mardi, novembre 5, 2024

Cinq façons simples pour le Canada de ramener l’inflation à 2 % sans augmenter les taux d’intérêt

Ted Rechtshaffen : Il n’est pas nécessaire de compter sur des taux élevés, des pertes d’emplois et d’obliger les gens à arrêter de dépenser pour effectuer leurs remboursements hypothécaires.

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L’inflation est le grand mal d’une économie, selon la Banque du Canada. Il est si important de ramener notre taux d’inflation à 2 % qu’il faudra pour cela recourir à l’outil consistant à augmenter considérablement les taux d’intérêt. Oui, cela pourrait coûter leur emploi à des centaines de milliers de personnes, mais cela en vaudra la peine. Certes, cela pourrait coûter aux Canadiens des milliards de dollars supplémentaires en prêts hypothécaires, mais cela en vaudra la peine. L’inflation est tout simplement insidieuse et doit donc être maîtrisée, même si elle entraîne des coûts énormes pour de larges pans de la population.

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Prenons l’argument ci-dessus comme étant donné. L’inflation est si grave que nous devons avaler nos médicaments pour la maîtriser. Toutefois, si l’objectif est de maîtriser l’inflation, il existe plusieurs autres moyens d’y parvenir. La question est la suivante : pourquoi sommes-nous d’accord avec des pertes d’emploi massives et des augmentations massives des prêts hypothécaires, mais pas d’accord pour profiter de ces cinq étapes ?

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Étape n°1 : Réduire les frais d’intérêt hypothécaires

L’indice des prix à la consommation était de 3,4 pour cent en décembre. En tant que composante de l’IPC, les frais d’intérêt hypothécaires ont augmenté de 28,5 pour cent d’une année à l’autre. Sans l’augmentation des frais d’intérêt hypothécaire, l’IPC au cours du second semestre 2023 aurait été compris entre 2 et 2,5 pour cent.

La solution simple ici est de réduire les frais hypothécaires et vous réduirez l’inflation. Comment réduire les frais hypothécaires ? En grande partie, vous réduisez le taux d’intérêt au jour le jour de la Banque du Canada.

Je comprends que déplacer un cadran peut avoir un impact sur d’autres prix, mais il est assez difficile d’ignorer une composante de l’IPC qui a augmenté de 28,5 pour cent et qui constitue le plus gros clou à remettre en place. Il se trouve également qu’il s’agit de la seule composante de l’inflation sur laquelle la Banque du Canada exerce plus de contrôle que toute autre.

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Étape n°2 : Réduire le prix du lait

Le Canada possède le cinquième lait le plus cher au monde, à 2,14 $ US le litre, selon une étude menée par Numbeo dans 97 pays. Les États-Unis étaient au 72e rang avec 1,06 $ US le litre. Le lait canadien coûte le double de celui des États-Unis. Quelques autres pays à noter : France : 1,20 $ US ; Allemagne : 1,18 USD ; et Espagne : 1,13 USD.

Les Canadiens devraient s’élever contre cette situation.

Parmi les quatre pays où le lait est plus cher que le Canada figurent Hong Kong et Singapour, deux villes-États avec peu ou pas de zones rurales.

L’écart de prix du lait entre le Canada et les États-Unis n’existe tout simplement pas parmi les autres catégories alimentaires de base. Qu’est-ce qui pourrait expliquer la différence entre les prix du lait ? Serait-ce dû aux offices de commercialisation du lait, aux prix et aux tarifs mandatés par le gouvernement ? Bien sûr que c’est possible.

Vous pouvez affirmer autant que vous voulez que c’est une bonne chose pour les Canadiens (ou du moins pour les producteurs laitiers canadiens), mais si l’inflation est si grave et que le lait est beaucoup plus cher ici, alors attaquons ce problème inflationniste.

Soit on supprime tout le système de commercialisation du lait, soit on l’édulcore considérablement en autorisant davantage d’importations de lait, ce qui obligerait essentiellement les politiques de prix prédéfinies à devenir plus réalistes.

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Étape n° 3 : Supprimer les barrières commerciales interprovinciales sur l’alcool

Nous agissons parfois avec tant d’audace à l’égard des barrières commerciales entre le Canada, les États-Unis et le Mexique, mais nous ne nous attaquons pas à celles-ci dans notre propre cour. Oui, nous avons des barrières commerciales d’une province à l’autre. Le principal d’entre eux concerne les « importations » d’alcool.

