lundi, décembre 2, 2024

Conditions extrêmes en mer : tempêtes, vagues géantes et froid intense pour les participants du Vendée Globe

La dixième édition de la Vendée Globe a battu des records de participation et a été marquée par peu d’abandons. Les skippers, après avoir franchi le Cap de Bonne Espérance, affrontent maintenant des conditions extrêmes dans l’océan Indien, avec des vents puissants et des risques de collisions. Des incidents dramatiques ont jalonné l’histoire de la course, impliquant des sauvetages spectaculaires et des défis pour les navigateurs, mettant à l’épreuve leur détermination et leur compétence.

La 10ème Vendée Globe : Un Événement Historique

La dixième édition de la Vendée Globe bat tous les records et réserve son lot de surprises. Jamais dans l’histoire de cette course emblématique autour du monde en solitaire et sans escale, autant de marins n’avaient été présents. De plus, après trois semaines d’aventure, les abandons ont été remarquablement faibles, avec seulement un participant, le Français Maxime Sorel, contraint de renoncer à cause d’une blessure au pied. Les 39 autres concurrents, dont six femmes, poursuivent leur périple. Le classement est très étalé, avec un écart de 4000 milles nautiques entre le leader Charlie Dalin et le dernier, Szabolcs Weöres, retardé par une avarie.

Conditions Extrêmes dans l’Océan Indien

Pour les skippers en tête de la course, la véritable épreuve débute maintenant. Ils ont franchi le Cap de Bonne Espérance et se dirigent vers l’océan Indien. Après avoir contourné la Nouvelle-Zélande, ils plongent dans le redouté sud du Pacifique, connu pour ses tempêtes fréquentes. Ils doivent naviguer prudemment en raison du danger posé par les glaces dérivantes au-dessus du cercle polaire sud, respectant une limite de glace définie par plusieurs points de passage. Le point le plus au sud se situe au 59ème parallèle, dans une zone de sécurité introduite après la première édition de la course pour protéger les marins des dangers liés aux glaces. La surveillance des mouvements de glace s’effectue désormais depuis l’espace.

La zone entre le quarantième et le soixantième parallèle sud se révèle être un terrain de jeu difficile pour tous les navigateurs. Les Roaring Forties et les Screaming Fifties se caractérisent par des vents d’ouest puissants, d’où leur nom, donné par les marins qui décrivent le vent comme « rugissant » et « hurlant ».

Les skippers doivent faire face à des conditions extrêmes pendant plusieurs semaines, une situation qui met à l’épreuve tant l’homme que le matériel. Naviguer dans ces latitudes signifie affronter des vents violents, des vagues imposantes, des températures d’eau glaciales, et un environnement humide, souvent atténué par le cockpit fermé. Le risque de collision avec des débris flottants est également présent. Cependant, les solitaires sont récompensés par la beauté époustouflante de l’un des derniers endroits vierges du globe, émerveillés par le vol gracieux des albatros qui les accompagnent souvent.

Au cours des neuf précédentes éditions de la Vendée Globe, des opérations de sauvetage dramatiques ont eu lieu dans l’océan polaire sud. En 1989/90, un marin a dû secourir un concurrent chaviré. Plus tard, en 1994, Bertrand de Broc, après avoir subi une grave blessure au visage, a cousu sa langue avec l’aide d’un médecin à distance, lui valant le surnom de « Rambo ».

Quatre ans plus tard, plusieurs incidents graves se sont produits. Le jour de Noël, Raphaël Dinelli a alerté le comité de course sur des chavirages et de nombreux dégâts. Pendant vingt heures, il a attendu de l’aide, accrochés à la coque retournée de son bateau. Le marin britannique Pete Goss a finalement réussi à le secourir. Peu après, Tony Bullimore a été retrouvé après trois jours, gravement hypothermé dans son yacht chaviré. Un an et demi plus tard, l’épave du bateau canadien Gerry Roufs a été retrouvée, avec des vagues mesurées à vingt mètres le jour de son dernier message.

Lors de la sixième édition de la course en 2008/2009, le sud a encore une fois mis les marins à l’épreuve. À 800 milles au sud de l’Australie, le Français Yann Eliès a subi une fracture du fémur. Secouru par la marine australienne après deux jours de souffrance, il a vu Jean Le Cam être sauvé après un chavirage par Vincent Riou, le vainqueur de la Vendée Globe précédente. Ces événements ont suscité une grande attention médiatique.

Dans ces eaux reculées, les opérations de sauvetage peuvent influencer le classement général. Quatre ans auparavant, Charlie Dalin avait franchi la ligne d’arrivée en premier à Les Sables d’Olonne, mais le véritable vainqueur a été Yannick Bestaven, qui a bénéficié d’un crédit de temps pour son implication dans le sauvetage de Kevin Escoffier, qui avait dérivé pendant onze heures au milieu de vagues de cinq mètres, avant d’être retrouvé par Jean Le Cam, lui-même secouru par un coéquipier.

- Advertisement -

Latest