Les modifications apportées aux gains en capital affecteront un petit nombre de Canadiens aisés, mais elles permettront de financer des services publics vitaux.
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Si nous devions créer notre système fiscal à partir de rien, quels choix ferions-nous en tant que Canadiens ? Allions-nous accorder les plus grands avantages fiscaux à ceux qui gagnent le plus d’argent ? Ou devrions-nous insister pour que chacun de nous paie sa juste part pour que le Canada reste fort ?
Je suis convaincu que la plupart d’entre nous choisiraient l’équité. C’est la méthode canadienne. C’est pourquoi, cette semaine, notre gouvernement a présenté des changements qui feront en sorte qu’un petit nombre de Canadiens aisés paieront un peu plus d’impôt lorsqu’ils vendront un investissement réussi.
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Ces revenus serviront à leur tour à financer des investissements qui aideront tous les Canadiens, en particulier nos jeunes générations.
Cela contribuera à financer notre plan visant à construire plus de logements, plus rapidement, afin qu’un plus grand nombre de jeunes Canadiens puissent réaliser leur rêve d’accession à la propriété. Cela nous permettra d’élargir les services de garde d’enfants à 10 $ par jour, ce qui permet déjà aux jeunes parents d’économiser des milliers de dollars par année. Et il soutiendra de nouveaux programmes importants comme l’assurance-médicaments nationale, qui fournira gratuitement des médicaments contre le diabète et des contraceptifs, et le Régime canadien de soins dentaires, qui aide déjà deux millions de Canadiens à travers le pays à consulter un dentiste.
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Le Canada pourrait financer ces investissements essentiels en s’endettant davantage. Mais cela imposerait un fardeau injuste aux jeunes générations. La responsabilité financière est importante – et notre approche financièrement responsable est en partie ce qui a permis au Canada de baisser ses taux d’intérêt la semaine dernière – le premier pays du G7 à le faire.
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Alors que je vous explique les détails de la réforme fiscale à venir, je voudrais commencer par souligner que les changements se concentrent exclusivement sur les bénéfices de placement appelés « gains en capital ».
Lorsqu’une personne vend un investissement dont la valeur s’est appréciée – comme un portefeuille d’actions ou un immeuble locatif – elle réalise un gain en capital. Au Canada, ces gains sont imposés à un taux inférieur au taux que nous payons sur le revenu. Aujourd’hui en effet, seule la moitié des gains est imposée. Ainsi, si quelqu’un réalise un bénéfice de 2 millions de dollars sur une vente d’actions, il ne paie d’impôt que sur 1 million de dollars de ce gain (1 million de dollars est entièrement exonéré d’impôt).
Voici une conséquence de ce traitement préférentiel des gains en capital : bon nombre des Canadiens les plus riches gagnent la majeure partie de leur argent grâce aux investissements et non aux revenus. Et nous saluons leur réussite. Mais en raison de la manière dont les gains de placement sont imposés, les Canadiens aisés peuvent se retrouver à payer un taux d’imposition global inférieur à celui d’une infirmière ou d’un menuisier.
Ce n’est pas juste. Ainsi, à compter du 25 juin, les Canadiens aisés devront payer de l’impôt sur les deux tiers de leurs gains en capital, au lieu de seulement la moitié.
Quelques points importants concernant ce changement :
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- Les Canadiens continueront de ne payer aucun impôt sur les gains en capital lorsqu’ils vendront leur résidence principale. Tout l’argent que vous gagnez grâce à la vente de votre maison vous appartient.
- Les modifications fiscales ne s’appliquent pas aux premiers 250 000 $ de gains en capital chaque année. Le taux plus élevé s’applique uniquement aux gains supérieurs à ce seuil de 250 000 $. La plupart des Canadiens pourront toujours vendre des placements rentables sans payer un taux plus élevé. Par exemple, un couple propriétaire d’un appartement en location ne paiera aucun impôt supplémentaire sur ses premiers 500 000 $ de bénéfice provenant d’une vente.
- Nous augmentons l’exonération cumulative des gains en capital pour ceux qui vendent leur petite entreprise ou leurs propriétés de pêche ou agricoles. Les gains allant jusqu’à 1,25 million de dollars seront désormais libres d’impôt.
- Afin d’encourager l’innovation et la création d’emplois, nous introduisons un nouvel incitatif pour les entrepreneurs qui réduira le montant de l’impôt qu’ils paient sur les gains en capital et augmentera l’exonération à vie sur la vente de la totalité ou d’une partie de leur entreprise.
Le gouvernement progressiste-conservateur de Brian Mulroney a augmenté le taux d’inclusion des gains en capital à 75 pour cent, soit plus que ce que nous proposons. Et ce taux était de 75 pour cent tout au long des années 1990, une décennie de forte croissance économique.
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En fin de compte, nous estimons que seulement 0,13 pour cent des Canadiens — avec un revenu annuel moyen de 1,4 million de dollars — seront touchés par ce changement au cours d’une année donnée. Mais des millions d’autres Canadiens, en particulier les jeunes Canadiens, en bénéficieront.
Notre proposition de réforme du système fiscal sera votée à la Chambre des communes mardi. Il sera révélateur de voir quels députés, le cas échéant, voteront contre le principe de l’équité fiscale pour tous les Canadiens et en faveur d’un système qui confère des avantages importants à ceux qui sont au sommet.
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Chrystia Freeland est vice-première ministre et ministre des Finances du Canada.
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