Les gens froids est le cinquième roman de Tom Rob Smith, mais dans les années qui ont suivi ses débuts à succès, Enfant 44il a également développé une carrière parallèle primée en tant que scénariste, et l’influence d’une forme plus visuelle se fait subtilement sentir tout au long de cette fiction cinématographique spéculative sur l’avenir de l’humanité.
La prémisse est un territoire de film catastrophe classique, presque au point de cliché: une invasion extraterrestre menace d’effacer l’humanité de la surface de la Terre. La population de la planète dispose de 30 jours pour se déplacer vers l’Antarctique, qui deviendra une vaste réserve pour les restes de l’espèce ; là, ils s’éteindront ou s’adapteront, selon leur volonté de travailler ensemble. Mais les seigneurs extraterrestres ne sont pas au centre de l’intérêt de Smith ici; ils ne sont qu’un dispositif pour effectuer cette réinvention révolutionnaire non seulement de la société humaine, mais de l’humanité elle-même.
L' »exode » vers l’Antarctique se produit à l’été 2023, et le récit est divisé entre les événements de cette année-là, relatant la colonisation d’une nouvelle société et vue en grande partie à travers les yeux d’un jeune couple, Liza et Atto, et une crise point qui se produit 20 ans plus tard, au point culminant du projet de génie génétique d’une nouvelle génération de personnes « adaptées à la glace » élevées pour prospérer dans les conditions les plus difficiles. La plus performante de ces créatures humanoïdes est prête à être « intégrée » à la communauté, mais le dilemme demeure : cette espèce supérieure, créée par l’homme, va-t-elle nous sauver ou nous détruire ? La réponse, selon Yotam, le scientifique qui a « élevé » la créature dès sa naissance, dépendra de sa capacité à aimer. « Mais comment puis-je enseigner quelque chose que j’ai cherché toute ma vie? » se demande Yotam.
Les gens froids est un roman extrêmement ambitieux, abordant les questions les plus importantes de notre temps sous une forme qui perd rarement la tension d’un thriller, malgré la complexité de son sujet.