Échanger le gouvernement actuel contre celui qui l’a précédé est moins une garantie de changement qu’il ne l’est davantage.
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Les libéraux de l’Ontario se sont rendus sur les réseaux sociaux samedi pour célébrer le lancement de facto de leur campagne dans la salle de bal d’un hôtel du centre-ville de Toronto. Il y avait de nombreuses photos de nombreux libéraux souriants, tous impatients et déterminés à aider le chef Steven Del Duca à montrer la porte au premier ministre Doug Ford. Étonnamment, cependant, très peu de visages libéraux étaient masqués. Certains qui ont réagi en ligne ont été carrément indignés. D’autres, y compris ce correspondant, étaient juste confus.
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Demander aux personnes présentes de se masquer aurait été un moyen si simple de mettre en évidence une distinction clé que les libéraux veulent évidemment que les électeurs perçoivent : ils sont le parti qui suit la science, tandis que les progressistes-conservateurs de Ford ne se soucient que de plaire à leur science qui traîne les doigts. -base de haine. Les libéraux veulent vraiment que vous remarquiez tous les types de médecins qu’ils ont recrutés comme candidats : le gériatre Nathan Stall, l’urgentologue Adil Shamji et les infirmières autorisées Marjan Kasirlou et Tyler Watt. Et pourtant… presque pas de masques.
Pour être juste, le mandat du masque de l’Ontario a expiré le 15 mars. Et Del Duca était d’accord avec cela. « J’accepte les conseils du médecin-hygiéniste en chef », il a dit dans un communiqué plus tôt ce mois-ci. Mais peu de gens semblaient le remarquer. L’accord ne fait pas la une des journaux et complique les récits médiatiques. Ce qui a fait la une des journaux, c’est l’objection de Del Duca à l’abandon du mandat de masque dans les écoles en particulier, et vous pourriez pardonner aux gens d’avoir extrapolé qu’il était pro-mandat en général, car sa position n’a aucun sens autrement : une personne âgée entièrement vaccinée est à beaucoup plus risque de résultats COVID graves qu’un enfant non vacciné.
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Non-sens mis à part, cependant, c’était au moins une explication: les libéraux ne pensent pas que les masques soient nécessaires dans une pièce pleine d’adultes (vraisemblablement) entièrement vaccinés.
Mais ensuite, les excuses ont commencé: au moins quatre candidats libéraux ont déclaré qu’ils portaient toujours ou généralement des masques à l’intérieur et regrettaient de ne pas l’avoir fait samedi.
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C’était déconcertant. Comment quelqu’un qui porte assidûment des masques au supermarché et pense qu’il est très important que les autres fassent de même, peut-être oublier de le faire dans l’un des environnements les plus délibérément encombrés qu’il est susceptible de rencontrer ? (Plus le rassemblement politique est chargé, mieux il paraît à la télévision.)
Les cyniques diraient que cela prouve une simple hypocrisie : ces gens ne pensent pas vraiment que les masques soient si importants. Ils utilisent simplement la question pour signaler la vertu, pour donner une longueur d’avance au gouvernement. Mais cela ne l’explique pas vraiment. Quel meilleur moment pour signaler la vertu que lors d’un événement de campagne ?
La réponse, je suppose, réside dans la nature fondamentale de la politique canadienne. Au quotidien, c’est à des kilomètres de la « vraie vie ». Une fois les campagnes lancées, la « vraie vie » disparaît presque entièrement. L’été dernier, je doutais que même les libéraux de Justin Trudeau soient assez imprudents pour déclencher des élections inutiles en sachant qu’une nouvelle vague de COVID pourrait se déclencher le lendemain du bref. Le risque qu’une épidémie, peut-être même mortelle, soit attribuée à un événement de campagne – et la fureur médiatique qui aurait suivi – semblait tout simplement hors de proportion avec la modeste récompense potentielle.
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Non seulement les libéraux ont appuyé sur la gâchette. Ils ont organisé un événement de campagne de 400 personnes à Brampton; y ont invité Jean Chrétien, 87 ans, et Hazel McCallion, 100 ans; complètement échoué à appliquer les règles de distanciation sociale – Trudeau a été assailli par des partisans à la fin; et étaient sans vergogne à ce sujet le lendemain. (Pour mémoire : lorsque cet événement a eu lieu, l’Ontario enregistrait 717 nouveaux cas de COVID-19 par jour, sur une moyenne de sept jours. La moyenne actuelle sur sept jours est de 2 233, sur la base de 30 % de tests en moins.)
À quelques honorables exceptions près, ce qui motive les politiciens canadiens à réussir plus que toute autre chose, c’est la conviction inébranlable que Our Guy est fondamentalement meilleur que The Other Guy, et que tout ce qu’il faut pour vaincre The Other Guy en vaut la peine. Il faut se laisser prendre au mélodrame. Il n’y a pas de place pour les mécontents. Porter un masque ruinerait la séance photo.
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En effet, ce petit incident illustre magnifiquement l’un des sophismes les plus malheureux qui s’est emparé de certains Canadiens au cours des deux dernières années : l’idée que les choses auraient été tellement mieux si seulement L’Autre avait été aux commandes. Cette pensée magique nous empêche résolument de tirer les leçons que nous devons tirer de cette pandémie.
Nous comprenons tous essentiellement les racines des échecs du Canada. Ils sont systémiques et non partisans : de l’incapacité de divers organismes à coordonner une réponse cohérente à la frontière, aux systèmes de foyers de soins de longue durée longtemps négligés en Ontario et au Québec en particulier, aux systèmes de soins de santé qui fonctionnent beaucoup plus près de la capacité de bons moments que dans bon nombre de nos juridictions homologues. Qui est en charge fait une différence à la marge, mais pas toujours intuitivement : le gouvernement néo-démocrate de la Colombie-Britannique a imposé les restrictions les plus clémentes de toutes les provinces ; Le NPD de l’Ontario s’est opposé à la vaccination obligatoire pour les enseignants jusqu’à ce qu’ils soient forcés de faire volte-face. Cela ne change pas énormément le résultat net : hospitalisations, admissions aux soins intensifs, décès.
En fin de compte, ce rassemblement sans masque n’a pas d’importance. Mais c’est un rappel très utile aux Ontariens, qui se rendront bientôt aux urnes. Échanger le gouvernement actuel contre celui qui l’a précédé est moins une garantie de changement qu’il ne l’est davantage. Lorsque les candidats sonnent à votre porte, préparez des questions difficiles.
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