mercredi, décembre 25, 2024

Conférence internationale sur le climat à Bakou : Les enjeux financiers au cœur du débat

Chaque année, une conférence internationale sur le climat réunit environ 200 pays pour discuter des financements nécessaires à la transition énergétique mondiale. Lors de la 29e édition à Bakou, les débats portent sur les réductions d’émissions de gaz à effet de serre et le soutien financier aux nations en développement, avec des montants demandés dépassant un trillion de dollars. Les rivalités géopolitiques et l’implication de nouveaux contributeurs comme la Chine compliquent les négociations, alors que les coûts des événements climatiques extrêmes deviennent de plus en plus préoccupants.

Chaque année, nous assistons à une nouvelle conférence internationale sur le climat. L’année précédente à Dubaï, les gouvernements présents ont réussi, après de longues discussions, à marquer le début de la fin de l’ère des énergies fossiles. Cette année, lors de la 29e édition de cette conférence à Bakou, les débats tournent autour des financements nécessaires pour soutenir la transition énergétique mondiale.

Les enjeux financiers et géopolitiques de la conférence

Environ 200 pays sont représentés à cette conférence, où les négociations portent sur l’urgence et l’ampleur des réductions d’émissions de gaz à effet de serre pour les années à venir. Un point central de ces discussions est de savoir comment compenser les répercussions du réchauffement climatique.

La question cruciale est : combien de milliards, voire de billions, seront alloués pour soutenir financièrement les nations en développement et celles les plus touchées par le changement climatique ? Les débats incluent également des négociations complexes autour du commerce international des crédits de CO2, qui pourraient aider des pays comme la Suisse à atteindre leurs objectifs d’émissions de manière plus économique. Les partisans de ce marché estiment qu’il pourrait également générer des ressources supplémentaires pour les pays en développement.

Le sujet du financement climatique, souvent désigné sous le terme « climate finance », est sur la table depuis plusieurs années. En 2009, les pays développés ont promis de mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020, mais cette promesse a souvent été perçue comme un simple objectif politique.

Ce montant, fixé lors des négociations, a pesé sur les relations entre les pays en développement et les pays industrialisés, surtout parce que ces derniers n’ont pas respecté cet engagement pendant longtemps. Selon des estimations officielles, ce n’est qu’en 2022 que l’objectif a été atteint.

Cette année, les gouvernements doivent établir un nouveau but qui prendra effet en 2025. Les discussions portent déjà sur des montants supérieurs à 100 milliards de dollars, avec des demandes dépassant un trillion par an de la part de diverses coalitions de pays en développement et émergents. David Ryfisch de l’ONG Germanwatch souligne que cela représente au moins un multiplicateur par dix des fonds actuels, sans quoi les besoins de financement climatique pour respecter l’accord de Paris ne seront pas couverts.

Les rivalités internationales compliquent les négociations

Les diplomates des pays développés sont conscients de ces enjeux. Les États-Unis ont exprimé que le besoin de financement pour réaliser les objectifs climatiques de Paris dépasse largement un trillion de dollars. Les discussions des prochaines semaines ne porteront pas seulement sur le montant, mais aussi sur la provenance des fonds, l’implication du secteur privé et les conditions d’attribution de ces ressources.

Les États-Unis, ainsi que d’autres pays développés, affirment qu’il est évident que les fonds publics internationaux seuls ne suffiront pas à atteindre de tels montants, et que les objectifs de financement climatique doivent en tenir compte. De plus, plusieurs pays donateurs traditionnels, tels que le Royaume-Uni, ont réduit leurs budgets nationaux et le financement de l’aide au développement.

Les tensions géopolitiques influencent également le climat des négociations. Alors que des conflits tels que ceux en Ukraine et à Gaza persistent, ainsi que la compétition économique entre les États-Unis, la Chine et l’Europe, la lutte pour le pouvoir se renforce.

Historiquement, seuls les pays industrialisés étaient sollicités pour fournir des fonds, mais cette dynamique évolue. Les pays comme la Chine et d’autres nations émergentes, qui sont désormais de grands émetteurs de gaz à effet de serre, doivent également assumer leur part de responsabilité financière.

Le commissaire européen Wopke Hoekstra a souligné l’importance d’inclure ces pays riches en ressources, et cette position devrait être encore plus appuyée cette année. La crise de la dette croissante dans plusieurs pays en développement ajoutera une couche de complexité aux discussions.

Les coûts des événements climatiques extrêmes

Les conséquences financières des événements climatiques extrêmes sont un autre sujet préoccupant à la conférence. Un nouveau fonds pour les dommages et pertes liés au climat, décidé lors de la précédente conférence à Sharm al-Sheikh, a été mis en place pour répondre à ces enjeux.

À ce jour, environ 700

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