Le taux de propriété en Allemagne a chuté à 43,6 % en 2022, marquant une baisse alarmante depuis 2011 et plaçant le pays parmi les moins performants en Europe. Les loyers continuent d’augmenter, pesant lourdement sur les ménages, en particulier les seniors. Des disparités régionales sont observées, avec des villes comme Leipzig et Berlin affichant des taux très bas. Pour inverser cette tendance, des mesures gouvernementales, telles que des prêts à faible taux d’intérêt, sont urgemment requises.
Le Rêve de la Propriété en Allemagne : Une Réalité Déclinante
Dans les années 50, l’Allemagne était animée par le rêve d’une maison individuelle accessible à tous. Cependant, une étude récente révèle une situation préoccupante : en 2022, le taux de propriétaires a atteint son niveau le plus bas depuis 15 ans, et aucune amélioration ne semble en vue. L’Association fédérale des matériaux de construction lance un appel urgent au gouvernement fédéral pour qu’il prenne des mesures significatives.
Un Taux de Propriété Alarmant
Selon les données de l’Institut Pestel, le taux de propriétaires de logements en Allemagne a chuté à seulement 43,6 % des ménages, soit une baisse par rapport aux chiffres de 2011. Cela place l’Allemagne parmi les pays européens avec le plus faible taux de propriété, juste devant la Suisse. L’économiste en chef Matthias Günther souligne que cet état de fait résulte d’un « échec politique », rendant pratiquement impossible l’accès à la propriété pour les ménages à revenu moyen.
En comparaison avec d’autres pays européens, la Slovaquie se distingue avec plus de 90 % de propriétaires, suivie par la Hongrie et les Pays-Bas. Dans le contexte germanophone, l’Autriche affiche des résultats bien meilleurs avec un taux de propriété dépassant les 50 %.
A l’intérieur même de l’Allemagne, des disparités régionales sont notables. Par exemple, Leipzig affiche un taux de propriété alarmant de seulement 13,3 %, tandis que le district de Südwestpfalz en Rhénanie-Palatinat se distingue avec 72,3 %. Berlin, quant à elle, termine en bas de classement avec un taux de 15,8 %.
En général, les villes affichent un taux de propriété environ 25 % inférieur à celui des zones rurales, où la moyenne est de 52,2 %.
Les Loyers en Hausse et leurs Conséquences
Cette tendance à la baisse du taux de propriété a des répercussions préoccupantes, notamment l’augmentation continue des loyers dans les villes, ce qui aggrave la situation financière des personnes âgées. Matthias Günther attire l’attention sur le fait que pour de nombreux seniors, le loyer devient un véritable fardeau financier, les contraignant à déménager faute de moyens.
Dans une analyse comparative, l’Institut Pestel a révélé qu’un ménage propriétaire pourrait disposer de 2200 euros nets après impôts à la retraite, contre seulement 1450 euros pour un ménage locataire. « Le coût du loyer oblige les retraités à réduire considérablement leurs dépenses », explique Günther.
Pour remédier à cette situation, il est impératif qu’un futur gouvernement fédéral mette en place des mesures de soutien efficaces. L’Institut Pestel préconise l’instauration de prêts d’État à faible taux d’intérêt pour les ménages avec peu d’économies, ainsi que la suppression de la taxe sur les transactions immobilières pour les propriétaires occupants.
L’Association fédérale des matériaux de construction, tout comme l’Institut Pestel, appelle à un soutien gouvernemental accru pour faciliter l’accès à la propriété. Katharina Metzger, présidente du BDB, a exhorté les partis à renouer avec l’idée de rendre l’accès au logement autonome réalisable pour les citoyens, plaidant pour que 2025 soit l’année charnière de la construction.
Pour contrer la tendance à la baisse du taux de propriété, une action politique proactive est nécessaire. L’objectif devrait être d’aider 500 000 ménages par an à devenir propriétaires de leur logement.
Les données collectées proviennent du microrecensement 2022, et les perspectives pour les locataires et les acheteurs potentiels sont restées sombres au cours des dernières années. Par exemple, à Munich, les loyers des nouveaux contrats ont augmenté de 4,4 % entre le printemps et l’automne 2024, malgré une légère baisse des prix de l’immobilier à la vente. La construction de nouveaux logements a également chuté depuis 2022, exacerbée par la hausse des taux d’intérêt et des coûts de construction, rendant l’achat inaccessible pour de nombreuses personnes intéressées. Les experts s’attendent à une nouvelle baisse de la construction cette année, alors que la demande pour des logements dans les villes continue d’augmenter, entraînant des hausses supplémentaires des loyers.