Mais le psychologue clinicien riposte
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Le 21 juin, dans une salle d’audience chaude et bondée du Old Osgoode Hall, au centre-ville de Toronto, la bagarre entre le Dr Jordan Peterson et l’Ordre des psychologues de l’Ontario s’est déroulée.
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Le combat découle d’une enquête menée par le régulateur des psychologues cliniciens sur les déclarations que le Dr Peterson avait faites sur Twitter et sur le podcast Joe Rogan. Le régulateur lui a ordonné de participer à un programme de coaching sur le professionnalisme dans les commentaires publics, à ses propres frais et pour une durée indéterminée. Il conteste maintenant cette ordonnance de formation (ou, comme l’appelle le Dr Peterson, de «rééducation») dans le cadre d’un contrôle judiciaire, qui a eu lieu lors de l’audience de la semaine dernière. (Une révision judiciaire est lorsqu’un tribunal révise une décision administrative, comme la décision du collège d’ordonner une formation.)
Lors de l’audience, les avocats embauchés par le Collège des psychologues ont tiré grand parti de la controverse de ces déclarations du Dr Peterson, qui étaient sans aucun doute controversées. Tout en se disputant avec l’ancien chef de cabinet de Trudeau et un conseiller municipal d’Ottawa, le Dr Peterson a utilisé des épithètes grossières. Il a qualifié le médecin qui a pratiqué la chirurgie d’affirmation de genre sur l’acteur transgenre Elliot Page de « criminel » et l’a « mort » en utilisant des pronoms féminins et son nom avant la transition. Le Dr Peterson a fait des commentaires sur la nature changeante de la beauté esthétique en se référant à un modèle de taille plus comme « pas beau ».
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Mais il a également été injustement pris à partie pour une blague soulignant l’hypocrisie des militants climatiques progressistes occidentaux pour avoir ignoré le mal fait aux « enfants pauvres » et pour avoir décrit une ancienne cliente comme « vindicatif » parce qu’elle avait fait de fausses allégations contre lui – allégations pour lesquelles il a été disculpé par le collège.
On voit mal en quoi les deux derniers commentaires pourraient offenser qui que ce soit. Il n’existe aucun principe de droit interdisant aux professionnels de souligner que les allégations portées contre eux sont fausses, ou de critiquer certains types de politiques à l’aide de blagues. Les plaintes concernant ces commentaires semblent être des interprétations erronées de mauvaise foi de l’intention du Dr Peterson. Mais même les autres commentaires, qui pourraient conduire à offenser, ne relèvent pas du champ d’action du régulateur.
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Il n’existe aucun droit de ne pas être offensé, et le potentiel d’offense ne signifie pas qu’un préjudice a été causé. Aucune des personnes dont parlait le Dr Peterson n’était à l’origine des plaintes. Les plaintes ont été pour la plupart déposées de manière informelle par des inconnus du Dr Peterson, qui avait tagué le collège sur Twitter. Dans deux cas, des plaintes officielles ont été déposées par des personnes prétendant à tort être des clients actuels ou anciens du Dr Peterson.
Bien que les régulateurs professionnels aient le droit de réglementer le discours de leurs membres dans une certaine mesure, il doit y avoir un lien clair entre le discours et la profession. Par exemple, un médecin ne peut pas prescrire et vendre de l’huile de serpent. Un avocat ne peut pas mentir au tribunal. Mais il doit y avoir un lien avec la profession, et le régulateur doit donner du poids au droit à la liberté d’expression.
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Cette question a été examinée dans une affaire appelée Strom c. Association des infirmières et infirmiers autorisés de la Saskatchewan où une infirmière, s’identifiant comme telle, a publié sur Facebook ce qu’elle considérait comme des soins inadéquats que son grand-père avait reçus dans un établissement de soins de longue durée. Le régulateur des infirmières a sanctionné Strom, mais la discipline a été annulée en appel, où le tribunal a conclu que le régulateur avait accordé peu ou pas de poids au droit de Strom à la liberté d’expression.
Comme Strom, le Dr Peterson s’identifie comme un professionnel. Mais cela ne suffit pas pour inscrire ses propos dans le champ du régulateur, car ses propos ne concernaient pas la pratique de la psychologie. Bien que controversés, ils portent sur des questions sociales et politiques. Parce que ces commentaires ne concernent pas la pratique de la psychologie, ils sont comme le discours de tout le monde : protégés par la Charte canadienne des droits et libertés.
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Les professionnels ont droit à la vie privée. Un régulateur professionnel, qu’il s’agisse de psychologues, d’infirmières, de médecins, de comptables ou d’enseignants, ne devrait pas contrôler les opinions politiques de ses membres.
Alors que le Dr Peterson peut se permettre ce combat, la plupart des professionnels ne le peuvent pas. Et nous ne voulons pas créer un monde où les professionnels réglementés doivent pédaler en douceur leur discours public de peur que des militants n’arment leur régulateur professionnel. Comme tout le monde au Canada, les membres des professions réglementées jouissent de la liberté d’expression en vertu de la Charte. Les commentaires publics sur des questions sociales et politiques, y compris les commentaires controversés, sont au cœur de cette liberté.
La liste des avocats du régulateur des commentaires du Dr Peterson devant le tribunal, et soulignant à quel point ils peuvent être caustiques ou grossiers, est une tactique classique de tout gouvernement essayant de supprimer la parole. C’est toujours l’argument du gouvernement que le discours qu’ils cherchent à faire taire est de peu de valeur et ne mérite pas de protection.
Mais la liberté d’expression n’est pas nécessaire pour protéger le discours populaire. Un discours qui peut offenser n’est pas à la périphérie de la protection. Et lorsqu’il aborde des questions politiques et sociales, il est au cœur de la liberté d’expression, même s’il est caustique ou grossier. Nous ne pouvons pas perdre cela de vue.
Poste nationale
Christine Van Geyn est la directrice du contentieux de la Canadian Constitution Foundation, qui était intervenante dans cette affaire (Jordan Peterson c. Ordre des psychologues de l’Ontario).
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