La dissolution de la coalition semaforique soulève des incertitudes pour le soutien au sport en Allemagne, malgré l’adoption d’une loi visant à promouvoir le sport de haut niveau. Le chancelier Scholz doit prioriser d’autres lois avant une question de confiance en janvier 2025, tandis que des élections anticipées pourraient modifier le paysage politique. Le budget fédéral pour 2025 est également en suspens, menaçant les préparations des athlètes pour les prochains Jeux Olympiques et Paralympiques.
La coalition semaforique avait initialement des ambitions sportives élevées. Suite à sa dissolution, il subsiste un mince espoir que ces efforts n’aient pas été vains.
Le mercredi 6 novembre 2024, un jour déjà marqué par des événements politiques marquants, a démarré avec une annonce d’avancées pour le sport : le gouvernement fédéral a validé la loi controversée visant à soutenir le sport. Après deux années de débats entre le sport et la politique, bien que certaines questions demeurent en suspens, une base législative a été enfin établie.
Pour la première fois, le soutien au sport de haut niveau devrait être inscrit comme un objectif d’État dans la loi. Une agence indépendante sera créée pour garantir une répartition des fonds publics plus claire et moins bureaucratique. L’espoir que cette loi puisse traverser tout le processus législatif, y compris le Bundesrat, avant les élections fédérales de septembre 2025, a commencé à émerger. Cependant, en soirée, la coalition semaforique s’est effondrée. Quelle en sera la suite ?
Quels sont les prochains pas du chancelier Scholz ?
Le lendemain de cette rupture, la situation politique est en pleine évolution. Le chancelier Olaf Scholz (SPD) souhaite faire adopter quelques lois essentielles au Bundestag avec son gouvernement minoritaire avant les fêtes de Noël, avant de poser une question de confiance le 15 janvier 2025. Sans surprise, la loi sur le soutien au sport ne figure pas parmi ces priorités, ce qui indique que le sport de haut niveau n’est pas jugé crucial.
L’État alloue des fonds considérables au sport de haut niveau, souvent en justifiant cette aide de manière discutable. Cela amène le sport et la politique à aborder un débat délicat concernant les objectifs.
Jürgen Mittag, professeur de politique sportive à l’Université allemande du sport de Cologne, a déclaré à ce sujet : ‘Des efforts significatifs ont été déployés pour faire avancer cette loi. Nous avons déjà parcouru un long chemin dans les discussions, en incluant divers acteurs comme le DOSB.‘
Une loi en péril ?
Mittag estime que la loi, dans sa forme actuelle, n’aura probablement d’avenir que si Scholz remporte la question de confiance en janvier, entraînant des élections anticipées, comme prévu en septembre.
La récente éviction du ministre des Finances, Lindner, soulève des questions sur les répercussions sur la politique et l’économie.
L’éventualité d’élections anticipées pourrait signifier qu’un nouveau gouvernement poursuivrait ou abandonnerait ces projets. Mittag considère cependant que cette dernière option est peu probable, car il ne perçoit pas de divergences fondamentales entre les partis. ‘Je pense que le débat sur la loi de soutien au sport se poursuivra avec un autre gouvernement, si un changement a lieu l’année prochaine, probablement sous des auspices différents, mais fondamentalement dans une direction similaire.‘
Au DOSB, cette opinion est partagée. ‘Notre objectif sera d’atteindre une loi qui inscrit pour la première fois la responsabilité de l’État fédéral dans le soutien au sport de haut niveau, avec un nouveau gouvernement fédéral‘, a déclaré la fédération des sports allemands en réponse à Sportschau. ‘Nous visons également la création d’une agence indépendante pour gérer le sport de haut niveau, afin de promouvoir la compétitivité de nos athlètes à moyen et long terme.‘
Le budget de 2025 en suspens
La dissolution de la coalition semaforique entraîne également des conséquences concrètes pour le sport de haut niveau. Il semble peu probable qu’un budget fédéral pour 2025 soit adopté dans l’immédiat. Une gestion budgétaire provisoire sera mise en place, n’autorisant que les dépenses nécessaires pour faire fonctionner l’administration et respecter les obligations légales.
Les fonds alloués au soutien sportif dans le budget seront donc suspendus pour le moment. ‘Une gestion budgétaire provisoire poserait des défis au sport dans divers domaines, notamment pour la préparation des athlètes en vue des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de Milan et Cortina 2026, ainsi que pour les projets fédéraux liés à l’intégration et à la promotion de la démocratie.‘ a noté le DOS