«Aucune trace»: le ministre de la Justice du Québec cherche des réponses sur un procès criminel qui s’est déroulé en secret

L’existence du procès n’a été connue que parce que l’informateur de la police accusé dans l’affaire a fait appel de la condamnation

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MONTRÉAL — Le ministre de la Justice du Québec a déclaré qu’il enquêtait sur un procès criminel dans la province impliquant un informateur de la police qui s’est déroulé entièrement en secret et n’a pas été inscrit au rôle officiel du tribunal.

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Simon Jolin-Barrette a déclaré aux journalistes aujourd’hui qu’il aurait plus à dire après avoir appris ce qui s’est passé lors du procès au cours duquel les procureurs, les avocats de la défense et le juge ont convenu de garder la procédure secrète afin de protéger l’identité de l’informateur.

L’existence du procès n’a été connue que parce que l’informateur de la police accusé dans l’affaire a fait appel de sa condamnation, et la cour d’appel a rendu une décision fortement expurgée critiquant la procédure devant le tribunal inférieur.

Dans une décision datée du 28 février 2022, la formation de trois membres de la Cour d’appel a déclaré que la manière dont le procès initial s’était déroulé était « contraire aux principes fondamentaux qui régissent notre système de justice ».

Il indique que l’affaire n’avait pas de numéro de rôle officiel, les témoins ont été interrogés en dehors du tribunal, ajoutant qu ‘ »aucune trace de ce procès n’existe, si ce n’est dans l’esprit des individus impliqués ».

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L’heure et le lieu où le crime présumé sans nom a été commis ont également été gardés secrets, tout comme le nom de l’accusé et le service de police impliqué.

Le parquet du Québec n’a pas renvoyé dans l’immédiat une demande de commentaire.

Le collège de la cour d’appel a estimé que même si l’identité de l’informateur devait être protégée, la procédure judiciaire aurait dû être publique et soumise à des ordonnances judiciaires spécifiques ou se tenir partiellement à huis clos.

L’affaire concerne un informateur de la police qui a été reconnu coupable d’avoir participé à un crime qu’il avait initialement révélé à la police. L’informateur a prétendu avoir été victime d’un abus de procédure, mais le juge du tribunal inférieur n’était pas d’accord.

Le panel de la Cour d’appel, cependant, s’est rangé du côté de l’informateur et a suspendu la condamnation et les poursuites judiciaires.

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« On ne saurait trop insister sur l’importance du principe de la publicité des débats judiciaires dans ce pays », ont écrit les juges de la Cour d’appel Marie-France Bich, Martin Vauclair et Patrick Healy dans l’introduction de leur décision.

« La cour est d’avis que si les procès doivent protéger certaines informations qui y sont divulguées, une procédure aussi secrète que la présente est absolument contraire au droit pénal moderne et au respect des droits constitutionnels non seulement de l’accusé, mais aussi du médias, et c’est également incompatible avec les valeurs d’une démocratie libérale », ont-ils ajouté.

Ce rapport de La Presse canadienne a été publié pour la première fois le 25 mars 2022.

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