Comment résoudre la lente crise de la retraite au Canada

Fraser Stark: Chaque Canadien qui peut gérer confortablement ses propres finances de retraite est une personne de moins nécessitant des soins subventionnés coûteux à même les deniers publics

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Le financement de la retraite représente une crise imminente pour le Canada et les Canadiens, car un grand nombre de baby-boomers prennent leur retraite et nous vivons considérablement plus longtemps qu’auparavant.

Malheureusement, comme la grenouille immobile dans une casserole d’eau lentement portée à ébullition, nous réagissons trop souvent par un simple haussement d’épaules aux crises qui nous envahissent progressivement. Le risque de longévité est par nature graduel, et son interprétation complète nécessite des capacités de raisonnement statistique que beaucoup d’entre nous n’ont pas encore perfectionnées. Pourtant, avec plus de concentration et un accès au bon ensemble d’outils financiers, les Canadiens peuvent résoudre ce problème eux-mêmes.

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Les retraités sont confrontés à l’incertitude sur plusieurs fronts : les rendements du marché, l’inflation des coûts et leur propre santé physique. Pourtant, c’est la durée inconnue de la durée de vie ultime d’un individu qui crée un défi labyrinthique en matière de planification financière.

Considérons qu’une femme de 65 ans qui prend sa retraite peut espérer vivre en moyenne jusqu’à 87 ans. Cette moyenne cache une variabilité : elle a encore 10 % de chances de vivre au-delà de 100 ans, 1 % de chances de vivre passé 105 ans et une infime chance d’atteindre 110 ans ou même au-delà (le plus vieux Canadien enregistré est décédé à 117 ans et 230 jours). Cette variabilité rend difficile la détermination du montant à dépenser en toute sécurité avec son pécule.

Beaucoup de gens jouent la prudence et évitent de puiser dans leurs comptes de retraite, mais ce type d’auto-assurance a des coûts élevés: à savoir, ne pas profiter pleinement de ces années de retraite spéciales pendant que nous le pouvons. D’autres, peut-être inspirés par la philosophie du « on ne vit qu’une fois », dépensent librement alors qu’ils prennent leur retraite, révélant un manque cruel d’empathie pour leur futur moi, qui pourrait un jour en souffrir.

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Dans d’autres domaines exposés à l’incertitude financière existentielle, nous trouvons des moyens d’atténuer ce risque. Nous achetons des polices d’assurance afin que les incendies de maison, les accidents de voiture ou les urgences médicales à l’étranger ne nous anéantissent pas financièrement. L’impact de vivre une décennie de plus que la moyenne – quelque chose qui arrivera à près d’un retraité sur quatre – crée un passif de proportion similaire, mais contre lequel peu d’entre nous se protègent aujourd’hui.

Néanmoins, les employeurs canadiens continuent de s’éloigner progressivement des structures de retraite à prestations déterminées (PD) qui offraient des retraites confortables et confiantes aux générations précédentes. Moins de neuf pour cent des travailleurs du secteur privé ont aujourd’hui accès à une pension à prestations déterminées, loin du sommet atteint à la fin des années 1970, alors qu’environ la moitié avaient de tels régimes.

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Les chefs d’entreprise n’ont pas abandonné ces programmes parce qu’ils n’étaient ni efficaces ni populaires ; en effet, ils restent convoités comme l’étalon-or aujourd’hui. Au contraire, les directeurs financiers les ont évités en raison du risque financier que leur garantie faisait peser sur le bilan de l’entreprise (il ne sera pas surprenant pour beaucoup qu’ils restent largement disponibles pour les employés du gouvernement, où le risque est soutenu par le public).

Nous sommes aujourd’hui confrontés à un certain nombre de défis formidables, dont plusieurs conspirent pour faire grimper le coût de la vie (et donc diminuer le niveau de vie). En réponse, certains abandonnent, considérant une retraite sûre comme un objectif inaccessible. Les enquêtes montrent que de nombreuses personnes ont réduit leur épargne (plutôt que de réduire leurs dépenses actuelles), déplaçant ainsi la consommation future vers aujourd’hui. Les habitudes de dépenses des consommateurs appuient cette observation, le prix moyen d’une voiture neuve atteignant 61 000 $ en 2022, la même année où 59 % des Canadiens ont déclaré qu’ils épargnaient très peu pour leur retraite ou rien du tout.

