Il a gagné l’amour d’innombrables lecteurs du Post
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Personne au Canada n’a écrit comme Rex Murphy. Dans une prose tonitruante généreusement parsemée d’humour et de sarcasme et de fréquentes fioritures lyriques, il exprimait ce qui comptait au plus profond des Canadiens. Les meilleurs rédacteurs d’opinion persuadent en puisant dans les émotions profondes. Et Rex n’était pas seulement parmi les meilleurs, il se tenait au-dessus de nous tous. Véritable polémiste, ses propos se combinent pour évoquer des sentiments de colère, de joie, de dégoût ou de soulagement. Peu importe le sujet, qu’il s’agisse du dernier scandale au Parlement ou de sa bien-aimée province natale de Terre-Neuve, Rex s’assurait que ses lecteurs ressentaient ce qu’il ressentait.
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Et ils l’aimaient pour cela.
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Sa mort sera ressentie par d’innombrables lecteurs du National Post à travers le Canada qui comptaient sur lui pour donner un sens au monde et à une politique nationale devenue de plus en plus étrange.
Il n’était pas motivé par la partisanerie, mais par le fait qu’il ne reconnaissait plus son pays. C’est certainement en partie ce qui arrive à nous tous à mesure que nous vieillissons, mais les guerres culturelles de la dernière décennie, qu’il s’agisse d’attaques vertes contre l’industrie pétrolière et gazière, ou d’une gauche de plus en plus obsédée par l’identité, ont rendu perplexes les gens de tous les horizons. âges et origines au Canada. Pas seulement les hommes et les femmes de la génération de Rex, mais nous tous.
Ses critiques l’ont qualifié de grincheux du passé, mais c’était une idée fausse, un mensonge utile que se disaient des gens ayant une politique différente.
La pertinence de Rex n’a fait que gagner avec le temps.
Pendant des années, depuis l’élection de Justin Trudeau en 2015 jusqu’aux batailles autour de la COVID, il semblait que le mouvement conservateur était presque inexistant au Canada. Les dirigeants successifs du parti conservateur cherchaient désespérément à se faire accepter par des électeurs autrement libéraux.
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Parfois, au moins immédiatement après la victoire électorale de Trudeau, et plus tard pendant les confinements pandémiques, initialement soutenus par les gouvernements de toutes tendances, il semblait que le conservatisme canadien était sur le point de disparaître complètement. Et je n’exagère pas quand je dis que sans Rex Murphy, cela aurait très bien pu se produire.
Sur le scandale SNC-Lavalin, la taxe sur le carbone, les dépenses fédérales, les obsessions pour les pronoms, le convoi de la liberté, les tentatives de réduire l’histoire du Canada à rien d’autre qu’un catalogue de honte, l’ingérence électorale chinoise et, plus récemment, la guerre d’Israël contre le Hamas, Rex s’est toujours prononcé du côté de la raison.
Là où les autres étaient intimidés, Rex est resté ferme.
Il a parlé au nom d’un Canada qui existait en dehors de votre centre-ville typique, un Canada qui n’était pas redevable de la dernière crise inutile sur Twitter. Il a parlé en faveur d’un Canada où la personne que vous êtes en tant qu’individu compte avant tout.
Aujourd’hui, c’est un Canada qui se réaffirme alors que les pires excès de la gauche progressiste, la gauche « éveillée », commencent à reculer. Faire honte aux gens qui s’écartent des opinions « acceptables » n’a plus le pouvoir qu’il avait en 2020 ou 2018, ou même en 2016.
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En fin de compte, Rex a contribué à maintenir le conservatisme dans le coin de la politique canadienne grâce à son utilisation talentueuse de la prose. Il était souvent féroce, mais toujours avec un but précis. Son style particulier, qui s’appuyait sur un langage coloré, s’apparentait davantage à celui des experts britanniques du Times ou du Telegraph qu’à tout ce que l’on pourrait trouver dans un journal nord-américain. En fait, son style était souvent plus britannique que britannique.
Il était singulier, mais pas seulement dans ses écrits. Car, aussi inflexible qu’il apparaissait dans ses colonnes, en personne, Rex était d’une politesse infaillible, d’une gentillesse et d’une gentillesse et d’une générosité exceptionnelles. C’était un gentleman dans tous les sens du terme.
Il y a environ un an, j’ai rencontré Rex pour un déjeuner à Edmonton et j’étais heureux de le voir de bonne humeur. Il s’est dit soulagé que les restrictions liées au COVID appartiennent au passé. Il avait hâte de voyager à travers le pays, reprenant un emploi du temps chargé consistant à s’adresser à des gens ordinaires partout au Canada. Il me semblait que le pays pouvait utiliser une bonne dose de Rex sans entrave. Il a payé un déjeuner beaucoup trop cher, puis il est parti.
Peu de temps après, il est tombé malade et cela me brise le cœur.
Poste National
Carson Jerema est rédacteur en chef de la rubrique Commentaires du National Post.
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