Ne laissez pas l’avion du parti vous distraire des écoles fermées, de la pitoyable capacité de test, des systèmes de santé tellement sous-financés qu’ils sont submergés par les projections de pics d’hospitalisation
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Un avion plein de candidats à la télé-réalité québécois, d’influenceurs et d’autres jeunes avec des descriptions de poste modernes a empilé un jet affrété arrosé de Sunwing à Cancun le 30 décembre et a atterri directement dans une autre émission de télé-réalité: Enemies of the People 2. Il fonctionne sur tous les réseaux, comme un téléthon. C’est un peu comme Two Minutes Hate d’Orwell, mais sur la Riviera Maya.
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La première saison, qui a débuté il y a presque exactement un an, mettait en vedette le futur ancien ministre des Finances de l’Ontario, Rod Phillips, qui a été forcé de se cacher à Saint-Barth. Le casting a ensuite été rejoint par toute personne ayant voyagé à l’étranger pour quelque raison que ce soit. Le gouvernement fédéral a enfermé tous ces déplorables dans des «hôtels de quarantaine» terriblement gérés à des frais scandaleux, et beaucoup d’entre nous ont applaudi, exigeant toujours plus d’inconvénients et de dépenses. Les patriotes ne voyagent pas pendant une pandémie, bon sang ! Les gouvernements ont adoré.
Cette deuxième saison est plus grande, plus impétueuse et plus jeune. Il y a potentiellement des dizaines de méchants : des vidéos à bord du vol Sunwing ont montré un grand groupe de jeunes dans la vingtaine passant autour d’une bouteille de vodka, faisant la fête et chantant sans masque dans l’allée, et dans au moins un cas tirant sur une cigarette électronique, tous en violation flamboyante des lois du ciel. Des histoires de suivi suggèrent que certains du voyage, qui a été organisé par une entreprise montréalaise à l’air très louche, ont essayé de tromper leurs tests PCR avant le retour en leur mettant de la vaseline dans le nez. (Cela ne fonctionne pas, selon le ministère de la Santé du Québec.)
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Mercredi, le premier ministre Justin Trudeau a qualifié les voyageurs d’« idiots ». Pas moins de trois ministres fédéraux – Santé, Transports et Sécurité publique – demandent des enquêtes à leurs départements, le ministre de la Santé Jean-Yves Duclos jurant que « les passagers… seront tenus responsables de leurs actes ». (Il fut un temps où il était considéré comme une mauvaise forme pour un ministre d’exiger des autorités qu’elles mènent des enquêtes judiciaires ou des accusations ou des amendes – dans ce cas, jusqu’à 5 000 $ par infraction pour les passagers – mais ce principe semble perdre de la valeur dans l’Ottawa moderne.)
Si le gouvernement fédéral avait été dûment tenu responsable de sa pitoyable performance à la frontière, Duclos aurait même peur de mentionner le mot « amendes ». La vérificatrice générale Karen Hogan a récemment signalé qu’Ottawa n’a absolument aucune idée de ce qui est arrivé à 60 pour cent des accusations portées auparavant pour des infractions liées à la frontière. Il est notoire que le gouvernement fédéral a autorisé des vols internationaux à atterrir à Calgary malgré l’absence d’accord avec l’Alberta pour que la police locale porte des accusations liées à la frontière. Alors les gens sont sortis de l’aéroport comme des heureux, et pourquoi ne le feraient-ils pas ?
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Mais le gouvernement fédéral n’a pas été dûment tenu responsable de tout cela. Il parvient donc à s’en tirer avec cette tactique de diversion ridiculement transparente. À en juger par les réactions sur les réseaux sociaux, où les Canadiens ont joyeusement cartographié les voyages en bus des influenceurs chez eux et leur ont souhaité du mal, nous tombons tous dans le piège. Encore.
Les passagers ont clairement enfreint toutes sortes de règles ; il ne serait pas injuste de les punir. Mais si fort que l’équipage de conduite de Sunwing ait tenté de les arrêter, il n’a pas fallu l’étape pas du tout rare de détourner le vol ou de retourner à Montréal pour larguer les non-conformes. (Si vous avez déjà supposé que les vols charters étaient opérés selon les mêmes règles que les vols réguliers, considérez-vous comme désabusé de cette notion. C’est un tout autre monde.)
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Quoi qu’il en soit, le genre de réjouissance qui a eu lieu sur ce vol se passe au Canada tous les jours : dans les maisons privées, les chalets et les chalets de ski, dans les logements étudiants universitaires, et dans les bars et restaurants où ils sont toujours autorisés à opérer. Les influenceurs n’ont en fait rien fait pour rendre le reste d’entre nous moins en sécurité que tout autre fêtard de mi-pandémie. La seule raison pour laquelle les politiciens se sont accrochés si fermement à cet équipage est que (a) nous les connaissons et (b) ils sont faciles à détester.
Nous avons tous besoin de distractions de nos jours, Dieu le sait. Alors, par tous les moyens, faites rage contre les influenceurs si cela vous fait vous sentir mieux. Mais pour l’amour du ciel, ne vous laissez pas distraire par les échecs systémiques qui affligent de plus en plus les Canadiens plus que la plupart des autres pays : écoles fermées, capacité de test pitoyable, systèmes de santé tellement sous-financés qu’ils sont mis à genoux juste par des projections de pics d’hospitalisation.
Vous pouvez également essayer un peu de compréhension, bien sûr. Une bande de gamins s’est saoulée et s’est amusée. Ceci n’a pas de conséquence significative. Le fossé entre les Canadiens vaccinés et non vaccinés n’est pas dissimulé : il est compréhensible que les premiers soient exaspérés par les seconds, car ils représentent vraiment un fardeau démesuré pour les hôpitaux canadiens. Mais nous n’avons pas besoin de plus de division que nous n’en avons déjà, surtout lorsqu’elle est si manifestement conçue pour ne pas penser à des questions plus importantes et plus difficiles.
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