Chris Selley : La liberté d’expression ne peut pas prendre de pause pendant les campagnes électorales

Le débat public ne devrait-il pas être davantage valorisé pendant que nous élisons nos dirigeants, pas moins ?

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Un précepte fondamental de l’ordre public dans les sociétés démocratiques veut que les citoyens comprennent plus ou moins intuitivement ce qui est légal et ce qui ne l’est pas, ce qui vous fait arrêter par le policier et ce qui ne l’est pas. Ou bien l’idée même d’égalité et d’état de droit pourrait perdre son ancrage et glisser dans le lac. Plus de 200 ans après que Sir Robert Peel ait inventé la police occidentale moderne, Dieu sait que ce précepte est un travail en cours.

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Mais je pense qu’il est prudent de dire qu’Ezra Levant, propriétaire de Rebel News et l’un des provocateurs de la liberté d’expression les plus prolifiques et les plus productifs de ce pays, savait très bien qu’il mettait au défi le commissaire aux élections fédérales d’agir en installant des pancartes sur la pelouse pendant la campagne électorale. Campagne fédérale de 2019 faisant la promotion de son nouveau livre, Les Libranos : ce que les médias ne vous diront pas sur la corruption de Justin Trudeau. (Le « s » à la fin de Libranos a été façonné comme un signe dollar.)

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Les pancartes représentaient le premier ministre Justin Trudeau, son ancien secrétaire principal Gerald Butts et divers autres notables libéraux disposés de manière caricaturale comme s’ils étaient les principaux acteurs de la série mafieuse épique de HBO, Les Sopranos.

Le commissaire a mordu à l’hameçon, jugeant que les pancartes contrevenaient à la réglementation relative à la publicité de tiers pendant les campagnes électorales. Non seulement Rebel News n’avait pas réussi à s’enregistrer en tant qu’annonceur tiers, mais les panneaux sur la pelouse n’identifiaient pas explicitement qui les avait payés. (Pour certains, les lettres majuscules « REBEL NEWS » imprimées bien en évidence sur les panneaux auraient pu être un indice.) L’amende pour cette communication non autorisée était de 3 000 $. Cette semaine, un juge de la Cour fédérale a confirmé la décision.

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En droit, cette décision devrait être un exemple de mise en garde pour les militants de tout le spectre politique : limiter les discours impopulaires est une question très brûlante en ce moment. Je doute cependant que beaucoup d’opposants idéologiques du Levant le voient comme tel, et je crains qu’eux (et tout le monde) ne finissent par le regretter des années plus tard. Cette décision n’a même pas de sens au vu des mérites de la loi très imparfaite sur laquelle elle est fondée.

Faisons un petit hué à la Loi électorale du Canada.

Il n’y a aucune raison pour qu’un média, un groupe de défense ou un être humain soit obligé de modifier ses déclarations publiques simplement parce qu’il y a des élections.

La loi définit la « publicité partisane » et la « publicité électorale », qui obligent les tiers à s’inscrire auprès d’Élections Canada pendant les périodes préélectorales prescrites, comme « la transmission au public par quelque moyen que ce soit, pendant une période préélectorale, d’un message publicitaire ». message qui favorise ou s’oppose à un parti enregistré ou à un parti admissible ou à l’élection d’un candidat particulier, d’un candidat à l’investiture ou du chef d’un parti enregistré ou d’un parti admissible.

Selon cette règle, les signes Libranos sont clairement en faute.

Mais la loi précise également ce que n’est-ce pas couvert par la définition : entre autres, « la distribution d’un livre, ou la promotion de la vente d’un livre, à un prix au moins égal à sa valeur commerciale, si le livre était prévu pour être mis à la disposition du public, qu’il y ait ou non devait être une élection.

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Sur cette règle, les Libranos signent clairement ne pas tomber en faute. Et pourtant, le commissaire aux élections fédérales et un juge de la Cour fédérale ont statué qu’ils l’avaient fait, en grande partie sur la base de la décision du commissaire selon laquelle le livre avait été explicitement conçu pour être publié pendant la campagne de 2019 et n’était donc pas « prévu pour être publié ». accessible au public, qu’il y ait ou non des élections.

Donc, Levant allait simplement jeter tout le projet à la déchiqueteuse si Trudeau ne déclenchait pas d’élections en 2019, par opposition à 2020 ou (comme cela s’est produit) 2021 ? Ridicule. Rebel News est un média en ligne dont Levant admet librement qu’il se consacre à attaquer le Parti libéral du Canada. Cela le prouve chaque jour. Ce n’est pas de la triche. C’est permis! Et il n’y a aucune raison pour que lui ou tout autre média, groupe de défense ou être humain soit obligé de modifier ses déclarations publiques simplement parce qu’il y a des élections.

La définition de la « publicité électorale » de tiers dans la Loi électorale du Canada (une activité qui nécessite un enregistrement auprès d’Élections Canada) comprend « la prise de position sur une question à laquelle un parti ou un candidat enregistré est associé ». Ce ne sont que des bananes. La manifestation la plus célèbre de cette règle a été l’avertissement d’Élections Canada aux organisations de défense du changement climatique en 2019 : dès que le bref d’élection serait émis, elles devraient remplir un certain nombre de formulaires et se soumettre à une série de limites de dépenses pour continuer à plaider légalement en faveur de l’action. contre les changements climatiques… parce que le chef du Parti populaire, Maxime Bernier, entendait faire des changements climatiques un enjeu électoral.

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C’était, et c’est toujours, d’une manière flamboyante antidémocratique. Les limites de dépenses des tiers sont conçues pour garder les mégadollars des entreprises et des syndicats à l’écart de la politique canadienne, et non les modestes sommes avec lesquelles Rebel News ou d’autres groupes financés par la base jouent. Surtout maintenant que les dons des entreprises, des syndicats et des ploutocratiques ne sont plus le moteur de l’agenda, une campagne électorale ne devrait-elle pas être une opportunité pour plus une discussion ouverte, plutôt que moins ?

Plus fondamentalement, les lois électorales du Canada ne devraient-elles pas être compréhensibles et compréhensibles pour un être humain canadien normal ?

Poste National

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