Ce samedi à Ramallah, des familles palestiniennes attendaient la libération de 620 prisonniers dans le cadre d’un cessez-le-feu, mais cette annonce a été annulée par Benjamin Netanyahu. Celui-ci a suspendu la libération jusqu’à ce que le Hamas mette fin aux « cérémonies humiliantes » liées aux otages israéliens. Les tensions entre les deux parties s’intensifient, et le Hamas rejette les accusations de manipulation psychologique, tandis qu’Israël reste dépendant du soutien américain.
Ce samedi, de nombreuses familles palestiniennes s’étaient réunies à Ramallah pour accueillir leurs proches censés être libérés des prisons israéliennes dans le cadre d’un cessez-le-feu. Cependant, en fin de journée, il est devenu évident que cette libération n’aurait pas lieu, suite à la décision du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
Netanyahu a déclaré qu’Israël suspendait la libération prévue de 620 prisonniers palestiniens jusqu’à ce que le Hamas mette fin aux « cérémonies humiliantes » entourant la libération des otages israéliens de Gaza. Les deux parties s’accusent mutuellement d’avoir enfreint les termes du cessez-le-feu. Lundi, un membre du bureau politique du Hamas a annoncé que les négociations ne reprendraient que si Israël procédait à la libération des prisonniers.
Il semble donc peu probable que la deuxième phase du cessez-le-feu commence à la date prévue, le 2 mars. Cette phase devrait mettre fin définitivement au conflit, un scénario que Netanyahu cherche à éviter. Dimanche soir, le représentant américain au Moyen-Orient, Steve Witkoff, a suggéré pour la première fois qu’il plaiderait pour une prolongation de la première phase.
Les manipulations psychologiques du Hamas
Israël a décidé de retarder la libération des prisonniers après que le Hamas a, dans un premier temps, remis le corps d’une femme inconnue au lieu des restes de l’otage israélien Shiri Bibas, tout en orchestrant un spectacle macabre. Ce vendredi, le Hamas a finalement remis le bon corps et a libéré six otages israéliens le lendemain. Les membres du groupe islamiste n’ont pas seulement exhibé les otages sur une scène, mais ont également contraint deux autres israéliens à assister à cette libération.
Les deux jeunes hommes, Guy Gilboa-Dalal et Evyatar David, ne devraient être libérés que lors de la prochaine phase du cessez-le-feu. Le Hamas les a transportés dans une camionnette devant le lieu de la libération, filmant leurs réactions. Dans la vidéo, on peut voir les otages se cacher le visage dans leurs mains, suppliant Netanyahu de les ramener chez eux. Par le passé, le Hamas a déjà contraint des otages israéliens à enregistrer des vidéos, des actes qualifiés de crimes de guerre par l’organisation Human Rights Watch.
De son côté, le Hamas rejette l’accusation de recourir au terrorisme psychologique, affirmant que ces spectacles ne sont qu’une démonstration de la manière « humaine et digne » dont sont traités les otages. Selon eux, les objections de Netanyahu ne seraient qu’un prétexte pour compromettre les négociations.
L’importance du soutien américain pour Israël
Le cessez-le-feu, déjà très fragile à Gaza, semble se détériorer de plus en plus rapidement. Israël semble se préparer à une reprise des hostilités, ayant placé ses troupes autour de Gaza en état d’alerte renforcée. En même temps, il est évident qu’Israël dépend fortement du soutien des États-Unis.
Alors que le président américain Donald Trump a récemment exprimé son soutien à la fois pour une prolongation de la trêve et pour une reprise des combats à Gaza, son envoyé au Moyen-Orient, Witkoff, pousse avec insistance en faveur de négociations. Grâce à une éventuelle prolongation de la première phase, il espère obtenir le temps nécessaire pour entamer et conclure la phase deux, ainsi que pour assurer la libération d’autres otages.
Israël ne semble pas désireux de compromettre complètement l’accord. Lundi, le journal israélien « Yedioth Ahronoth » a rapporté qu’Israël libérerait les 620 prisonniers si le Hamas remettait sans cérémonie les corps de quatre otages ce lundi. À ce jour, aucune telle remise n’a eu lieu.