Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, l’obsession pour les protéines est omniprésente, avec des utilisateurs partageant des astuces pour atteindre leurs objectifs quotidiens. Malgré cette tendance, le Dr Andrew Freeman souligne qu’une réelle carence en protéines est rare aux États-Unis, et qu’un régime alimentaire classique suffit généralement. Les préoccupations exagérées autour des protéines, souvent liées à des régimes restrictifs, masquent des déficits nutritionnels plus importants, comme la carence en fibres. La quantité recommandée est de 0,8 gramme par kilogramme de poids corporel.
Si vous êtes éveillé aujourd’hui, il est probable que vous ayez déjà passé un certain temps à parcourir les réseaux sociaux, où de nombreuses personnes s’efforcent d’atteindre leurs objectifs quotidiens en protéines.
La culture de la protéine sur les réseaux sociaux
En feuilletant TikTok, vous tomberez sur des vidéos de personnes qui expliquent comment comptabiliser leur consommation de protéines, gramme par gramme, ou qui partagent des moments où elles se forcent à rester éveillées tard pour ingérer des aliments dont elles n’ont pas vraiment besoin, simplement pour atteindre cet objectif en protéines. Dans la vie réelle, vous pourriez croiser des gens avec des boissons enrichies en protéines, comme une boisson gazeuse diététique pleine de protéines, ou qui s’inquiètent de ne pas ingérer suffisamment de protéines pour respecter leurs ambitions sportives, dépensant souvent une petite fortune dans des barres protéinées ou privilégiant des portions généreuses de viande lors des repas.
Cependant, selon le Dr Andrew Freeman, cardiologue au National Jewish Health de Denver, il est extrêmement rare, voire presque impossible, d’être réellement déficient en protéines aux États-Unis, où la nourriture est abondante.
En d’autres termes, tant que vous ne vous imposez pas de restrictions sévères et que vous consommez suffisamment de calories pour nourrir votre corps, il est probable que vous atteigniez vos objectifs quotidiens en protéines simplement en suivant un régime alimentaire américain classique. Bien que certains individus aient besoin de davantage de protéines pour se sentir énergiques ou pour maximiser leurs gains musculaires, de nombreux Américains pourraient déjà satisfaire leurs besoins en protéines par leur alimentation habituelle, qui peut parfois se situer en dessous de 100 grammes par jour, une recommandation souvent mise en avant.
Une perception erronée des besoins en protéines
Le Dr Freeman souligne que l’obsession des gens pour les protéines est telle qu’il est tout à fait possible d’atteindre des objectifs protéiques même en suivant un régime végétal équilibré et varié. Un facteur influent dans cette tendance pourrait être l’essor du régime carnivore, qui privilégie la viande.
Il ajoute : ‘Ce que beaucoup oublient, c’est que certains des plus grands mammifères de la planète se nourrissent uniquement de plantes. Quand avez-vous vu un gorille ou un éléphant souffrir de déficience en protéines ?’
Les Américains entretiennent une relation complexe avec la nourriture. Quand ils ne s’inquiètent pas de consommer suffisamment d’un nutriment (#objectifs en protéines), ils se restreignent sur un autre, comme le montrent les tendances qui diabolisent les graisses ou les glucides. Des régimes comme le cétogène ou le régime carnivore, ainsi que des applications de suivi des calories, reflètent cette oscillation entre excès et restrictions.
Ce phénomène serait plus justifiable si ces régimes apportaient des bénéfices santé tangibles. Pourtant, les Américains sont à la pointe des maladies chroniques telles que les maladies cardiaques et le diabète, souvent évitables par une alimentation équilibrée. Beaucoup souffrent d’une qualité de vie dégradée en raison de régimes restrictifs, qui peuvent engendrer honte ou troubles alimentaires.
Il convient également de noter que la carence en fibres est bien plus répandue, tout comme des déficits en nutriments essentiels tels que le fer ou la vitamine D.
Bien sûr, cela ne diminue en rien l’importance des protéines, ni le fait que certaines personnes puissent en nécessiter plus que d’autres, selon leur niveau d’activité physique ou leurs objectifs de développement musculaire. Cet article vise simplement à rappeler qu’il est possible de réduire un peu la pression liée à l’apport en protéines.
Quelle quantité de protéines devriez-vous réellement consommer ?
Il est crucial de reconnaître que les protéines sont des nutriments indispensables. Elles contiennent des acides aminés qui sont essentiels à la construction et au fonctionnement de notre corps. Sans protéines, notre survie serait compromise.
Heureusement, il existe une recommandation quotidienne pour les protéines. La quantité recommandée est de 0,8 gramme par kilogramme de poids corporel. Par exemple, une personne pesant 200 livres aurait besoin d’environ 73 grammes de protéines par jour pour éviter toute carence.
Ce qui complique les choses, c’est de déterminer combien de protéines sont nécessaires non seulement pour survivre, mais pour s’épanouir. Comme pour tous les aspects de la santé, les besoins varient selon chaque individu et son niveau d’activité. Néanmoins, même pour ceux qui fréquentent régulièrement la salle de sport, il est probable qu’ils n’ont pas besoin de tant d’efforts pour satisfaire leurs exigences protéiques.
Dans un podcast de 2023, le professeur de l’Université de Stanford, Christopher Gardner, a expliqué comment les inquiétudes concernant un éventuel manque de protéines sont souvent exagérées. Il a déclaré : ‘Lorsque les États-Unis établissent des apports journaliers recommandés pour les protéines et autres nutriments, ils prennent une valeur bien supérieure à la moyenne pour garantir que 97,5 % de la population soit couverte.’
Et si vous êtes au-dessus de la moyenne ? La probabilité est que vous ne le soyez pas.
Gardner conclut : ‘C’est l’idée américaine que la RDA est la norme, mais je sais que je suis plus actif, alors je dois en consommer davantage.’