mercredi, novembre 6, 2024

Chine et Europe : les bénéfices des tarifs douaniers européens sur les véhicules électriques

L’Allemagne s’oppose à la mise en place de droits de douane européens sur les voitures électriques chinoises, pourtant décidés par la Commission européenne en réponse à des pratiques jugées déloyales. Ces droits, effectifs dès novembre et valables cinq ans, pourraient affecter gravement les constructeurs allemands. Alors que la part de marché des marques chinoises grimpe, des craintes émergent concernant des répercussions économiques, notamment une guerre commerciale avec la Chine, mettant en péril l’industrie automobile européenne.

Le gouvernement allemand refuse l’idée, mais la commission européenne impose des droits de douane sur les voitures électriques importées de Chine. Les implications pour les fabricants allemands sont considérables et soulèvent des questions économiques importantes. Existe-t-il néanmoins des avantages à cette mesure ?

Actuellement, l’Allemagne, souvent décrite comme un « pays de la mauvaise humeur collective » par le chancelier Olaf Scholz, ressent un profond malaise face à l’établissement de ces droits de douane punitifs sur les véhicules électriques chinois. Mais que signifie réellement cette décision ?

D’après les chiffres de la Commission européenne, la part de marché des marques chinoises en Europe est passée de moins de 1 % en 2019 à 8 % cette année, avec des prévisions atteignant 15 %. Ce phénomène s’explique notamment par des prix inférieurs de 20 % en moyenne par rapport aux modèles européens. Les autorités européennes estiment que la Chine accorde des subventions inacceptables à ses constructeurs automobiles, compromettant ainsi l’avenir de l’industrie automobile européenne. Des préoccupations ont été soulevées par Volkswagen concernant la protection de l’emploi et la menace de fermetures d’usines.

Des subventions discutables ?

En tant qu’organe décisionnel de la politique commerciale en Europe, la Commission européenne a dû examiner les plaintes des constructeurs automobiles depuis octobre 2023. Elle conclut que le gouvernement chinois favorise ses fabricants grâce à des soutiens considérables à travers divers moyens, tels que des crédits ou des terrains à des coûts inférieurs au marché. Cependant, Stella Li, directrice européenne de BYD, a défendu l’idée que toutes les entreprises, y compris Tesla, bénéficient de ces subventions. La question demeure : les constructeurs allemands reçoivent-ils également des aides en Chine ? VW, par exemple, possède 39 usines et emploie près de 90 000 personnes sur place, mais leur silence sur le sujet est évocateur.

Une protestation généralisée

Pour contrer les subventions chinoises, Bruxelles a fixé des droits de douane qui entreront en vigueur le 1er novembre. Ces droits, applicables pour cinq ans, seront calculés en fonction des subventions présumées de chaque fabricant. Le gouvernement fédéral allemand et l’association professionnelle VDA se sont clairement opposés à cette initiative, mettant en garde contre les conséquences d’une possible guerre commerciale avec la Chine.

L’ensemble des fabricants allemands, y compris les principaux sous-traitants, s’oppose également à cette décision. En 2022, environ 130 000 voitures électriques importées par l’Allemagne provenaient de Chine, et la moitié de ces véhicules étaient en fait fabriqués par des entreprises allemandes sur place. En revanche, les exportations de voitures de luxe à moteur à combustion vers la Chine représentent un risque potentiellement élevé.

La France et l’Italie se joignent à la partie

Bien que l’Allemagne ait voté contre les nouveaux droits de douane, elle n’a pas réussi à rassembler une majorité suffisante pour les bloquer. Dix autres pays de l’UE, dont la France et l’Italie, ont soutenu cette initiative. Quelles répercussions cela pourrait-il entraîner ?

Les fabricants allemands voient deux impacts principaux : les nouveaux droits de douane augmentent le coût de leurs véhicules électriques importés de Chine, affectant ainsi leurs ventes au niveau national. De plus, ils courent le risque de représailles du gouvernement chinois sur leur lucratif marché des véhicules à combustion, en déclin constant. En août dernier, les ventes de véhicules électriques en Chine ont surpassé celles des voitures à combustion, amplifiant les tensions.

En cas de conflit commercial, l’Allemagne, étant le pays le plus dépendant de la Chine, pourrait subir les dommages économiques les plus importants en Europe.

Une perspective économique

Les droits de douane en question semblent contredire les principes du libre-échange. Selon la théorie économique classique des avantages comparatifs, l’échange de biens entre pays est bénéfique lorsque chaque pays produit ce qu’il fait le mieux à un coût plus bas. Toutefois, cette approche est de moins en moins pertinente dans le monde actuel, où la dépendance aux matières premières et les politiques économiques centralisées compliquent la donne.

Les situations d’hier, où le Portugal produisait du vin et l’Angleterre du tissu pour des échanges mutuellement bénéfiques, appartiennent au passé. Aujourd’hui,

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