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L’industrie des services financiers n’a pas fait assez pour relever ce défi, nous devons donc nous attaquer aux problèmes d’aujourd’hui avec les outils d’hier. Alors que les pensions PD s’éteignent sous nos yeux, nous avons besoin de méthodes alternatives pour obtenir un revenu durable au niveau le plus élevé possible à partir de notre épargne et protégés contre le risque de vivre longtemps.

Les rentes viagères, offertes avec une grande variété d’options, offrent une telle protection. Mais l’ensemble des compromis inhérents à leur conception les rend adaptés uniquement à certaines situations et préférences, et, par conséquent, seule une petite minorité de Canadiens les utilisent. Imaginez un instant si les gens n’avaient accès qu’à des portefeuilles d’investissement ou à des comptes d’épargne sécurisés, pas aux deux ; ce manque de choix créerait toutes sortes de résultats inefficaces.

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Nous avons besoin de plus d’innovation, d’accès et d’adoption d’un ensemble d’outils robustes pour façonner les résultats financiers souhaités. Regardez ce que Wealthsimple Inc. et l’émergence de comptes de placement à frais modiques et à gestion dynamique ont fait pour aider les Canadiens à accumuler un patrimoine pendant leurs années de travail. Une évolution similaire s’impose désormais pour la phase de décumulation.

L’année dernière, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a mis à jour ses lignes directrices sur les programmes de retraite, recommandant que les pays membres offrent à leurs populations retraitées l’accès à des options de revenu à vie, y compris «par des arrangements non garantis où le risque de longévité est mis en commun entre les participants.

Le gouvernement fédéral est en train d’incuber une forme d’un tel programme (communément appelé VPLA ou rentes viagères à paiement variable), qui créera une option pour certains employeurs, tandis que certaines entreprises innovantes introduisent de nouvelles conceptions de produits pour aller au-delà des régimes de retraite enregistrés pour les accès à tous les Canadiens. Pourtant, le chemin reste largement inexploré et il reste encore beaucoup de travail.

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Si nos gouvernements, les entreprises du secteur privé et les organisations à but non lucratif travaillent ensemble de manière constructive, les Canadiens peuvent avoir la formation de base nécessaire et un ensemble complet d’outils pour résoudre eux-mêmes le problème du décumul. Cela nécessitera une réflexion ambitieuse à tous les niveaux, pas seulement des idées de produits innovants : ouvrir la voie à l’adoption de nouveaux produits dans le monde réel, créer des logiciels pour visualiser les effets en aval des choix possibles et s’assurer que les structures de frais de distribution ne poussent pas les investisseurs à la retraite vers le bas. chemin sous-optimal.

En plus de notre intérêt évident à résoudre ce problème pour nos propres familles, nous partageons un intérêt collectif à résoudre ce problème au niveau national. Chaque Canadien qui peut gérer confortablement ses propres finances de retraite est une personne de moins qui a besoin de soins subventionnés coûteux provenant des deniers publics, qui doivent provenir soit d’une augmentation des impôts, d’emprunts supplémentaires ou d’une réduction des dépenses ailleurs. La quatrième option consisterait simplement à ne pas fournir d’aide, ce qui créerait d’énormes souffrances parmi notre population âgée vulnérable et une tache sur notre conscience nationale.

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Heureusement, les Canadiens ne sont pas des grenouilles. Le symbole (et le cliché national) du Canada est, bien sûr, le castor, un animal tout à fait capable d’évaluer la situation et, littéralement, de concevoir lui-même l’environnement futur qu’il recherche. Castor canadensis crée cet avenir sûr grâce à une manipulation hydrologique étonnante et à la loge à douves qui en résulte, mais nous devons appliquer une réflexion similaire à notre sécurité du revenu de retraite.

Fraser Stark est président du Longevity Pension Fund chez Purpose Investments Inc.

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