Carson Jerema : Tamara Lich a dénoncé l’incompétence de l’État canadien

Un pays du G7 qui ne peut rien faire de plus grave qu’un excès de vitesse sans sombrer dans le chaos est le véritable crime ici.

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Tamara Lich, la dirigeante du Convoi de la Liberté dont le procès s’ouvre cette semaine, n’est pas une héroïne. Elle a dirigé un mouvement de protestation qui a occupé illégalement le centre-ville d’Ottawa pendant trois semaines, bloquant l’accès aux routes et aux commerces locaux. Bien que largement non-violent, le convoi constituait une nuisance extrême qui dépassait le simple inconvénient attendu d’une grande manifestation. Mais si Lich n’est pas une héroïne, elle n’est pas non plus une terroriste, une leader insurrectionnelle ou un comploteur fasciste, comme tant de ses détracteurs dans les médias et au sein du parti libéral souhaitent désespérément qu’elle le soit.

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Un groupe de manifestants se faisant appeler « convoi de la liberté » est-il descendu dans la capitale, mais au lieu de s’opposer aux restrictions liées à la pandémie, ils défendaient le droit à l’avortement, ou soutenaient Black Lives Matter, ou exigeaient le droit pour les panneaux solaires d’être déclarés êtres sensibles ? , le récit entourant la manifestation serait bien différent.

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Au lieu des épithètes infondées de « racistes » et de « misogynes » lancées par des personnes diplômées en journalisme ou en sociologie, les manifestants auraient été qualifiés de « très courageux ». Et si le gouvernement avait osé invoquer la loi sur les situations d’urgence pour réprimer le soulèvement, cette décision aurait été condamnée (à juste titre, pourrais-je ajouter) comme une réaction excessive inutile, antilibérale et autoritaire.

Bien sûr, alors que bon nombre des manifestants du convoi s’opposaient simplement aux restrictions sanitaires et aux mandats de vaccination, beaucoup d’autres avaient un éventail d’opinions largement impopulaires et peu attrayantes : ils promouvaient les théories du complot vaccinal et accusaient les politiciens, les médecins et les journalistes de l’équivalent de crimes de guerre, et a poussé une série d’autres absurdités de l’ère pandémique, qui ont toutes été influencées par bols de l’idéologie citoyenne souveraine.

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Leurs opinions rendaient le convoi moins sympathique, mais ils n’étaient pas plus enclins à une véritable insurrection, malgré les fantasmes de certains des dirigeants du convoi, qu’à n’importe quelle manifestation de tout genre. En fait, malgré la taille et les méthodes inhabituelles du convoi, il était moins sujet à la violence qu’une manifestation étudiante ou anticapitaliste typique. Il suffit de demander à Montréal.

Le fait que le convoi ait été si largement et vicieusement condamné a bien plus à voir avec les opinions exprimées qu’avec ce qui s’est réellement passé. Pour une raison quelconque, la position sensée – selon laquelle même si la protestation devait être contenue et contrôlée, elle ne représentait pas une menace inhérente – a été rejetée comme étant naïve ou comme une apologie du fascisme.

Même lorsque, au cours de l’enquête publique de l’année dernière, il a été révélé que les agents du renseignement de la Police provinciale de l’Ontario et du Service canadien du renseignement de sécurité ne croyaient pas qu’il existait une menace directe à la sécurité nationale, les journalistes et les commentateurs sont restés largement attachés à l’idée que Le Canada était vraiment au bord de l’anarchie.

Il s’avère que le convoi, en tant qu’organisation, était, tout comme les mouvements de protestation de gauche, en proie à des querelles internes et à des messages incohérents. Il n’y a eu aucun complot crédible visant à « renverser le gouvernement », à moins que des centaines d’appels téléphoniques au bureau du gouverneur général pour la supplier de limoger le premier ministre Justin Trudeau soient considérés comme crédibles.

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La décision d’invoquer la Loi sur les mesures d’urgence, selon Trudeau, ne reposait pas sur une menace réelle de violence, mais sur la possibilité qu’une telle menace puisse émerger. Mis à part le fait que ce raisonnement constitue une inversion des normes établies pour invoquer la loi, ce n’est pas le convoi lui-même qui a accru le risque d’éclatement de violence, mais l’incapacité totale de la police à maintenir un semblant d’ordre.

Le fait que le cas de Lich, et celui de son collègue chef du convoi Chris Barber, aient été jugés constitue moins une mise en accusation des crimes réels qu’ils sont accusés d’avoir commis – méfaits, entrave à la police et intimidation – que de la pure incompétence de l’État canadien. . Le véritable crime ici est le fait que la capitale d’un pays du G7 ne puisse pas gérer quelque chose de plus grave qu’un excès de vitesse sans sombrer dans le chaos.

Si la violence avait éclaté à Ottawa, les auteurs auraient évidemment été coupables, mais la faute reviendrait aux trois niveaux de gouvernement.

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Dans des endroits plus graves – Berlin, Paris, Washington, DC – des milliers, voire des dizaines de milliers, de manifestants ne provoquent pas un blocage de la vie urbaine, même si ces manifestations rassemblent de grandes factions déterminées à l’émeute, factions qui étaient largement absentes à Ottawa. , Dieu merci.

Pendant les jours qui ont précédé l’arrivée du convoi dans la capitale, les dirigeants ont annoncé leurs plans sur les réseaux sociaux et dans les médias : bloquer Ottawa jusqu’à ce que les restrictions liées à la pandémie soient levées. Bien que cet objectif soit très public, la police municipale a autorisé des centaines de semi-remorques à stationner au centre-ville. Et si la police municipale était incapable de gérer la crise naissante, ce qui est devenu immédiatement clair, il n’existait aucun plan préexistant pour l’aide de forces plus compétentes telles que la Police provinciale de l’Ontario ou la GRC. Des demandes formelles doivent être faites, ce qui peut conduire à des conflits sur les ressources, sur qui est responsable du paiement des heures supplémentaires, etc. Il n’existe pas non plus de protocole clair indiquant qui est responsable.

Au niveau politique, le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, et Trudeau ont tenté de dévier rejeter la faute sur l’autre. Ford a pour l’essentiel réussi, esquivant de manière presque hilarante toute responsabilité dans le désordre.

Si un policier est témoin d’un voleur à l’étalage en train de piller un magasin, puis hoche la tête et lui fait signe de continuer, il serait ridicule de retrouver le voleur une semaine plus tard et de l’arrêter. Le procureur dans l’affaire Lich a suggéré elle risque 10 ans de prison, ce qui soulève la question : pour quoi faire ?

Poste National
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Twitter.com/CarsonJerema

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