Au bord de la ruine, Juul dépose une pétition d’urgence pour lutter contre l’interdiction de la FDA

Agrandir / Des paquets de cigarettes électroniques Juul sont mis en vente dans la boutique Brazil Outlet le 22 juin 2022 à Los Angeles, en Californie.

Alors que son activité partait en fumée, le géant de la cigarette électronique Juul a déposé une requête d’urgence lundi pour suspendre la décision de la Food and Drug Administration de refuser à l’entreprise l’autorisation de commercialiser l’un de ses produits aux États-Unis, la forçant ainsi à fermer ses portes.

La décision a été divulguée au Wall Street Journal mercredi dernier, le 22 juin, et le régulateur a annoncé publiquement la décision jeudi. Vendredi, un panel de juges de la cour d’appel fédérale a accordé à Juul un sursis administratif temporaire, permettant à l’entreprise de continuer à vendre ses produits pendant que le tribunal examine la requête d’urgence de Juul pour annuler la décision de la FDA. Juul avait jusqu’à lundi midi pour déposer sa pétition. La suspension administrative n’est en aucun cas fondée sur le fond de l’argument de Juul, ont noté les juges.

Pendant ce temps, le Wall Street Journal a rapporté vendredi qu’en plus de lutter contre le refus de la FDA, Juul envisage également de déposer le bilan. Le rapport cite des personnes anonymes proches du dossier. Juul n’a pas immédiatement répondu à la demande de commentaires d’Ars concernant un éventuel dépôt de bilan.

Lundi, quelques minutes avant l’heure limite de midi, Juul a déposé une requête d’urgence demandant la suspension du refus de commercialisation de la FDA, en attendant un examen plus approfondi. La FDA a maintenant jusqu’au 7 juillet pour soumettre une réponse à la requête de Juul avant que le tribunal ne décide de son sort.

Processus en cause

Dans sa requête, Juul a fait valoir qu’il avait été injustement vilipendé pour avoir déclenché l’épidémie de vapotage chez les jeunes et que la FDA avait refusé son autorisation sous la pression politique et financière de plusieurs législateurs. Bien que la FDA ait déclaré que son refus était basé sur des données toxicologiques insuffisantes, Juul a fait valoir que les données demandées par la FDA étaient « là dans [Juul’s] soumission originale », bien que tous les détails liés aux données en question aient été supprimés de la pétition.

Juul a également affirmé que la FDA avait examiné sa demande d’autorisation de plus de 125 000 pages différemment des demandes des concurrents. Enfin, Juul s’est plaint que la FDA n’ait pas donné à l’entreprise la possibilité de répondre aux préoccupations concernant l’insuffisance des données avant de révéler sa décision. La société a déclaré qu’elle avait appris la décision de la FDA via la fuite du Wall Street Journal mercredi dernier et que la nouvelle avait semé le chaos pour son entreprise et ses clients.

Dans l’ensemble, la société a fait valoir que la FDA avait ignoré ses données et lui avait refusé l’autorisation sur la base d’un « processus réglementaire aléatoire », ce qui causerait à la société des dommages irréparables et « ferait finalement disparaître [Juul’s] Entreprise. »

La FDA a jusqu’au 7 juillet pour soumettre une réponse. Dans un commentaire au Journal, Mitch Zeller, ancien directeur du Center for Tobacco Products de la FDA, qui a pris sa retraite en avril, a déclaré que la décision du régulateur était basée uniquement sur la force de la candidature de Juul, et non sur la pression politique. « Il s’agissait d’un examen scientifique mené par des experts en la matière », a-t-il déclaré. « C’est ainsi que le système est censé fonctionner. »

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