Nous entendons peu parler de pressions organisées sur Trudeau pour qu’il démissionne. Les seuls successeurs dont les noms reviennent sont soit silencieux, soit étrangement craintifs.
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Le Parti libéral du Canada ne peut même pas soulever une révolte décente contre son premier ministre extrêmement impopulaire – un autre signe de décadence totale.
Les sondages montrent que la seule façon pour les libéraux de remporter de nouvelles élections, ou même d’espérer devenir l’opposition officielle, est de se débarrasser des Justin Trudeau.
Mais où est la grande vieille machine libérale, cette gardienne impitoyable et brutale du pouvoir du parti ?
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Nous entendons peu parler de pressions exercées par les partis organisés ou les caucus sur Trudeau pour qu’il démissionne. Les seuls successeurs dont les noms reviennent… La ministre des Finances, Chrystia Freeland et le gars de l’argent Mark Carney – sont soit silencieux, soit étrangement timorés.
De toute façon, ce seraient tous les deux des choix horribles. Freeland est trop liée à Trudeau et Carney serait le Michael Ignatieff de notre époque, un autre canard condamné hors de l’eau.
Face au refus de Trudeau de démissionner, les libéraux ont désespérément besoin de le forcer à partir et de proposer quelqu’un de crédible.
Le temps presse. Le premier ministre qui attend trop longtemps pour partir, comme Brian Mulroney en 1993, risque non seulement la défaite, mais aussi l’effondrement du parti.
Les libéraux d’autrefois, convaincus de leur immortalité, n’avaient aucune patience même à l’idée de perdre, encore moins de disparaître.
Le libéral Jean Chrétien a été le premier ministre le plus titré depuis Pierre Trudeau. Il a remporté trois majorités consécutives entre 1993 et 2003.
Aucun premier ministre n’avait fait cela pour aucun parti depuis que le libéral Wilfrid Laurier avait obtenu quatre majorités consécutives de 1896 à 1908.
Mais au fil du temps, le parti a compris que Chrétien devenait obsolète. Les sondages faiblissaient. Paul Martin, le grand rival de Chrétien, pêchait depuis des mois.
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Il fallait que le flambeau passe. Ambitions, chiffres de collecte de fonds et politique interne combinés dans un mécanisme de chasse d’eau géant.
Martin est devenu premier ministre et a remporté une minorité de trois ans qui s’est soldée par une défaite face aux conservateurs de Stephen Harper en 2006.
Cela se produit aussi dans les provinces. Au début des années 2000, les sondages démontraient que Ralph Klein, de l’Alberta, était le premier ministre le plus populaire du Canada.
Il avait remporté quatre majorités provinciales. Mais son parti l’a forcé à démissionner grâce à un faible vote à la direction qui a suivi ses propres tergiversations sur la retraite.
Même avec le roi Ralph, l’immense puissante Association progressiste-conservatrice de l’Alberta s’est pliée à la première règle politique : l’auto-préservation.
Le remplaçant Ed Stelmach remporte alors une très large majorité électorale. Mais il était vulnérable aux rivalités régionales. Le parti l’a expulsé avant la fin de son premier mandat.
Les conservateurs de l’Alberta étaient si puissants à l’époque qu’ils croyaient pouvoir changer les dirigeants comme les chaussettes d’hier. En fin de compte, ils l’ont fait une fois de trop.
Mais il y a des moments où un parti qui néglige le ménage essentiel est voué à la chute avec son chef.
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Pour les libéraux fédéraux, c’est le moment.
Le dernier sondage Léger pour Postmedia montre que 64 pour cent des Canadiens désapprouvent la performance de Trudeau. Seulement 28 pour cent approuvent (et sept pour cent des personnes interrogées ont répondu ne pas savoir.)
Soixante-deux pour cent ont déclaré que le Parti libéral devrait avoir un nouveau chef. Même parmi les libéraux dévoués, seulement un tiers souhaitent qu’il reste.
Pourtant, les libéraux n’ont aucune idée de qui ils veulent à sa place. Un modeste 18 pour cent préfère Freeland; 13 pour cent comme Carney.
Dans le reste du champ potentiel, seule la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, atteint 5 pour cent.
L’intérêt est encore plus faible dans la population générale ; huit pour cent chacun pour Freeland et Carney, trois pour cent pour Joly.
Trudeau représente l’ensemble du parti libéral depuis si longtemps qu’il n’y a aucun effectif de réserve.
Le parti est obligé de conclure, semble-t-il, que Trudeau lui-même a raison : il reste le meilleur espoir de victoire, ou du moins de survie.
Ainsi, le puissant générateur électrique libéral reste là, débranché, en attendant son voyage vers le dépôt de recyclage.
La chronique de Don Braid apparaît régulièrement dans le Herald
X : @DonBraid
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