dimanche, novembre 17, 2024

Concernant la douleur des autres

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Dans Concernant la douleur des autres, Susan Sontag examine la manière dont la guerre est perçue, en tenant compte de facteurs tels que le sexe, la culture et le statut. Elle soutient que l’imagerie de guerre est ouverte à la fois à l’interprétation et à la manipulation. Sontag rejette l’idée selon laquelle les images de guerre entraîneront nécessairement un rejet de la guerre, arguant plutôt que la guerre est elle-même pérenne.

Sontag affirme que la signification d’une photo repose sur une interprétation, peut-être formée d’ignorance. Les images donnent l’impression que les événements sont « réels » aux yeux du spectateur, même s’ils semblent « irréels » dans leur similitude avec l’art. Les images, cependant, ont une véracité irréprochable pour l’esprit humain, car elles représentent la base de la vérité empirique. Sontag rappelle cependant au lecteur que les images sont d’abord filtrées par des preneurs d’images.

Sontag explique que la signification d’une image découle d’une synthèse d’artifice, de contexte et d’expérience. L’expérience antérieure du spectateur et le contexte du visionnage jouent tous un rôle dans la manière dont le sens est dérivé. Il y a aussi la question de savoir pourquoi le spectateur regarde l’image. Sontag affirme que les gens sont attirés par des images de souffrance avec un intérêt presque sexuel.

Sontag examine les nombreuses façons dont la guerre s’articule à travers les images, notant que l’artifice n’a pas pris fin avec l’avènement de la photographie. Les plans sont souvent mis en scène et les événements reconstitués devant la caméra. Les gouvernements utilisent les photojournalistes pour donner un visage positif aux guerres impopulaires. Dans certains cas, la présence de la caméra peut influencer ce qui est capturé.

Sontag aborde la question de la censure avec l’idée que la photographie de guerre est généralement de nature anti-guerre. Les gouvernements répriment le photojournalisme pour faire taire les sentiments anti-guerre. Les journalistes, quant à eux, participent à une forme d’autocensure fondée sur des idéaux tacites de « bon goût ».

Puisque la majorité des gens exigent de la photographie que la photographie soit objective, Sontag se penche sur le sujet de l’authenticité, en examinant la manière dont la photographie pourrait être influencée par « l’art » pour susciter des sentiments chez le spectateur. Sontag décide qu’une histoire basée uniquement sur des images est une fiction, expliquant qu’une compréhension générale de l’histoire est plus importante que les images relatives à un événement historique.

Sontag revisite la fascination de l’humanité pour les images de souffrance, en considérant plusieurs théories sur les raisons de son existence. Elle note cependant que l’intérêt ne s’accompagne pas nécessairement de compassion. Les téléspectateurs sont plus enclins à éprouver de la compassion envers les sujets de leur propre race et nationalité. Malgré tout, le rôle de spectateur fait que nombre de ces spectateurs se sentent impuissants à agir en fonction de ce qu’ils voient.

Sontag reconnaît que des images atroces peuvent laisser quelqu’un avec un sentiment d’impuissance, mais conclut néanmoins qu’il est important que les gens soient conscients de ce dont l’humanité est capable. Bien que chaque image ne soit qu’un simple témoignage d’un problème plus vaste, elles représentent collectivement une compréhension globale des problèmes de l’humanité. Même si la plupart des gens ne sauront jamais ce que signifie subir une telle horreur, il est important que chacun comprenne que de tels cauchemars sont réels.

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