Carson Jerema: Canada, où l’état de droit va mourir

Les premiers ministres revendiquent des pouvoirs qu’ils n’ont pas, c’est la quintessence du fédéralisme canadien

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J’ai une solution à tous les problèmes du Canada, du moins en ce qui concerne les batailles à venir entre les libéraux de Trudeau et les pas tout à fait séparatistes du Québec et de l’Alberta. Admettons tous une fois pour toutes que la Constitution, figée dans le temps et maladroitement importée de Grande-Bretagne telle qu’elle est, n’est qu’un ensemble de suggestions.

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Le texte de la Constitution établit peut-être clairement la séparation des pouvoirs entre les provinces et Ottawa, mais aucun palier de gouvernement ne la prend au sérieux. Et la tradition juridique du Canada remonte peut-être à la Glorieuse Révolution, voire à la Magna Carta, mais cela ne signifie pas que nos dirigeants politiques se comportent comme s’ils avaient le devoir de respecter ces traditions.

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Ce n’est pas un pays où, comme Friedrich Hayek décrit sociétés bien gouvernées, « l’individu est libre de poursuivre ses fins et ses désirs personnels, certain que les pouvoirs du gouvernement ne seront pas utilisés délibérément pour faire échouer ses efforts ». Au contraire, le Canada est de plus en plus gouverné de manière arbitraire là où ce sont les décisions politiques qui importent le plus.

La loi sur la souveraineté proposée par la nouvelle première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, qui, selon elle, permettrait à la province d’ignorer la législation fédérale, est en effet une atteinte inconstitutionnelle à la primauté du droit. Mais, surtout, il est surprenant qu’il ait fallu autant de temps à un dirigeant albertain pour planifier quelque chose comme ça.

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Les premiers ministres revendiquent des pouvoirs qu’ils n’ont pas, c’est la quintessence du fédéralisme canadien. La loi sur la souveraineté de l’Alberta va peut-être plus loin que tout ce qui a été fait jusqu’à présent, mais ce qui la distingue, c’est à quel point elle est flagrante.

La plupart du temps, on accepte simplement que les provinces puissent faire ce qu’elles veulent, au diable la légalité. Le gouvernement fédéral a refusé pendant des décennies d’affirmer son pouvoir en matière d’échanges et de commerce, de sorte qu’il y a toutes sortes de restrictions sur les types d’aliments et de boissons qui peuvent traverser les frontières provinciales, sur les types de véhicules qui peuvent être conduits et à quelle heure de la journée, sur les titres professionnels reconnus et sur les entreprises qui peuvent soumissionner pour les contrats gouvernementaux.

Lorsque la Colombie-Britannique a insisté il avait le pouvoir de bloquer le prolongement de l’oléoduc Trans Mountain, c’était évidemment un bluff, mais son gouvernement néo-démocrate avait toutes les raisons de croire qu’il ne serait pas convoqué. Et fidèle au Canada, l’Alberta a répondu avec une législation – pour arrêter le flux de pétrole et de gaz hors de cette province – qui était elle-même d’une constitutionnalité douteuse.

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Smith, de l’Alberta, invoque un traitement spécial pour le Québec lorsqu’elle défend sa proposition de loi sur la souveraineté, affirmant qu’elle veut simplement faire ce que le Québec fait déjà. Mais ce n’est pas tout à fait vrai, même si Smith a des objections légitimes.

Les gouvernements du Québec ne cessent de réclamer des pouvoirs spéciaux, au-delà de ceux déjà statut constitutionnel unique, mais c’est la menace implicite de séparation, plutôt que d’ignorer carrément la loi, c’est pourquoi le gouvernement fédéral est toujours trop heureux d’obliger. Cela comprend, entre autres, l’octroi de plus de pouvoir au Québec en matière d’immigration, un système de péréquation déformé qui favorise la province, fermer les yeux lorsque le Québec adopte des lois s’attaquant aux minorités linguistiques et religieuses, la surreprésentation au Parlement et privilégier les entreprises québécoises pour les contrats fédéraux.

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Contrairement à ce que l’Alberta veut faire, tout cela est parfaitement légal, mais cela ne veut pas dire que c’est acceptable. Accorder un traitement spécial en réponse à une menace implicite n’est pas l’essence d’une bonne gouvernance avec des règles prévisibles.

Et quand Québec Est-ce que faire quelque chose de manifestement illégal comme il l’a certainement fait avec l’adoption du projet de loi 96, qui ridiculement revendique le pouvoir de modifier unilatéralement la Constitution, les libéraux fédéraux ne font que hausser les épaules. Pas étonnant que le premier ministre réélu du Québec, François Legault, pense qu’il peut extraire encore plus de contrôle sur le nombre de nouveaux arrivants admis dans la province : « Si les Québécois veulent que le gouvernement du Québec ait plus de pouvoirs en matière d’immigration, personne ne pourra résister à cela. il a dit La semaine dernière.

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Il n’est donc pas surprenant que d’autres provinces cherchent des moyens de s’affirmer.

Quant au gouvernement fédéral, il envahit régulièrement les compétences provinciales, principalement en matière de soins de santé, mais la liste ne cesse de s’allonger pour inclure maintenant les garderies et les soins dentaires. Ces intrusions sont lissées par des transferts monétaires, mais elles n’en sont pas moins un affront au fédéralisme pour cela.

Lorsqu’il s’agit de réglementer l’industrie, en particulier l’industrie pétrolière et gazière, les libéraux de Justin Trudeau changent constamment les règles et font allusion à davantage de réglementation à venir. Ce n’est pas seulement une préoccupation parce que les provinces ont compétence sur les ressources, mais aussi parce que cela politise les règles. Ce n’est pas tant une question de moins de réglementation contre plus qui est en cause, mais de règles prévisibles et cohérentes contre la prise de décision politique. Plus la réglementation est arbitraire, plus le succès des individus ou des entreprises dans ce pays dépend de la satisfaction des caprices changeants du gouvernement. Hayek serait consterné.

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Parmi les assauts les plus flagrants d’Ottawa contre la primauté du droit, il y a eu son utilisation de la Loi sur les mesures d’urgence pour faire face à une manifestation certes bien ancrée l’hiver dernier. La barre haute que la législation fixe pour son utilisation n’a manifestement pas été atteinte parce qu’il y avait d’autres options juridiques à la disposition de la police, et parce que, aussi perturbateur que soit le convoi de la liberté, il n’était pas séditieux, du moins pas selon les normes juridiques.

Lorsque nous déplorons l’érosion supplémentaire des principes constitutionnels que représentent la loi sur la souveraineté de l’Alberta et le projet de loi 96 du Québec, nous ne savons pas ce que nous perdons réellement que nous n’avons pas déjà perdu.

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