Appelez-le dormir par Henry Roth


Après 20 ans à essayer d’ouvrir ce roman (Appelez ça le sommeil par Henri Roth, je l’ai enfin terminé, grâce à un défi. Une fois que j’ai enfin pu m’occuper des longues sections écrites en dialecte (quelque chose que je trouve très difficile à lire), m’occuper des écrits intercalés en yiddish ainsi qu’en d’autres langues (écrites également en dialecte – un double coup dur), j’ai découvert un roman étonnant.

Un roman époustouflant, horrible et magnifique : poème, journalisme, courant de conscience, réaliste, ps

Après 20 ans à essayer d’ouvrir ce roman (Appelez ça le sommeil par Henri Roth, je l’ai enfin terminé, grâce à un défi. Une fois que j’ai enfin pu m’occuper des longues sections écrites en dialecte (quelque chose que je trouve très difficile à lire), m’occuper des écrits intercalés en yiddish ainsi qu’en d’autres langues (écrites également en dialecte – un double coup dur), j’ai découvert un roman étonnant.

Un roman époustouflant, horrible et magnifique : poème, journalisme, courant de conscience, réaliste, psychologique, socialement impossible à définir. Je ne peux pas dire que je l’ai jamais trouvé plus facile à lire ; Je peux dire que j’ai trouvé impossible de rester à l’écart. La seule façon pour moi de le lire était de m’y immerger profondément, de lire attentivement ligne par ligne, mot par mot même.

L’histoire est celle d’une famille juive, d’immigrants de Pologne et l’un des thèmes majeurs du texte est l’expérience des immigrants. Eux, comme la plupart des gens qui vivent autour d’eux, sont disloqués, coupés non seulement de la famille, des amis et des paysages familiers, mais de leur culture, de leur langue même. Leur discours n’est reproduit en dialecte que lorsqu’ils essaient de parler en anglais, dans leur yiddish natal, le discours est rendu dans un anglais parfait, nous montrant leur aisance et leur éloquence dans leur langue maternelle.

L’histoire est aussi celle des rues du Lower East Side, entourées d’immeubles, surpeuplées, grouillantes de monde, de vie, de cultures qui s’entrechoquent, d’enfants à la dérive dans des familles déconnectées de leur passé et toujours sans attaches à leur brillant. La pauvreté est presque le moindre de leurs problèmes. Saleté, odeurs, bruit – un bruit incroyable de chariots et de trains et de gens qui crient – « hurler », un mot que je n’ai pas entendu depuis la mort de mon père, l’un contre l’autre, l’un contre l’autre, en poussant, en se battant. Tout ce dont je me souviens quand j’étais enfant faisait du shopping sur Delancey Street un dimanche (à l’époque, seuls les magasins juifs du Lower East Side de Manhattan étaient autorisés à être ouverts le dimanche et je me souviens de la foule terrifiante, bruyante, bousculée et de ma terreur que je serait séparé de mes parents).

L’histoire est aussi très personnelle de trois ans dans la vie d’un garçon (6-9 ans), dont le père est souvent violent, paranoïaque à un degré clinique, qui crie, rage et bat l’enfant qui se tourne désespérément vers sa douce, mère adorable qui, incapable de parler anglais et donc encore plus isolée que le père, se tourne vers son fils ainsi que sa bouée de sauvetage affective. Le garçon, David, est sensible, doué (très probablement en quelque sorte un portrait de l’auteur, Henry Roth).

Publié à l’origine en 1934, le livre a été à peine remarqué. Il est maintenant considéré comme un classique américain. J’aimerais pouvoir citer le livre, mais il semble impossible de transmettre son pouvoir à travers une phrase ou un paragraphe. Le livre fonctionne en sections rythmiques qui, d’une manière presque musicale, résonnent, contrastent et mettent en évidence des aspects de l’œuvre d’une manière qui résiste à une description facile.

Un travail encore difficile mais qui s’avère payant à plusieurs reprises. Ce livre valait bien l’effort que j’ai mis pour le lire. Je suis reconnaissant de ne pas avoir abandonné, même après tant d’années. J’ai l’impression qu’à travers sa lecture, j’ai été changé, à la fois en tant que lecteur et en tant qu’être humain.



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