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Ce « roman en vers » utilise la poésie et l’histoire de l’écrivain grec classique Stesichoros comme tremplin pour un récit poétique qui combine légendes séculaires et valeurs contemporaines. L’œuvre est finalement une préquelle à l’histoire mythique de la relation entre le monstre assassiné Géryon et le héros qui l’a tué (ici Héraclès, plus communément appelé Hercule). Ses événements et thèmes sont principalement définis par la majorité de Géryon, une expérience elle-même définie par un premier amour qui a mal tourné. Dans le même temps, le récit et ses images explorent également des questions thématiques liées au pouvoir des sentiments, à la différence et à l’importance des rencontres fortuites.
Le livre commence par une analyse académique, quelque peu romancée, de la façon dont le poète Stesichoros, écrivant dans la Grèce antique peu après l’époque du poète narratif Homère, a fait évoluer l’utilisation du langage dans la poésie. Cette analyse est suivie de fragments de poésie de Stesichoros, romancés de la même manière, qui présentent l’histoire du personnage central du livre (le monstre Géryon) et sa relation (celle de Géryon avec le héros Héraclès). Le troisième élément de cette section d’introduction du livre est une série de trois annexes qui commentent un point clé de la légende/histoire de Stesichoros : son aveuglement par Hélène de Troie à la suite de ses critiques à son égard.
L’histoire proprement dite, « l’autobiographie du rouge », commence par les récits de l’enfance de Géryon. Dans son ensemble, cette histoire est racontée dans une série de courts chapitres, chacun dirigé par une seule phrase commentant et/ou résumant certains aspects de ce chapitre, l’écriture en général contenant beaucoup d’images et de langage poétiques. Ce langage, à son tour, contient des références fréquentes, presque régulières, à la couleur rouge : dans le premier chapitre, par exemple, qui est défini par l’abandon de Géryon à l’école par son frère aîné, la sensation de l’herbe devant l’école est définie comme rouge, tout comme l’ombre de Géryon. Ici, il est important de noter que Géryon lui-même est rouge et a des ailes : il est, dans son esprit, une sorte de monstre.
Les premiers chapitres de l’autobiographie décrivent le malaise de Géryon avec lui-même, le fait qu’il soit victime d’intimidation de la part de son frère et qu’il soit rassuré par sa mère parfois distante, parfois compatissante. Il y a aussi des descriptions de ce qui est sans doute la plus significative des nombreuses rencontres fortuites du récit : la rencontre de l’adolescent Géryon avec Héraclès, qui aboutit au développement d’une amitié profonde et intense entre les deux. La narration décrit comment cette relation devient sexuelle ; comment les sentiments de Géryon pour Héraclès deviennent plus orientés vers l’amour que les sentiments d’Héraclès pour Géryon ; et comment, finalement, Héraclès continue, laissant Géryon seul et abandonné.
Le récit avance ensuite de plusieurs années, jusqu’à ce que Géryon ait une vingtaine d’années. Lui et Herakles ont une autre rencontre fortuite qui aboutit à raviver leur amitié (et les sentiments de Géryon). La situation est compliquée par la relation volatile d’Héraclès avec Ancash, calme et sensible, qui semble connaître l’histoire de la relation et, tout en étant attaché à Héraclès, a toujours de la compassion pour Géryon. De son côté, Géryon se lie d’amitié avec Ancash tout en combattant son attirance (et son désir) persistant pour Héraclès. Finalement, Géryon se retrouve incapable de se battre plus longtemps et retombe dans une relation sexuelle avec Héraclès. Ancash le découvre et se met en colère, mais reste en relation avec Héraclès. Ancash découvre également les ailes de Géryon, une des principales raisons de l’image négative de Géryon, et raconte à Géryon une histoire qui suggère que dans l’histoire de la communauté d’Ancash, les personnes ailées étaient considérées avec respect et admiration. Alors que le temps passé par le groupe touche à sa fin, Géryon apprend qu’Ancash veut vraiment le voir voler et, par respect, prend une photo de lui-même dans les airs et la laisse à Ancash. Le roman se termine par une image de Géryon, Héraclès et Ancash unis dans leur appréciation de la beauté et de l’utilité simultanées d’un volcan.
Le livre se termine par une sorte d’épilogue : un entretien romancé avec Stesichoros, dans lequel il découvre son expérience d’éveil à une nouvelle façon de voir le monde.
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