lundi, mars 3, 2025

Apprendre à ne pas se soucier des détails insignifiants

Des chercheurs de l’Université du Massachusetts à Amherst développent des tatouages en graphène capables d’analyser les composants de la sueur, comme le cortisol, pour surveiller la santé. Ces biosenseurs, flexibles et presque invisibles, pourraient fournir des données en temps réel sur divers indicateurs, tels que le glucose et les œstrogènes, sans nécessiter de prélèvements sanguins. L’intégration de cette technologie dans des dispositifs portables, comme des montres intelligentes, est envisagée pour l’avenir.

Des capteurs de sueur invisibles pourraient révolutionner la détection des problèmes de santé. Des chercheurs de l’Université du Massachusetts à Amherst travaillent actuellement sur des tatouages en graphène autocollants capables de lire et d’analyser les composants présents dans votre sueur.

Les capteurs portables ont déjà démontré leur potentiel pour transformer le suivi de la santé. Initialement développés par une équipe de l’Université Northwestern, ces patchs électroniques, fabriqués en graphène, mesurent moins d’un millimètre d’épaisseur, les rendant presque invisibles et flexibles avec la peau. Dans un futur proche, nous pourrions les porter pour obtenir des lectures en temps réel, 24 heures sur 24.

À ce jour, les chercheurs se sont principalement concentrés sur l’utilisation de ces biosenseurs pour surveiller des paramètres vitaux comme le rythme cardiaque et la pression artérielle, qui sont des indicateurs importants de complications de santé. Toutefois, la prochaine génération de patchs pourrait élargir leur champ d’action en se tournant vers une source corporelle alternative : la sueur.

Explorer les secrets de la sueur

En 2017, des scientifiques de l’Université du Texas ont mis au point une version encore plus fine d’un biosenseur en graphène, qui se fixe à la peau grâce à un procédé similaire à celui d’un tatouage temporaire. Les chercheurs de l’Université du Massachusetts à Amherst utilisent ces e-tatouages pour explorer les mystères de la sueur.

Selon Dmitry Kireev, membre de l’équipe, la sueur contient des composés qui sont évacués hors du corps. Leur objectif initial est de mesurer le cortisol, un marqueur du stress et d’autres problèmes de santé.

La surveillance de la sueur n’est pas une nouveauté. De nombreux laboratoires développent des patchs qui réagissent aux produits chimiques présents dans la sueur, certains changeant de couleur, d’autres étant reliés à de grands capteurs électrochimiques. Cependant, les e-tatouages en graphène se démarquent par leur compacité, n’ayant pas besoin de chambres pour collecter la sueur.

Le graphène fonctionne ici comme un transistor. Lorsqu’une substance présente dans la sueur interagit avec les molécules de graphène, un signal électrique est généré. Les variations de résistance du transistor permettent alors de quantifier cette substance.

À l’avenir, il est envisagé que ces e-tatouages en graphène soient capables de détecter encore d’autres composés dans la sueur, comme le glucose, le lactate et les œstrogènes. Ces informations pourraient potentiellement alerter sur des problèmes de santé.

Portés comme un accessoire tendance, les e-tatouages pourraient fournir des signes précurseurs de certaines conditions ou servir de source de données complémentaires pour les applications de fitness. Dans un cadre médical, ces biosenseurs pourraient offrir des données en temps réel, sans nécessiter de prise de sang.

Cependant, malgré cette technologie prometteuse, l’avenir des soins de santé portables est encore à construire. Actuellement, les e-tatouages en graphène doivent être reliés à un circuit électronique avec une puce informatique, bien que minuscule, pour transmettre les données de sueur. Cela signifie qu’ils ne représentent pas encore le futur flexible et discret que nous espérons.

Pour atteindre cet objectif, les chercheurs devront développer des circuits intégrés utilisant du graphène, incluant des sources d’énergie et des émetteurs sans fil. Ce parcours sera probablement semé d’embûches. Néanmoins, dans les dix prochaines années, Kireev envisage l’intégration de e-tatouages détecteurs de sueur dans les montres intelligentes les plus avancées.

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