Charlotte est un film d’animation époustouflant qui raconte avec douleur le parcours tragique d’un artiste visionnaire. « La vie ? ou le théâtre ? » de Charlotte Salomon se compose de près d’un millier de peintures qui dépeignent son souvenir d’une éducation déchirante. C’est la plus grande œuvre d’art créée par un Juif pendant l’Holocauste. Née en Allemagne dans une famille aisée, le don artistique de Charlotte Salomon a documenté la montée au pouvoir des nazis et la découverte de sombres secrets dans sa lignée. Le film utilise sublimement son œuvre comme transition entre les scènes. Le récit trébuche parfois avec une dépendance axée sur le temps. Mais captive dans l’ensemble avec un lien émotionnel profond avec son sujet.
Nous voyons pour la première fois Charlotte Salomon (Keira Knightley) en 1943 Côte d’Azur, France. Elle donne au gentil Dr. Moridius (Henry Czerny) une valise de peintures précieuses. Le film revient à Berlin en 1933. Une jeune Charlotte se souvient de la mort de sa mère lorsqu’elle était enfant. Peintre et dessinatrice brillante, son père médecin, Albert (Eddie Marsan), et sa belle-mère chanteuse, Paula (Helen McCrory), tentent de lui trouver un emploi d’apprenti tailleur. Lotte, comme on l’appelle affectueusement, est douée de ses mains. Paula l’avertit qu’une vie artistique est difficile. Charlotte ignore ses parents. Elle est acceptée à l’Académie des Beaux-Arts, une réussite majeure pour une juive dans une Allemagne de plus en plus raciste.
Quelques semaines plus tard, lors d’un voyage en Italie avec ses grands-parents, Grossmama (Brenda Blethyn) et Grosspapa (Jim Broadbent), Charlotte rencontre Ottile Moore (Sophie Okonedo). L’héritière américaine est impressionnée par le talent et l’esprit de Charlotte. Charlotte revient dans un Berlin dépassé par l’idéologie nazie. Les Juifs sont devenus la cible principale du gouvernement allemand. Sur Kristallnacht, The Night of Broken Glass en 1938, Charlotte et Paula terrifiées se tiennent impuissantes alors qu’Albert est enlevé. L’épreuve de son père force une action drastique. Albert décide d’envoyer Charlotte en France ; où Ottile Moore abrite des enfants juifs et des réfugiés. Charlotte quitte sa terrifiante maison pour un beau paradis. Mais la vie sur la Côte d’Azur n’est pas une échappatoire. Les tragédies cachées de sa famille et les méchants nazis suivent.
Animation rythmée par de superbes peintures
L’histoire de Charlotte est racontée avec une animation relativement simple rythmée par ses superbes peintures. Ce contraste visuel sert un objectif clé. Le passage à l’âge adulte de Charlotte est rempli de tristesse. Mais elle a des moments de joie. Trouver l’amour, les amitiés et l’expression dans son travail. Elle est entourée d’un hideux préjugé qui se transforme en violence mortelle. Les professeurs de Charlotte reconnaissent ses immenses compétences mais la dégradent en tant que juive. Les peintures servent d’instantanés vivants de ses rencontres. Les réalisateurs Tahir Rana et Éric Warin les intègrent magistralement à des points d’inflexion. Charlotte mûrit dans un endroit qui déteste son existence. Ce sont des moments forts qui portent le poids du film.
Charlotte flux et reflux avec sa structure à puces. À ce moment-là, Charlotte était ici, faisant des choses spécifiques avec ces personnes exactes. Tahir Rana et Éric Warin auraient dû être plus souples dans la livraison de l’intrigue. Un biopic doit illustrer des événements importants. Charlotte les expose trop directement. Cette exécution à la Wikipédia émousse quelque peu le talent artistique dans de meilleures parties du film.
Charlotte comprend des révélations choquantes récemment découvertes après des décennies. Je donne le mérite aux cinéastes de ne pas les avoir passés sous silence. Ses luttes, la façon dont elle les a affrontées, bonnes et mauvaises, font partie intégrante de la compréhension d’une jeune femme complexe à une époque terrible. Le dernier acte du film est déchirant.
Marion Cotillard interprète Charlotte dans la version française du film. C’est aussi la performance finale de la brillante actrice britannique Helen McCrory. Charlotte est produit par January Films, Balthazar Productions, Walking The Dog et Téléfilm Canada. Il aura une sortie en salles limitée aux États-Unis le 22 avril par Good Deed Entertainment.
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