Les récentes élections présidentielles aux États-Unis ont révélé un changement notable dans le vote des jeunes électeurs, avec seulement 51 % d’entre eux soutenant Kamala Harris, contre 36 % pour Donald Trump, qui a gagné en popularité, atteignant 46 %. Les préoccupations économiques dominent, mais une crise d’identité touche particulièrement les jeunes hommes de la génération Z, qui se sentent souvent isolés. Trump a su capter cette détresse, tandis que les démocrates peinent à établir des liens significatifs avec cette tranche d’âge.
Les récentes élections présidentielles aux États-Unis ont révélé une évolution surprenante concernant le vote des jeunes électeurs. Contrairement à l’idée reçue selon laquelle cette tranche d’âge pencherait systématiquement à gauche, les résultats indiquent une tendance différente.
En effet, seulement 51 % des électeurs de moins de 30 ans ont soutenu Kamala Harris, selon les analyses de l’AP. Ce chiffre représente une baisse significative de 10 points par rapport à Joe Biden en 2020 et de 14 points par rapport à Barack Obama en 2008.
D’autre part, Donald Trump a réussi à séduire une part grandissante de jeunes électeurs. Alors qu’en 2016 et 2020, seulement 36 % des moins de 30 ans avaient voté pour lui, cette année, ce chiffre est monté à un impressionnant 46 %. Avec environ 41 millions de jeunes électeurs éligibles selon l’Université de Tufts, chaque variation de quelques points dans ce groupe peut avoir des conséquences décisives, en particulier dans les États cruciaux.
Une inquiétude économique croissante chez les jeunes électeurs
À première vue, il semble évident que l’économie soit le principal sujet de préoccupation des jeunes électeurs, comme le révèlent les sondages. Trump est souvent perçu comme étant plus compétent sur ce thème. Cependant, l’analyse des données révèle une dynamique plus nuancée, notamment le fait que les jeunes hommes sont ceux qui ont massivement participé à ce changement d’allégeance.
Les données montrent que parmi les femmes de moins de 30 ans, seulement 40 % ont voté pour Trump, contre 58 % pour Harris. Nate Cohn, expert en sondages, a même qualifié l’engagement des jeunes hommes envers Trump comme l’une des évolutions les plus significatives de cette élection.
Les jeunes hommes confrontés à une crise d’identité
John Della Volpe, un expert des sondages, met en garde depuis longtemps sur le désengagement des jeunes hommes, une situation qui pourrait nuire aux démocrates. Della Volpe, président du Harvard Youth Poll, souligne que les jeunes hommes de la génération Z sont souvent accablés par des préoccupations liées à l’avenir, notamment sur le plan professionnel et financier. Environ 75 % d’entre eux ont exprimé un sentiment constant de stress face à l’incertitude de leur avenir.
Ce malaise est également exploré dans le livre « Of Boys and Men » de Richard Reeves, qui note que les jeunes femmes sont désormais 15 points de pourcentage plus susceptibles d’obtenir un diplôme universitaire que leurs homologues masculins. Les jeunes hommes, surtout ceux issus de milieux défavorisés, ressentent un sentiment d’isolement et de désespoir.
Contrairement aux démocrates, Trump a su capter cette détresse en s’adressant directement aux jeunes hommes. Par le biais d’apparitions sur des podcasts prisés, tels que ceux de Lex Fridman et Joe Rogan, ainsi qu’en soutenant des initiatives populaires telles que les cryptomonnaies, Trump a su établir un lien avec cette audience. Son message – qu’un homme fort comme lui comprend les préoccupations des jeunes hommes – résonne chez beaucoup.
La tentative de Kamala Harris de s’adresser aux jeunes électeurs via le podcast de Joe Rogan a cependant été moins réussie. Son refus de s’engager sur une longue durée, à l’instar de Trump, a pu nuire à son image auprès de cette tranche d’âge. Della Volpe souligne que le Parti démocrate n’a pas réussi à établir un lien significatif avec ces jeunes hommes au fil des ans, une lacune qui ne peut pas être comblée rapidement.
Lors d’une récente rencontre avec des étudiants à l’Université d’État de l’Arizona, l’un des plus grands campus des États-Unis, les préoccupations financières étaient au centre des discussions. Zachary, 21 ans, a partagé son inquiétude : « J’ai beaucoup moins d’argent qu’avant », exprimant ainsi la réalité difficile à laquelle de nombreux jeunes sont confrontés avec la hausse des coûts de la vie.
Un autre étudiant, Jackson, a également mentionné des préoccupations variées allant de l’économie aux droits civiques, mais a finalement décidé de voter pour Trump, ce qui souligne la complexité des choix électoraux des jeunes. Pendant ce temps, les jeunes femmes se mobilisent davantage autour des enjeux liés à l’avortement, ce qui crée un paysage électoral riche