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La semaine dernière, le chef conservateur fédéral Pierre Poilievre a envoyé un tweet en l’honneur de la Journée du ruban noir, une journée créée par l’Union européenne en mémoire des victimes du stalinisme et du nazisme. Poilievre est toujours très motivé par le fait de faire perdre la boule aux bonnes personnes. le texte du tweet se lit ainsi:
« À l’occasion du 85e anniversaire de la Journée du ruban noir, nous nous souvenons des victimes du socialisme soviétique et du national-socialisme (nazisme). N’oublions jamais les innombrables atrocités commises par ces idéologies socialistes et rendons hommage à ceux qui ont lutté pour libérer l’Europe. Le Canada doit toujours s’opposer au socialisme pour défendre la liberté et la démocratie. »
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Les politiciens de droite ont mis la gauche au pied du mur en ce qui concerne l’appellation « socialiste » et les origines du parti nazi pendant toute ma vie d’adulte, et même plus. Mon attitude habituelle à cet égard est de dire : « Allez-y, bande de cons. » Les différences taxinomiques entre les partis rouge et noir qui ont déchiré l’Europe au XXe siècle sont évidemment importantes. Cela ne signifie pas que les curieuses similitudes entre les deux types de culte révolutionnaire à parti unique soient fortuites ou triviales.
Ces mouvements se sont livrés à une collaboration politique intermittente contre la démocratie parlementaire bourgeoise tout en se combattant dans la rue. Les États qu’ils dirigeaient ont participé à une guerre d’agression coordonnée en tant que quasi-alliés conscients. Leurs crimes contre l’humanité ont un caractère rimé que seul un crétin pourrait nier, et dont l’Europe se souvient naturellement avec une vivacité particulière. Désolé si cela vous énerve, historiographes de Twitter.
Il n’y a rien du tout techniquement Le tweet de Poilievre est répréhensible, mais vous pouvez constater par vous-même dans le fil de discussion suivant qu’il a fait sortir du bois un arc-en-ciel de barbus, de tankistes et de grand-mères du Parti vert pour se plaindre que le nazisme n’était pas réel socialisme. Pour autant que je sache, personne n’a jamais exprimé la plainte traditionnelle des social-démocrates. que le socialisme soviétique Ce n’était pas non plus du vrai socialisme.
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Il faut se rappeler que Twitter n’est pas la vraie vie, mais on peut se demander – et ce n’est pas la seule raison de se demander – où se cachent les véritables socialistes démocrates et leur tradition intellectuelle. Peut-être sont-ils enterrés à côté de tous les vieux conservateurs progressistes : en tout cas, il est surprenant de constater que des socialistes qui se revendiquent explicitement comme tels semblent se contenter d’ajouter le casier judiciaire sanglant de Staline au registre historique du socialisme.
On est naturellement tenté de les croire sur parole. Peut-être ont-ils simplement peur de reconnaître que le socialisme révolutionnaire a de multiples modes d’échec qui conduisent à la mort de masse. La vérité de la relation entre le « nazisme » et le « socialisme » est que le parti nazi des débuts avait une couche idéologique influente et consciemment socialiste, c’est-à-dire une gauche internequi fut violemment purgée en 1934 par la droite du parti. La même chose s’est produite à plusieurs reprises en Russie soviétique entre 1917 et 1953, les coups allant dans les deux sens et, oui, touchant parfois certaines nationalités malchanceuses. Les spasmes internes de purgation sont une pathologie évidente inhérente aux mouvements radicaux, quel que soit leur caractère politique proclamé. Si nous ne retenons aucune autre leçon des annales du XXe siècle, pouvons-nous retenir celle-là ?
National Post
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