dimanche, mars 16, 2025

Analyse du rôle d’entraîneur national : le mystère du prêt millionnaire de Murat Yakin au FC Schaffhausen

Murat Yakin, ancien joueur et entraîneur, joue un rôle crucial dans la survie financière du FC Schaffhausen, en accordant un prêt important pour éviter la faillite du stade. Malgré son engagement, le club fait face à des défis financiers, notamment d’importantes pertes annuelles. Le retour de son frère Hakan comme entraîneur ajoute une dimension intrigante à cette situation complexe, marquée par des changements de direction et des incertitudes quant à la propriété du club.

La nonchalance a toujours été une compagne fidèle pour Murat Yakin, que ce soit sur le terrain en tant que joueur ou maintenant comme sélectionneur national et investisseur au FC Schaffhausen.

Depuis plusieurs années, des rumeurs et des faits circulent concernant l’implication financière de Yakin dans le club de la Challenge League, qui traverse des temps difficiles, ainsi que dans son stade. Ce club, où il a exercé en tant qu’entraîneur à deux reprises, lui a servi de tremplin vers le Grasshopper Club en 2017 et l’équipe nationale en 2021.

Récemment, l’attention s’est de nouveau portée sur cette situation, surtout depuis que Hakan Yakin, le frère cadet de Murat, a pris les rênes de l’équipe à Schaffhausen.

Yakin joue un rôle clé dans la survie de Schaffhausen

Dans une interview avec CH Media, Murat Yakin a révélé qu’il avait accordé un prêt à sept chiffres au club, affirmant que cela visait à « sauver le stade de la faillite ». Son engagement financier était principalement destiné à garantir la propriété plutôt qu’à soutenir directement l’équipe. Yakin a précisé qu’il avait financé trois unités immobilières distinctes associées au stade. En janvier 2025, CH Media a rapporté que Yakin avait mis à disposition trois prêts totalisant 1,8 million de francs.

Cette générosité de Yakin s’est manifestée durant ses années en tant qu’entraîneur à Schaffhausen, car le club, bien qu’il soit une figure marquante du football suisse, ne se distingue pas par sa rentabilité. En effet, le club dépend d’investissements extérieurs de plusieurs millions, en particulier depuis l’ouverture de l’arène en 2017, qui pèse lourdement sur les finances, générant des pertes annuelles de plus d’un million. Schaffhausen doit donc sa survie à tous ceux qui se montrent prêts à investir.

Le parcours de Yakin en tant que joueur

La transparence demeure un sujet délicat dans le nord de la Suisse, et le football n’échappe pas à cette règle. Lors d’une interview sur « MySports » en mars 2021, Yakin avait déclaré qu’il n’était pas impliqué dans la gestion du stade, mais uniquement dans les affaires du club. Il avait également qualifié le terme « copropriétaire » d’un peu « exagéré », expliquant que la situation était « complexe » et que la reprise du club avait été réalisée de manière « non optimale ».

Actuellement, l’Association suisse de football (ASF), employeur de Yakin, affirme que l’investissement de 2021 est lié à une « propriété acquise par le club », comme elle l’a récemment communiqué. Il est probable que Yakin ait confondu certains détails lors de son interview de 2021, mêlant les besoins en capital du club, l’utilisation du stade, et sa propre implication.

Avec une attitude décontractée, Yakin a évoqué dans cette même interview comment il s’est lancé dans le secteur immobilier : un ami lui a suggéré de « simplement faire circuler de l’argent », ce qui, selon lui, a donné naissance à une « vague » d’opportunités.

Une histoire à multiples facettes

Le FC Schaffhausen est le théâtre d’histoires qui semblent tout droit sorties d’un roman. Le retour de Hakan Yakin comme entraîneur en est un exemple. Murat Yakin a déclaré qu’il n’était pas au courant des changements en tant que copropriétaire du club, affirmant qu’il n’avait rien appris à ce sujet. Vraiment ? Cela pourrait bien donner lieu à une heure de contes.

Un autre aspect à considérer est la succession compliquée de l’ancien président Aniello Fontana, décédé en 2019, dont l’héritage est étroitement lié au nouveau stade. Il avait d’abord transféré le club à des mains familiales, avant que Roland Klein n’intervienne. Cependant, les chiffres d’affluence ne montrent pas d’amélioration, et le coût d’exploitation du stade reste élevé, initialement prévu pour inclure des concerts, un aspect qui s’est avéré être une erreur de calcul. Ainsi, des mécènes sont nécessaires pour revitaliser ce projet.

Sans une place en Super League, les perspectives restent limitées. Le budget annuel du club a parfois dépassé les 5 millions, mais il est rapidement tombé sous la barre des 4 millions et devrait de nouveau augmenter légèrement.

Au milieu de cette tourmente, Murat Yakin s’efforce de récupérer ses prêts ou au moins une partie. Les bienfaiteurs sont rares dans le monde du football. Les questions de propriété restent floues, et la reprise du club est incertaine. Des investisseurs zurichois, Fitim et Boletin Hasani, ont acquis 100 % des actions le 16 janvier, entraînant des changements de personnel, notamment le départ du directeur général Jimmy Berisha et le changement d’entraîneur de Ciriaco Sforza à Hakan Yakin, avec Bernt Haas prenant la direction sportive à la place de Marc Hodel.

Quelles que soient leurs intentions, ils doivent être prêts à investir. Murat Yakin le sait bien. Comme d’autres, il fait face aux réalités du football. Bienvenue dans le club.

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