Une serveuse agressée sexuellement rejoint un groupe de miliciennes qui ciblent les hommes violents et chauvins. Le demander est une vision ultra-stylisée des effets de la masculinité toxique. Les prédateurs sexuels obtiennent leur récompense de femmes méchantes qui sont à la recherche de sang. Les thèmes du film sont louables. Mais l’exécution de l’intrigue ressemble à une vidéo TikTok sur la méthamphétamine. Un barrage ininterrompu de montages rapides, d’images fixes, d’images confuses et d’une bande-son martelante devient déconcertant. Les cinéastes devaient se concentrer davantage sur le fond que sur les gadgets.
Le demander commence par une intro alt-right repoussante de Mark Vanderhill (Ezra Miller). Il dirige le Men’s First Movement (MFM) en plein essor. Une idéologie de domination masculine qui considère les femmes comme des proies à chasser. Mitrailleuse à la main, il fustige les libéraux efféminés et les défenseurs de la justice sociale pour ne pas reconnaître la grandeur des hommes blancs. Sa légion d’adeptes glorifie MFM sur les réseaux sociaux avec des éloges et une allégeance flatteurs.
Kiersey Clemons joue le rôle de Joey, un étudiant travaillant comme serveuse dans une petite ville. Elle est invitée à une fête par Mike (Casey Cott). Joey se réveille groggy le lendemain matin dans sa chambre. Elle se souvient d’avoir bu avec Mike et de son offre de la raccompagner chez elle. Un Joey désemparé sombre dans la dépression. Son état émotionnel chargé est remarqué par Regina (Alexandra Shipp), une habituée du restaurant.
Regina invite Joey à une fête dans une grange isolée. Elle est présentée à plusieurs des Cherry Bombs, Beatrice (Vanessa Hudgens), Lily (Leslie Stratton) et leur chef, Sal (Radha Mitchell). Chacune de ces femmes étaient des victimes qui ont décidé de riposter. Le gang jette son dévolu sur Mark Vanderhill et un shérif corrompu (David Patrick Kelly).
Le demander ne vaut rien
Le demander tire pas de coups de poing dans sa représentation du mouvement MFM. Ces groupes haineux prolifèrent en ligne. Mark Vanderhill, et toute sa rhétorique hideuse, n’est pas une exagération extrême. Il représente un contrecoup qui conduit souvent à des résultats violents. Pour être juste, le film ne peint pas tous les hommes avec le même pinceau. Ce sont des féministes et non des haineuses des hommes. Les Cherry Bombs ont des alliés masculins dans leur guerre. J’aurais juste aimé que les personnages soient mieux écrits.
Le réalisateur / scénariste Eamon O’Rourke couvre toute la gamme des tromperies visuelles dans son premier long métrage. Aucune scène n’est simple. Il y a des coupes constantes dans les photos, des animations bizarres, des montages d’animaux, etc. Quelques-uns sont intelligents, comme Joey face aux conséquences de son viol. Mais la surcharge d’édition vieillit vite. L’approche stylistique a une valeur artistique jusqu’à un certain point. Puis dégénère en un ragoût d’images de confusion.
je n’ai pas pu m’empêcher de comparer Le demander avec Emerald Fennell’s Jeune femme prometteuse. Ce film a abordé le même sujet avec brio et avec habileté. Eamon O’Rourke aurait mieux servi son scénario avec une modération du montage. Ses personnages sont intrigants. Lily, une survivante d’une attaque de brûlures, méritait plus de temps à l’écran. Ce crime lâche et haineux contre les femmes sévit dans le monde entier. UNEsking pour cela met en lumière le cloaque de la culture du viol. Cela vaut la peine même dans un film spasmodique.
Le demander est une production de Redwire Pictures, Tunnel Post et Beer Money Worldwide. Il aura une VOD et une sortie en salles limitée de Saban Films le 4 mars.
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