences désastreuses de la crise climatique et pour financer la réparation des dommages, le soutien devrait principalement être accordé sous forme de subventions plutôt que de prêts, afin d’éviter d’aggraver la dette des pays pauvres.
Concernant le montant des paiements futurs, l’UE a récemment freiné et a indiqué qu’elle ne s’engagerait à fournir des sommes concrètes qu’une fois que d’autres questions essentielles seront clarifiées. Comme le gouvernement fédéral, l’union des États insiste sur le fait que des pays comme la Chine et les États du Golfe, qui ont tiré d’importants bénéfices du pétrole, du gaz et du charbon, doivent aussi contribuer financièrement. Cependant, ces pays, ainsi que l’Inde, continuent d’être classés comme des pays en développement selon une classification de l’ONU datant de 30 ans, les considérant donc comme des bénéficiaires d’aide.
L’Allemagne se classe au milieu du peloton, tandis que le nord de l’Europe s’en sort mieux.
Cette information a été rapportée par BR24 le 21 novembre 2024 à 09h05.