samedi, novembre 23, 2024

CHARLEBOIS: Loblaw boycotte une perte de temps mais l’épicier reste une situation désespérée

L’appel au boycott pourrait finalement s’avérer sans conséquence, mais il souligne la nécessité urgente de résoudre les problèmes de l’industrie alimentaire.

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Le prétendu boycott anti-Loblaw, appelé principalement sur les plateformes de médias sociaux comme Reddit où prévaut l’anonymat, aurait commencé le 1er mai.

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Malgré ces affirmations, il n’y a eu aucun changement perceptible dans l’achalandage des clients dans les magasins appartenant à Loblaw – du moins pas jusqu’à présent.

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Il est intéressant de noter que le marché semble largement indifférent à ce boycott ; Les actions de Loblaw ont grimpé de près de 7 $, atteignant un sommet historique de près de 154 $ trois jours après le début du boycott. Cette augmentation de la valeur des actions a augmenté la richesse de Galen Weston de 540 millions de dollars.

Contrairement aux intentions des boycotteurs d’avoir un impact financier négatif sur la famille Weston et sur Loblaw, c’est le contraire qui semble se produire.

Comme le mouvement ne s’est pas étendu aux autres chaînes le premier mois – où dans certains cas, les prix ont augmenté plus fortement que chez Loblaw – et comme il n’y a aucune preuve claire d’un profit de Loblaw, le boycott est susceptible d’échouer. Dès sa création, il manquait de fondement logique et pratique. Heureusement, les Canadiens se révèlent plus perspicaces.

Malgré cela, la semaine dernière Galen Weston a déclaré que Loblaw était injustement accusée de profit. Il avait partiellement raison. Bien qu’il n’existe aucun rapport vérifié et vérifié pour étayer les allégations de profit de la part de Loblaw, il serait incorrect d’absoudre l’entreprise de tout blâme.

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En effet, Loblaw, aux côtés de Walmart, joue un rôle important dans les défis auxquels sont confrontés les fabricants de produits alimentaires et les épiciers indépendants. Non seulement l’industrie alimentaire est sous-capitalisée, mais les épiciers indépendants souffrent également de la domination de quelques grandes sociétés qui contrôlent plus de 80 % du marché de détail des produits alimentaires au Canada.

Le fait que les Canadiens dépensent moins dans les épiceries a un impact plus important sur les fabricants et les épiciers indépendants que sur les grands détaillants comme Loblaw. Pour protéger leurs marges, Loblaw et Walmart mettront probablement en place de nouveaux frais et feront pression sur leurs fournisseurs pour qu’ils baissent leurs prix. Généralement, les fabricants réagissent en tentant d’augmenter les prix pour compenser ces coûts plus élevés imposés par les épiciers. Cette lutte continue dure depuis des années.

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Un fait moins connu est que les fournisseurs paient les épiciers pour avoir le privilège de faire affaire avec eux, ce qui confère à ces détaillants un pouvoir important au sein de la chaîne d’approvisionnement. Même si cela peut sembler bénéfique pour les consommateurs lorsque les épiciers imposent des réductions de prix aux fournisseurs, cela peut entraîner un resserrement des marges des fabricants, les obligeant potentiellement à fermer leurs portes.

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Pour protéger à la fois les fabricants et les épiciers indépendants, un code de conduite est essentiel. Ce code devrait être respecté par tous les épiciers, y compris les géants comme Loblaw et Walmart, et serait coordonné par le gouvernement et dirigé par l’industrie pour arbitrer les différends au sein de la chaîne d’approvisionnement.

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À l’heure actuelle, les fabricants n’ont guère d’autre choix que de se conformer aux conditions de Loblaw ou de cesser leurs activités. Beaucoup ont fermé leurs portes en silence parce qu’ils n’avaient pas la possibilité de protester.

Ces fermetures entraînent une réduction du choix des consommateurs et, par conséquent, une diminution de la concurrence. C’est le véritable problème que le boycott aurait dû mettre en lumière, plutôt que d’adopter une position populiste alimentée par une animosité collective envers une seule entreprise et un seul individu – un effort véritablement futile et malavisé.

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Nous nous excusons, mais cette vidéo n’a pas pu se charger.

Les griefs publics de Galen Weston sont devenus un thème récurrent. Nous l’avons vu induire les parlementaires en erreur l’année dernière sur la manière dont le code de conduite proposé affecterait les prix, ce pour quoi il s’est ensuite excusé. Il y a près de dix ans, il a également critiqué les marchés de producteurs en suggérant que les aliments qui y sont vendus pourraient présenter de plus grands risques pour la sécurité, une affirmation qu’il a finalement rétractée.

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Bien que le boycott puisse être une tentative inefficace et puérile de défier un « Goliath » comme Galen Weston, il a tort de prétendre que Loblaw est injustement ciblée. L’entreprise devrait certes être scrutée, mais pour des raisons légitimes.

Pour renforcer notre industrie alimentaire et la rendre plus compétitive, il faudra une compréhension plus large de l’économie de la chaîne d’approvisionnement parmi les Canadiens, au-delà du simple magasin. Ni Loblaw ni Walmart n’exploitent directement les consommateurs ; au lieu de cela, ils exploitent les fournisseurs, ce qui introduit davantage de volatilité des prix sur le marché et, en fin de compte, nuit aux consommateurs.

Les boycotts ne sont pas la solution.

Nous devons plutôt rallier le soutien à une plus grande stabilité des prix par le biais d’un code de conduite pour l’industrie alimentaire. Au fil du temps, cela aiderait à la fois l’industrie alimentaire et les épiciers indépendants à prospérer, rendant l’industrie plus transparente et le Canada redevenant un endroit plus attrayant pour les investissements.

La clé de la transition vers un paysage de distribution alimentaire plus compétitif est de garantir que Loblaw et Walmart se conforment à ce nouveau code. Ainsi, M. Weston, plutôt que de déplorer la situation, devrait prendre des mesures concrètes pour s’attaquer aux véritables problèmes qui touchent les Canadiens.

– Dr Sylvain Charlebois est directeur principal du laboratoire d’analyse agroalimentaire et professeur en distribution et politiques alimentaires à l’Université Dalhousie

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