Comté de Raintree par Ross Lockridge Jr.


Citable :
Il arrivait toujours dans les gares de parties inconnues pour se retrouver en partance pour des parties inconnues.

Il est sorti de sa scolarité avec la conviction que la liberté et l’union étaient un et inséparables, que George Washington était le plus grand homme qui ait jamais vécu et que deux plus deux équivalaient à quatre dans le comté de Raintree et dans tout l’univers. Surtout, il acquiert une sainte foi dans la parole imprimée.

Maintenant, nous sommes tous d’accord, n’est-ce pas, qu’aucun homme ne peut exister ou n’existe dans une société rationnelle sans un

Citable :
Il arrivait toujours dans les gares de parties inconnues pour se retrouver en partance pour des parties inconnues.

Il est sorti de sa scolarité avec la conviction que la liberté et l’union étaient un et inséparables, que George Washington était le plus grand homme qui ait jamais vécu et que deux plus deux équivalaient à quatre dans le comté de Raintree et dans tout l’univers. Surtout, il acquiert une sainte foi dans la parole imprimée.

Maintenant, nous sommes tous d’accord, n’est-ce pas, qu’aucun homme ne peut ou n’existe dans une société rationnelle sans cerveau. Puis-je dire que dans le Kentucky, d’où je viens récemment, j’ai ressenti une certaine disposition à modifier cette déclaration, mais…

extraordinaire-ordinaire

D’une certaine manière, toutes les histoires, aussi mal écrites et imprimées soient-elles, étaient légendaires et éternelles. Chaque livre était sacré, un exemplaire unique qui avait quelque part dans ses pages encombrées la fameuse faute d’impression, le cryptogramme ou la lithographie d’une belle femme dont la nudité était signée de la faible signature de sa mortalité. Partout où le papier était couvert d’imprimés, le jonc de papyrus secouait à nouveau sa semence par le fleuve de la vie, la musique des roseaux nilotiques était portée sur l’air de l’été. L’étrange lien entre un son et son symbole visuel a été inventé par des hommes qui vivaient au bord d’une rivière, voyaient une forme cursive écrite sur la terre, entendaient le bruit continu de l’eau qui coule.

Quant à la Bible, dit le Perfessor, ce n’est qu’un tas de vieux mythes et archives juifs, dont certains sont assez ennuyeux. Si nous devons croire aux mythes, qu’y a-t-il de mal à choisir quelque chose de beau. Je préfère contempler le derrière mignon de Vénus que le chat flétri du vieux Moïse. Non pas que les Hébreux ne jetaient pas de temps en temps de merveilleuses poésies. Ils étaient sages, ces vieilles barbes, et ils connaissaient le vin et les roses de la vie, ainsi que les cendres.

Ne nous sommes-nous pas fatigués au rythme de l’aviron, toute la journée sur les eaux intérieures ?

Apparemment, il avait un talent fatal pour choisir les filles qui aimaient se déshabiller au bord des eaux solitaires.

Une femme qui ne se donne que par amour, et sans espoir de sécurité morale, n’est-elle pas plus courageuse que les autres ?

[E]même livre qu’elle lisait… était gravé dans sa mémoire avec un stylet de flamme. Nature, Humanité, Liberté, Poésie, Passion, Amour, ces concepts sont devenus pour elle des concepts significatifs et résumaient des images éternelles de la vie sur terre.

[W]ous avons l’Indianapolis News-Historian pour nous rappeler que nous vivons dans une nouvelle ère, l’ère de l’Homme Moderne, ou peut-être encore mieux, l’Homme Commun – commun parce qu’il devient de plus en plus commun et de plus en plus comme chaque autre homme. La raison en est qu’à travers la presse libre et les bienfaits de l’alphabétisation, il partage plus pleinement les atrocités de l’humanité avec ses semblables.

[T]le fleuve étrange et impitoyable de sa vie l’avait emporté au-delà d’une autre intersection d’une brève angoisse.

Américains, les enfants éternels de l’humanité ! Vagabonds sans racines, créateurs de villes nouvelles, conquérants de déserts et de forêts, voyageurs sur les fleuves, migrants vers l’ouest, ils gardaient éternellement dans leur cœur le fait ou la fiction de la maison d’enfance.

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En économie comme dans tout le reste, la masse et la vitalité prévalent. Ne le vois-tu pas venir toi-même ? La liberté, les amis – la liberté et les institutions démocratiques – ont été fabriqués par des gentilshommes heureux avec des hectares prospères et des esclaves satisfaits à la lisière d’un désert. Eux et notre tradition d’individualisme rude, nos capitalistes, nos présidents de cabanes en rondins, nos papetiers millionnaires appartiennent tous non seulement à la jeunesse d’Amérique mais aussi à la jeunesse de la race humaine. Les Américains sont les pionniers de l’histoire, et l’Amérique est à court de frontières. Comme le dit Cash, les temps changent. En Amérique, l’histoire s’est accélérée. La richesse et tout le pouvoir et le prestige qui l’accompagnent se sont concentrés en d’énormes concentrations entre les mains de quelques individus. Les empires industriels possèdent des villes entières, des réseaux ferroviaires, des États et, oui, le Sénat des États-Unis. Dans un sens, on peut dire que quelques grands moissonneuses-batteuses possèdent le pays. Mais ils le possèdent comment ? Par l’acquiescement remarquable des personnes qu’ils exploitent. En créant ces empires de richesse et de pouvoir, nos capitalistes ont créé les instruments de leur propre destruction. Voilà, le jour approche ! Quand plusieurs millions d’hommes s’éveilleront tout à coup pour découvrir qu’ils forgent avec leur labeur les chaînes qui les unissent, quand, dis-je, arrivera ce moment historique, ils découvriront aussi qu’ils ont entre leurs mains les moyens simples de l’émancipation. Alors viendra, messieurs, la Grande Confiscation ! Car les ouvriers diront : Ces machines nous appartiennent parce que c’est nous qui les travaillons. Alors il leur viendra aussi à l’esprit de dire : Nous sommes le gouvernement. Cela, mes amis, ce sera la fin de notre démocratie capitaliste libre et facile, l’enfer pour le cuir, et la Révolution sera là !

Le Perfessor se pencha en arrière, très satisfait de lui-même.

— Le problème avec vous, professeur, dit Cash Carney, c’est que vous lisez trop.
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[T]L’univers entier est implacablement interconnecté. Tout était nécessaire pour me produire, et je suis tout nécessaire pour le produire.

L’amour le plus noble est la conscience intense d’un autre être, a déclaré M. Shawnessy. L’amour est la découverte primordiale que l’on n’est pas seul au monde.



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