Le SPD se prépare à sa campagne électorale avec Olaf Scholz, malgré son impopularité record. Boris Pistorius, politicien populaire, a surpris en annonçant qu’il ne se présenterait pas comme candidat chancelier. Sa décision, jugée personnelle, soulève des questions sur une éventuelle pression du parti. Alors que Scholz maintient sa candidature, des rumeurs circulent sur un possible avenir pour Pistorius, qui pourrait envisager un rôle de vice-chancelier après les élections.
Le SPD se prépare à lancer sa campagne pour les élections fédérales avec Olaf Scholz à sa tête. Cependant, Scholz fait face à un niveau d’impopularité sans précédent en tant que candidat chancelier pour un parti majeur. À l’intérieur du SPD, Boris Pistorius, reconnu comme le politicien le plus populaire d’Allemagne depuis plus de deux ans, aurait pu être une alternative crédible. Pourtant, il a décidé de ne pas se porter candidat.
La semaine dernière, une vidéo a révélé Pistorius annonçant qu’il avait informé la direction de son parti qu’il ne se présenterait pas à la candidature pour le poste de chancelier fédéral.
Cette décision a surpris beaucoup de monde. Quatre jours plus tôt, lors d’un événement à Passau, Pistorius avait laissé entendre qu’il ne souhaitait exclure aucune option, sauf peut-être devenir pape. À ce moment-là, il semblait sur le point de recevoir le soutien de plus en plus de membres du SPD pour sa candidature.
Scholz reste déterminé
Mardi, après son intervention concernant le pape, Pistorius participait à un Conseil des relations étrangères à Bruxelles, tandis qu’Olaf Scholz se trouvait à Rio de Janeiro pour le sommet du G-20, où il a clairement exprimé son intention de rester candidat malgré les doutes croissants. À son retour à Berlin, Pistorius engageait des discussions avec ses homologues européens. La situation semblait donc normale, mais était-ce vraiment le cas ?
En examinant de plus près, il devient évident qu’une dynamique perturbante se développait. Chaque jour où le débat sur le chancelier se poursuit, l’image de Scholz s’effrite davantage. Depuis le 6 novembre et l’effondrement de la coalition, il est perçu comme un chancelier en difficulté. Le soutien au sein du parti semble diminuer, et les attentes d’un renouveau post-gouvernement s’évanouissent.
Pistorius aurait pu mettre un terme à cette controverse en annonçant sa décision plus tôt, mais cela n’a pas été le cas. Lors de son intervention, il a principalement communiqué via une vidéo du SPD et à la télévision, laissant planer le doute sur la nature de sa décision, qu’il a qualifiée de « souveraine, personnelle et totalement propre ».
Le silence au sein du SPD
Des rumeurs circulent au sein du SPD concernant une éventuelle pression de la direction sur Pistorius pour qu’il se retire. Certains soutiennent que la direction a joué un rôle dans sa décision, tandis que d’autres affirment qu’il s’agit d’un choix personnel.
D’après des sources proches de Pistorius, il a informé la direction du parti jeudi après-midi de sa décision. Une réunion au Willy-Brandt-Haus, le siège du SPD à Berlin, a suivi, impliquant des figures clés du parti avant que la vidéo de sa déclaration ne soit enregistrée.
Malgré plusieurs tentatives pour obtenir des clarifications, la direction du SPD a choisi de rester muette sur la question. Jeudi soir, Pistorius a réaffirmé les raisons de sa décision dans une interview à ZDF, se montrant serein, mais une de ses déclarations soulève des interrogations sur son véritable état d’esprit face à Scholz. Il a mentionné que retirer sa candidature à un chancelier en fonction pourrait envoyer un signal négatif.
Un choix stratégique pour l’avenir
Cette déclaration peut révéler que Pistorius envisageait réellement une candidature au chancelorat et était prêt à saisir l’opportunité. Cependant, en se retirant, il laisse le champ libre à Scholz. En se présentant comme un « soldat fidèle du parti », comme le décrit un député SPD, il adopte une position stratégique.
Un autre membre du groupe estime que Scholz pourrait être écarté après les élections, surtout s’il perd face au candidat de l’Union, Friedrich Merz. Dans ce scénario, Pistorius pourrait envisager un rôle de vice-chancelier dans une grande coalition avec la CDU et la CSU, se retrouvant ainsi renforcé par la situation actuelle.
Il existe un adage qui dit qu’il faut parfois reculer pour mieux sauter. Pistorius a-t-il choisi de se retirer pour se préparer à un avenir post-Scholz ? Jeudi, il a mentionné qu’il se retirait également pour éviter d’aggraver le débat sur la candidature, une justification que certains au sein du parti jugent discutable.