En 2022, un groupe international a révélé la première image d’un trou noir au centre de la Voie lactée, montrant un anneau lumineux autour d’une ombre noire. Cependant, des astronomes japonais critiquent cette image, suggérant qu’elle pourrait être un artefact de traitement des données et que la structure réelle est différente. Le groupe de travail EHT défend l’authenticité de l’image, affirmant que leur méthode et leurs résultats sont solides malgré les critiques.
Une image emblématique a marqué l’histoire en 2022 : la première représentation d’un trou noir situé au cœur de notre galaxie, la Voie lactée. Cette illustration montre un anneau lumineux entourant une ombre noire centrale, confirmant des observations antérieures. Au cœur de notre galaxie se trouve une masse équivalente à environ quatre millions de soleils, concentrée dans un espace restreint. La gravité y est si intense que même la lumière ne peut s’échapper.
Cependant, une équipe de trois astronomes japonais remet en question cette image iconique. Dans leurs travaux publiés dans la revue « Monthly Notices of the Royal Astronomical Society », ils affirment que l’image ne reflète pas la réalité. Selon eux, la structure en anneau résulte d’une interprétation des données et qu’une analyse indépendante dévoile une forme allongée, avec une luminosité inégale.
Makoto Miyoshi et ses collègues n’iminent pas l’existence du trou noir, mais leur étude suggère que le disque de matière qui l’entoure tourne à grande vitesse. Cela signifie que la partie du disque se dirigeant vers nous apparaît plus éclatante.
En réponse, le groupe de recherche international défendant l’image de 2022 rejette ces critiques. Ils affirment que l’image est le fruit de multiples analyses intégrant différents postulats et est soutenue par des simulations reproduisant fidèlement les données originales. Le groupe EHT, qui signifie Event Horizon Telescope, maintient ainsi la validité de ses résultats.
Transformation des données brutes en images
Pour saisir la controverse, il est essentiel de comprendre le processus de création d’images à partir de données brutes. Les images d’objets célestes sont souvent des interprétations approximatives, les télescopes collectant des données qui sont ensuite traitées pour créer une représentation visuelle attrayante. Par exemple, le télescope James-Webb capte la lumière infrarouge, invisible à l’œil humain, nécessitant ainsi une conversion en couleurs visibles pour rendre compte de l’aspect d’une galaxie ou d’une supernova.
La situation est encore plus complexe pour le télescope Event Horizon, qui a pris l’image du trou noir. Il utilise des ondes radio dont les longueurs d’onde surpassent de loin celles de la lumière visible. De plus, l’EHT est constitué de huit télescopes globalement répartis. En combinant les données de ces télescopes via une méthode d’interférométrie à très longue base, il est possible d’apercevoir des détails qu’un seul télescope ne pourrait discerner.
Cependant, chaque télescope ne fournit qu’une partie de l’image complète, ce qui signifie que des données cruciales manquent. Torsten Ensslin, de l’Institut Max-Planck d’astrophysique, souligne que ce qui est mesuré est souvent moins que ce qui ne l’est pas, rendant nécessaire un traitement des données manquantes. Cela explique pourquoi les images du télescope Event Horizon sont souvent floues.
Ce processus de « devinement » des données manquantes est une spécialité. Les chercheurs appliquent divers algorithmes qui intègrent des hypothèses, mais il existe un risque de découvrir des structures introduites par inadvertance. La variabilité du trou noir complique encore davantage les choses, car la luminosité de la matière en orbite change constamment. Pour établir une image, il a donc fallu non seulement compléter les informations manquantes, mais aussi développer des algorithmes capables d’aplanir les images floues. Cela a contribué à un délai de presque cinq ans avant la publication de l’image en 2022.
Des débats entre experts sur l’évaluation des données
Les critiques des astronomes japonais portent sur les méthodes d’évaluation des données élaborées par le groupe EHT. Ils soutiennent qu’une utilisation de méthodes traditionnelles pourrait aboutir à une image différente. Le groupe EHT, en revanche, rejette cette critique, arguant que les chercheurs japonais ne prennent pas en compte la variabilité du trou noir et présentent des allégations incorrectes.
Bien que Torsten Ensslin n’ait pas encore analysé les travaux des chercheurs japonais en profondeur, il a effectué une évaluation indépendante des données de l’EHT, dont les résultats correspondent à ceux du groupe EHT. Bien qu’il existe des nuances dans les détails, l’image démontre toujours une structure en