CHARLEBOIS : Éthique de la rémunération du PDG de l’épicerie ; ce que Loblaw aurait dû faire

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« Même si les chiffres avaient du sens pour soutenir une augmentation pour M. Weston, le conseil d’administration de Loblaws aurait dû lire la pièce. Les communications autour de l’annonce étaient terriblement décalées.

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Alors que les Canadiens retiennent souvent leur souffle lorsqu’ils s’approchent de la caisse enregistreuse de leur épicerie ces jours-ci, il semble que les chaînes C-Suite de nos épiciers ne font que s’enrichir.

Galen Weston, président et chef de la direction de Loblaw, recevra une forte augmentation cette année, 32 millions de dollars en salaires et primes, en hausse de 52 % par rapport à 2022. Même si ces 12 derniers mois ont été marqués par une inflation historique des prix des aliments pour les consommateurs, le conseil de Loblaw a estimé M. Weston était sous-payé.

Beau moment, tout simplement charmant. Tous les deux ans, selon le communiqué de presse de la société, Loblaw engage un consultant externe pour revoir les salaires, s’assurant que le plan de rémunération de la chaîne reste compétitif. Le rapport du consultant soulignait le salaire non concurrentiel de M. Weston et recommandait une augmentation importante, ce que le conseil a accepté.

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Ce sont deux façons d’envisager cette décision.

Du point de vue de l’entreprise, Galen Weston était en effet sous-payé. Le PDG moyen reçoit un salaire de 14,3 millions de dollars, selon le Centre canadien de politiques alternatives. Les actions de Loblaw ont également surperformé le marché au cours des derniers mois. Chaque action vaut maintenant plus de 125 $, le plus haut qu’ils aient jamais été. Difficile de ne pas reconnaître la bonne santé financière de l’entreprise. Loblaw est une organisation très bien gérée.

Malgré le fait que les PDG gagnent peut-être trop en général, l’augmentation de salaire de M. Weston était bien méritée. Le programme de rémunération du PDG de Nuvei, Philip Fayer, valait plus de 140 millions de dollars. Patrick Dovigi de GFL a reçu un package de plus de 40 millions de dollars, et il a 43 ans. Galen Weston était le 35e PDG le mieux payé au Canada avant cette augmentation annoncée.

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Avec cette augmentation de salaire, Galen Weston deviendra probablement l’un des PDG les mieux payés au Canada, certainement parmi les cinq premiers. Si vous vendez des pneus, des vêtements ou du matériel industriel, c’est moralement et socialement plus acceptable. Loblaw, d’autre part, est sans doute plus qu’un épicier. C’est un fonds d’investissement immobilier, une banque, une pharmacie, un détaillant de vêtements et plus encore. Mais comme M. Weston est continuellement à la télévision pour vendre de la nourriture aux Canadiens, il est plutôt considéré comme un épicier. Et c’est le problème.

L’enjeu est plus important lorsque votre entreprise consiste, au moins en partie, à vendre de la nourriture, une nécessité vitale. D’un point de vue éthique, c’est en effet une pilule dure à avaler pour beaucoup.

Il y a quelques jours, le gouvernement fédéral a délibérément étiqueté son nouveau remboursement amélioré de la TPS, le « remboursement de l’épicerie », pour faire valoir un point. Les Canadiens ont besoin d’aide, et nous devons tous faire notre part, d’une manière ou d’une autre. Cette annonce montre clairement à quel point le conseil d’administration de Loblaw est vraiment déconnecté.

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Lorsqu’ils ont entendu parler de la relance de M. Weston, les Canadiens auraient probablement pensé à deux questions précises.

D’une part, les consommateurs se demanderont combien de cette boîte de soupe ou de ce concombre qu’ils achètent dans un magasin exploité par Loblaw ira dans la poche de M. Weston. L’autre problème concerne les travailleurs de première ligne. Plus de 40 000 employés bénéficieront d’une augmentation de salaire, selon le communiqué, mais l’entreprise emploie bien plus de 200 000 personnes. C’est le plus grand employeur privé au Canada. De nombreux employés de Loblaw se demanderont ce que cela leur rapporte. Pas top pour le moral.

Et il n’y a pas que Loblaw. Sobeys et Metro ont également pris des décisions similaires dans le passé. Les conseils d’administration ont des obligations de divulgation, bien sûr. Mais le cas de M. Weston est un peu différent.

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La capitalisation boursière actuelle de Loblaw dépasse maintenant 40,6 milliards de dollars. George Weston Limitée détient 52 % de Loblaw, et Galen Weston, Jr. détient 56 % de George Weston Ltd. La capitalisation boursière de Loblaw cette année le rend plus riche, beaucoup plus riche. Contrairement à d’autres PDG dans le domaine, il est issu d’une famille illustre et d’un milieu incroyablement aisé.

Essentiellement, le conseil d’administration de Loblaw aurait dû lire la salle et les communications autour de l’annonce étaient terriblement erronées. Parallèlement à l’annonce, le conseil d’administration aurait dû divulguer ses efforts pour soutenir les banques alimentaires et Second Harvest, la plus grande agence de sauvetage alimentaire du pays. Loblaw fait un excellent travail pour soutenir plusieurs organismes sans but lucratif et agences alimentaires. C’était le bon moment pour mieux faire connaître ces efforts au public.

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Quant à l’augmentation de M. Weston, elle aurait pu tout simplement attendre. Ou à tout le moins, M. Weston aurait dû faire preuve de compassion et faire don d’une partie ou de la totalité de son augmentation de salaire à certains organismes de bienfaisance de son choix. Ce n’est pas trop tard. La compassion peut aller loin.

Les gens reçoivent des augmentations tout le temps. Aucun problème avec cela. Parfois, les organisations craignent simplement de perdre leurs talents.

Mais dans l’affaire Loblaw, il est fort douteux que Galen Weston ait reçu une offre concurrentielle pour négocier un salaire plus élevé. Il est juste de dire qu’il est probablement hors du marché.

— Le Dr Sylvain Charlebois est directeur principal du laboratoire d’analyse agroalimentaire et professeur en distribution et politiques alimentaires à l’Université Dalhousie

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