Carlo Dade: La visite de Biden au Canada pourrait marquer le début d’un long déclin des relations avec les États-Unis

Les gains de la visite de Biden ne doivent pas être traités comme une victoire

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Les critiques et l’analyse de la visite du président américain Joe Biden à Ottawa ont été extrêmement positives, ce qui est correct, mais seulement si le cadre d’analyse est le terme immédiat. À moyen et à long terme, la visite pourrait marquer le début du déclin des relations entre les pays.

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Plusieurs éléments annoncés comme des victoires majeures du Canada pourraient nuire davantage à la relation à plus long terme. Deux qui se démarquent obtiennent un meilleur accès aux dépenses de la loi américaine sur la réduction de l’inflation et évitent les demandes américaines que le Canada prenne l’initiative sur Haïti.

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Premièrement, sur Haïti, le Canada a remporté une victoire en ne se laissant pas entraîner à transporter de l’eau pour les États-Unis afin de stabiliser le pays. Même si elle est désespérément nécessaire, toute mission sur le terrain en Haïti serait un engagement sans fin et ingrat avec seulement une douleur politique et aucun gain. C’est aussi une position politique intérieure intenable pour tout gouvernement canadien et aussi quelque chose que le Canada manque tout simplement de ressources pour accomplir.

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Mais alors que le gouvernement américain et la classe politique pourraient comprendre la réticence politique derrière le refus du Canada, c’est l’incapacité physique d’aider qui restera dans l’esprit des Américains. L’Afghanistan est longtemps dans le rétroviseur, et alors que les États-Unis se tournent vers les défis majeurs à venir, la question se pose maintenant de savoir si le Canada peut être appelé à aider. Le Canada est peut-être un partenaire fiable, mais est-il même capable de relever les défis qui préoccupent actuellement les États-Unis ?

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Augmenter le financement du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD) semble, face au manque de capacité de contribuer ailleurs, être le moins que le Canada puisse faire. Mais est-ce que l’argent est tout ce que le Canada peut offrir? Et même avec des engagements de financement, le Canada dépensera-t-il réellement ce qui a été proposé, ou s’agit-il simplement d’une annonce dans l’espoir que l’argent sera réellement dépensé? Y a-t-il un appui pour ce genre de dépenses au Canada de la part du Bloc Québécois et du Nouveau Parti Démocratique dont dépend le gouvernement libéral pour rester au pouvoir? Ces questions, qui traversent sans aucun doute l’esprit des Américains, soulèvent également des inquiétudes quant au type d’allié que sera le Canada. Ici, il y a des raisons de douter.

En ce qui concerne la loi sur la réduction de l’inflation, les promesses du président Biden de faciliter l’accès à l’argent des contribuables américains ont été une bonne nouvelle pour les entreprises et les politiciens canadiens. Le revers de la médaille de cet accès, c’est qu’il permet aux entreprises canadiennes de contribuer à rendre les États-Unis plus compétitifs, entre autres, en acheminant les marchandises vers le marché. Le classement de l’infrastructure commerciale du Canada, une mesure de la confiance dans sa capacité à acheminer les marchandises vers le marché, est passé du top 10 il y a dix ans à la 32e place aujourd’hui.

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S’il est vrai que le classement des Américains a également chuté, ce n’était que pour se classer 13. Et ils ont quand même répondu par des investissements massifs. Le Canada ne l’a pas fait. Pourtant, plutôt que de pousser le gouvernement fédéral canadien à dépenser beaucoup d’argent dans l’infrastructure commerciale pour rendre le Canada plus compétitif, les entreprises canadiennes ont fait pression pour avoir accès à l’IRA des États-Unis. Cela rendra les États-Unis, l’un des plus grands concurrents du Canada pour les exportations vers des endroits comme l’Indo-Pacifique, encore plus compétitifs. À court terme, l’accès à l’argent américain facile a du sens. À plus long terme, cela nous coûtera cher.

Bien sûr, les Américains ne voient pas cela comme une contribution du Canada à la compétitivité des États-Unis. Il existe de nombreuses entreprises américaines qui peuvent faire tout le travail nécessaire. Ils voient cette victoire pour le Canada comme une perte pour les États-Unis. Pire encore, les Américains nous voient comme un pays qui refuse de financer le développement de ses propres infrastructures tout en se plaignant de ne pas avoir accès à l’argent des contribuables américains pour construire dans ce pays. En tant que double citoyen canadien et américain, l’Américain en moi n’a pas à imaginer comment tout cela joue dans l’esprit des États-Unis.

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Notre lutte actuelle pour nous intégrer davantage à l’économie américaine ne semble pas gagner d’amis dans ce pays, même lorsque nous contribuons à rendre les États-Unis plus compétitifs. De plus, cela semble affaiblir le Canada. Le maintien de l’accès au marché américain est, bien sûr, essentiel. Mais les graves problèmes de productivité et de compétitivité au pays ne seront pas résolus en plaçant la poursuite de l’intégration économique aux États-Unis au cœur de nos ambitions économiques.

Les gains de la visite de Biden sont de bonnes nouvelles – à court terme. Mais ils ne doivent pas être traités comme une victoire, mais comme un sursis et un espace pour entamer de sérieuses réformes économiques et militaires intérieures.

Carlo Dade est directeur du Centre de commerce et d’investissement de la Canada West Foundation.

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