Plusieurs provinces, dont l’Ontario et le Québec, ont des taux de taxe différents sur l’alcool selon qu’il provient de la province ou de l’extérieur de la province. Par exemple, la taxe de vente au détail de l’Ontario est de 6,1 pour cent sur le vin ontarien acheté dans un magasin de détail de la LCBO, mais de 20,1 pour cent sur le vin non ontarien. Voici une idée folle pour réduire l’inflation : supprimer la taxe interprovinciale excédentaire et réduire considérablement le prix du vin.

Indépendamment de cela, le montant total des impôts que paient les Canadiens est important. Une caisse de 24 bières au Canada rapporterait en moyenne 20 $ de taxes, selon une étude de 2018, mais seulement 4 $ aux États-Unis.

Étape n°4 : Réduire la taxe sur l’essence

À l’aide du site Web GasBuddy, j’ai comparé les prix de l’essence chez Costco au Canada avec les prix de l’essence chez Costco dans la même zone géographique aux États-Unis.

À Calgary, l’essence ordinaire coûte 1,15,9 $ le litre; à Denver, c’était seulement 2,09 $ US le gallon. En utilisant www.usgas.ca pour des conversions équivalentes, l’essence coûte à Calgary 56 pour cent de plus qu’à Denver. À Billings, au Montana, le prix est de 2,77 $ US le gallon, soit 18 pour cent moins cher qu’à Calgary. À Toronto, l’essence coûte 1,34,9 $, tandis qu’à Rochester, dans l’État de New York, elle coûte 2,92 $ US le gallon, soit 31 pour cent de plus.

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La principale différence dans le coût réside dans la taxe, et il existe une myriade de taxes, notamment les taxes provinciales, fédérales, sur le carbone et les transports en commun. Ce qui compte pour les Canadiens, c’est l’impact total. Aujourd’hui, il semble se situer entre 18 et 56 pour cent. Cela représente une énorme différence de coûts pour une partie essentielle de l’économie. Il est choquant de voir la différence de prix, surtout à Calgary, où l’essence est parmi les moins chères au Canada.

Étape n°5 : Limiter les besoins en pétrole importé

En 2019, le Canada a importé pour 18,9 milliards de dollars de pétrole, dont 13,7 milliards de dollars provenant des États-Unis et 3 milliards de dollars d’Arabie saoudite. Dans la plupart des cas, ce pétrole est plus cher que le pétrole canadien. Compte tenu des lois environnementales plus strictes du Canada, l’utilisation du pétrole national devrait également protéger l’environnement mondial.

En 2019, des importations de pétrole d’une valeur de 7,4 milliards de dollars ont été importées au Nouveau-Brunswick, 5,6 milliards de dollars au Québec, 3,3 milliards de dollars à Terre-Neuve-et-Labrador et 2,5 milliards de dollars en Ontario. Pourquoi? La réponse est principalement due au fait que nous n’avons pas construit l’infrastructure pipelinière nécessaire à partir de l’Ouest canadien pour répondre à la demande de l’Est du Canada.

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Je reconnais qu’il ne s’agit pas d’une solution à court terme contre l’inflation, mais une politique énergétique nationale claire visant à répondre à la demande intérieure par l’offre intérieure aurait un impact significatif sur l’inflation à long terme.

Recommandé par l’éditorial

Pour atteindre un taux d’inflation de 2 pour cent, il n’est pas nécessaire de recourir à des taux d’intérêt élevés, à des pertes d’emplois massives ou à ce que certains Canadiens suspendent la plupart de leurs dépenses pour faire face à leurs versements hypothécaires mensuels. Cela nécessite un leadership politique pour mettre fin aux politiques auto-imposées qui stimulent l’inflation.

Le monde, bien sûr, n’est pas si simple, et apporter ces changements pour réduire l’inflation peut créer d’autres problèmes, notamment une baisse des recettes fiscales. Mais si l’inflation est si préjudiciable au Canada, nous devons alors réfléchir plus sérieusement aux moyens par lesquels nous pouvons nous guérir, au lieu de nous plaindre des problèmes économiques mondiaux sur lesquels nous influençons à peine.

Ted Rechtshaffen, MBA, CFP, CIM, est président, gestionnaire de portefeuille et planificateur financier chez TriDelta Private Wealth, une société de gestion de patrimoine spécialisée dans le conseil en investissement et la planification financière pour les personnes fortunées. Vous pouvez le contacter viawww.tridelta.ca.

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