mercredi, février 19, 2025

Attentat en Autriche : Un individu radicalisé en ligne avec des connexions à l’EI

Un attentat islamiste à Villach, en Autriche, a entraîné la mort d’un adolescent de 14 ans et blessé cinq autres personnes. L’assaillant, un réfugié syrien de 23 ans, s’est radicalisé rapidement via Internet. Le ministre de l’Intérieur a qualifié l’acte de terrorisme, tandis que des discussions politiques sur des mesures de sécurité renforcées émergent. La situation met en lumière la montée de la radicalisation des jeunes en ligne, soulevant des préoccupations sur le contrôle des réfugiés et des politiques d’asile.

Un Acte Tragique en Autriche

En Autriche, un attentat terroriste motivé par l’islamisme a choqué la nation et engendré un débat politique intense. Samedi dernier, peu avant 16 heures, un jeune homme de 23 ans a violemment attaqué des passants au couteau à Villach, situé dans le land de Carinthie. Un garçon de 14 ans a tragiquement perdu la vie, et cinq autres personnes ont été blessées, dont trois nécessitent des soins intensifs, selon les rapports des autorités.

Un Acte de Violence Injustifiable

L’incident a eu lieu au cœur de la ville, à proximité de la place principale. D’après les témoins, le suspect aurait crié « Allahu akbar » pendant son attaque. Il a été appréhendé sept minutes après que l’alerte a été donnée. Les enquêteurs ont révélé que l’agresseur, un réfugié syrien arrivé en Autriche en 2020, n’avait pas de antécédents judiciaires. Cependant, des investigations ont montré qu’il avait récemment connu une radicalisation rapide grâce à Internet, devenant un fervent partisan d’un influenceur islamiste sur TikTok.

De plus, un drapeau de l’État islamique a été découvert dans son appartement, et il aurait prêté allégeance à ce groupe terroriste, comme l’a déclaré la police. Le ministre de l’Intérieur, Gerhard Karner, a qualifié cet acte de terrorisme islamiste lors d’une conférence de presse, précisant qu’il n’y avait pour l’instant aucune preuve de complicité.

Le crime a été commis avec un couteau pliant de dix centimètres. Bien que le suspect aurait pu causer davantage de dégâts, un livreur de nourriture, également originaire de Syrie, a réussi à l’arrêter en le percutant avec sa voiture. Ce dernier a expliqué qu’il n’a pas hésité à intervenir pour stopper l’agression. Toutefois, certains passants, croyant qu’il était un complice, ont frappé sa voiture, mais il est désormais salué comme un héros pour son courage.

C’est le deuxième attentat islamiste mortel sur le sol autrichien, le premier ayant eu lieu en novembre 2020 à Vienne, où quatre personnes avaient été tuées. La classe politique a réagi avec émotion. Le gouverneur de Carinthie, Peter Kaiser, a évoqué un « acte atroce » et a exigé des mesures drastiques. « Tout individu vivant ici doit respecter nos lois et nos valeurs », a-t-il déclaré, présentant ses condoléances aux familles des victimes.

Le président fédéral Alexander Van der Bellen a également condamné l’acte, exprimant son soutien aux proches de la victime et des blessés. Le chancelier Alexander Schallenberg a promis que la loi serait appliquée avec la plus grande sévérité contre l’agresseur, affirmant que la haine et l’intolérance n’ont pas leur place dans la société autrichienne.

Le phénomène de radicalisation des jeunes sur Internet est en hausse, avec des vidéos de propagande terroriste devenant de plus en plus courantes sur des plateformes comme TikTok. Le rapport du Centre de documentation sur l’islam politique d’Autriche a souligné l’attractivité des « hipsters-salafistes » pour les jeunes, qui sont ciblés grâce à leur esthétique moderne.

Le spécialiste du terrorisme Peter Neumann a noté que le cas du Syrien représente un nouveau type d’agresseur dont la radicalisation est majoritairement influencée par le monde numérique. Il a fait un parallèle avec un récent attentat à Munich.

Les autorités se retrouvent face à un dilemme quant à la meilleure façon de réagir pour prévenir de futurs incidents. Le ministre Karner a suggéré que la police devrait avoir le pouvoir de procéder à des « contrôles de masse sans motif », en particulier pour les réfugiés syriens ou afghans. Son parti, l’ÖVP, plaide depuis longtemps pour la surveillance des services de messagerie, mais cela n’a pas trouvé d’appui au parlement.

Le FPÖ, un parti d’extrême droite, a également rejeté cette proposition, évoquant des inquiétudes quant aux mesures excessives prises durant la pandémie de COVID-19. Son leader, Herbert Kickl, a critiqué les conservateurs, les accusant d’avoir permis l’entrée de l’agresseur en Autriche. Il a appelé à une réforme complète du système d’asile, affirmant qu’aucun changement n’est possible tant que cela ne se fait pas.

- Advertisement -

Latest