mardi, janvier 28, 2025

Cessez-le-feu entre Israël et le Hamas : la fin des hostilités dans la bande de Gaza

Après 15 mois de conflit, Israël et le Hamas ont convenu d’un cessez-le-feu, effectif le 19 janvier. Cet accord, soutenu par des médiateurs comme le Qatar et les États-Unis, prévoit la libération d’otages israéliens et de prisonniers palestiniens, ainsi qu’une augmentation de l’aide humanitaire à Gaza. Bien que des célébrations aient eu lieu à Gaza, des préoccupations subsistent quant à la sécurité des otages et à l’avenir de la région après le Hamas.

Un Accord Historique de Cessez-le-Feu

Après une période tumultueuse de 15 mois de conflit et de négociations ardues, un moment décisif a été atteint mercredi soir : Israël et le Hamas ont convenu d’un cessez-le-feu. Cette annonce a été confirmée par les pays médiateurs, incluant le Qatar, l’Égypte et les États-Unis. Le Premier ministre qatari, Mohammed Al Thani, a précisé que l’accord prendrait effet le dimanche 19 janvier, permettant aux parties de finaliser les derniers détails d’ici là.

Néanmoins, cet accord doit encore recevoir l’aval du gouvernement israélien. Selon des sources médiatiques, une réunion est programmée pour jeudi matin à 11 heures, heure locale. Les analystes estiment cependant que l’approbation est une simple formalité. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, n’a pas encore pris la parole publiquement, son bureau ayant indiqué qu’ils finalisaient encore les derniers aspects de l’accord.

L’accord repose en grande partie sur le plan en trois étapes proposé par le président américain Joe Biden en mai 2024. Au cours de la première phase, qui s’étendra sur six semaines, 33 otages israéliens, considérés comme faisant partie de la « catégorie humanitaire », seront libérés, incluant principalement des enfants, des femmes et des personnes âgées. En contrepartie, Israël devra libérer plus de mille prisonniers palestiniens, parmi lesquels au moins 250 condamnés pour terrorisme.

Parallèlement, l’acheminement de l’aide humanitaire vers la bande de Gaza sera significativement accru, tandis que l’armée israélienne se retirera des zones urbaines de l’enclave. Cependant, des rapports indiquent qu’elle maintiendra une présence dans une zone tampon de 800 mètres le long de la frontière. Pendant la première phase, les négociations pour les conditions de la deuxième phase devraient également débuter, visant à établir un accord pour mettre fin définitivement aux hostilités. La troisième phase inclura un plan de reconstruction pour la bande de Gaza, qui a été gravement endommagée, ainsi qu’un cadre pour l’ordre post-conflit.

Les Perspectives Post-Conflit à Gaza

Dans les rues de Gaza, la possibilité d’une cessation des combats a provoqué une vague d’euphorie, avec des milliers de Palestiniens célébrant l’événement. En Israël, les familles des 94 otages toujours détenus par le Hamas espèrent les retrouver bientôt. Toutefois, l’enthousiasme est tempéré par l’angoisse, car il existe des incertitudes quant à la survie des otages, l’armée israélienne ayant déjà déclaré que 34 d’entre eux étaient morts.

De nombreuses questions demeurent sans réponse : les précédentes négociations avaient échoué, le Hamas demandant la fin totale des hostilités, tandis qu’Israël s’y opposait fermement. L’accord actuel stipule que les discussions se poursuivront, et le cessez-le-feu sera maintenu tant qu’un accord n’aura pas été conclu dans les six semaines à venir.

Un autre point d’interrogation concerne le futur contrôle de la bande de Gaza après le Hamas et la possibilité que ce dernier cède le pouvoir. Il est évident que d’autres négociations complexes sont à prévoir dans les semaines à venir, et leur succès reste incertain. Ainsi, l’éventualité d’un échec de l’accord avant la deuxième phase et d’une reprise des hostilités n’est pas à exclure.

Bien qu’une large majorité des Israéliens soutienne l’accord pour la libération des otages, des voix critiques se font également entendre, notamment parmi les factions de droite. Elles dénoncent une « capitulation » face aux exigences du Hamas et s’inquiètent du fait que tous les otages israéliens ne soient pas libérés immédiatement.

Il reste également à voir quelles seront les répercussions politiques internes en Israël suite à ce cessez-le-feu. Le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a déjà averti que son parti quitterait la coalition gouvernementale si un accord était conclu. Cependant, cela ne compromettrait pas la stabilité du gouvernement, car même sans les six membres de son parti, la coalition détient toujours une majorité à la Knesset.

Ben-Gvir a appelé son collègue ministre des Finances, Bezalel Smotrich, à le rejoindre dans sa position. Smotrich, qui a précédemment qualifié un accord avec le Hamas de « catastrophe » pour la sécurité nationale, a déclaré mercredi soir qu’il ne resterait au sein du gouvernement que si Israël reprenait les hostilités « dans toute leur ampleur » jusqu’à obtenir une « victoire totale ». La balle est désormais dans le camp de Netanyahu, car un retrait éventuel du parti de Smotrich pourrait mettre en péril l’équilibre de la coalition.

Le président américain Joe Biden a exprimé, mercredi soir, que l’accord atteint pourrait conduire à une « fin permanente de la guerre ». Il a souligné que cela résulte non seulement de la pression exercée sur le Hamas, mais aussi de la dynamique régionale modifiée après le cessez-le-feu au Liban et de l’affaiblissement de l’Iran, ainsi que de la persévérance diplomatique des États-Unis.

Ces derniers mois, l’administration Biden a tenté à plusieurs reprises d’atteindre un accord, mais les négociations avaient échoué à plusieurs reprises en raison de nouvelles exigences imposées par les parties. L’accord atteint est sans doute également influencé par l’« effet Trump », le président sortant ayant menacé que « l’enfer se déchaînerait » si les otages n’étaient pas libérés avant son départ. De plus, le représentant de Trump au Moyen-Orient, Steve Witkoff, a apparemment joué un rôle significatif dans les récentes négociations, collaborant étroitement avec l’équipe de Biden. Mercredi soir, Trump a été l’un des premiers à confirmer l’accord, annonçant que « nous avons un accord pour les otages au Moyen-Orient. Ils seront libérés prochainement. Merci ! »

Trump a également promis de veiller à ce que Gaza ne redevienne jamais un refuge pour les terroristes, affirmant que cet accord « épique » n’aurait pas été possible sans sa victoire électorale.

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