« Le Trio » explore les relations complexes entre Connor, Matthew et Greg lors d’un mariage. Alors que Connor navigue entre son attirance pour Olivia et une nuit inattendue avec Jenny, le film mêle humour maladroit et introspection. Le réalisateur Chad Hartigan réussit à équilibrer comédie et drame, tout en évitant la rivalité classique. Malgré des moments de décalage, le film aborde des thèmes matures et les douleurs de la croissance personnelle, enrichissant ainsi l’expérience narrative.
Une Exploration des Relations dans « Le Trio »
« Le Trio » s’ouvre sur un mariage où plusieurs couples célèbrent leur amour. Sur scène, Matthew (interprété par Tommy Do) et Greg (un Jaboukie Young-White qui attire tous les regards) échangent leurs vœux, tandis que leur ami Connor (Jonah Hauer-King), qui a joué un rôle clé dans leur rencontre, lève son verre en leur honneur. Le réalisateur Chad Hartigan, reconnu pour ses drames introspectifs comme « This Is Martin Bonner » et ses comédies dynamiques comme « Morris From America », parvient à jongler habilement entre ces deux genres. Il s’attaque à un concept audacieux créé par Ethan Ogilby, qui mêle humour maladroit et dynamiques relationnelles fascinantes, apportant ainsi une profondeur inattendue à l’histoire. Malgré des résultats variés, le charme du film est indéniable grâce au talent de son équipe.
Les Liens Inattendus et les Dilemmes Émotionnels
Bien que Matthew et Greg ne soient pas les protagonistes principaux, l’accent est mis sur Connor et Olivia (Zoey Deutch), une serveuse dont il est épris depuis un moment. Lorsqu’il discute avec une cliente nommée Jenny (Ruby Cruz) au restaurant, une soirée mémorable les unit dans son appartement. Un jeu de vérité ou conséquence, agrémenté de marijuana, les amène à passer la nuit ensemble. Au réveil, Connor découvre Jenny à ses côtés, tandis qu’Olivia s’est éclipsée, le laissant se demander si cette nuit passionnée n’était qu’un événement isolé.
Les répercussions de cette soirée inattendue maintiennent les trois personnages liés, alors que Hartigan réinterprète habilement la comédie sexuelle des années 80 en lui infusant une touche introspective. Connor est confronté à un dilemme classique : il est attiré par Olivia, mais Jenny, plus stable et sensée, pourrait être la meilleure option. Toutefois, le film ne se concentre pas sur une rivalité, mais sur l’évolution de chacun des personnages face à leurs désirs et à leurs besoins, les amenant à redéfinir leur vision de l’amour et des relations.
Bien que les interactions entre les trois protagonistes soient parfois incongrues, « Le Trio » oscille entre différents genres avec une certaine maladresse. Visuellement, le film utilise une palette de tons terreux et une cinématographie décontractée, semblable à celle de l’œuvre de Hartigan « Little Fish ». Cependant, ce style peut parfois sembler en décalage avec les moments d’humour plus exagéré, soutenu par un casting secondaire incluant Arden Myrin et Robert Longstreet, qui incarnent les parents de Jenny. Zoey Deutch démontre une fois de plus sa capacité à naviguer entre les tonalités, même si le film reflète parfois trop fidèlement les incertitudes de ses personnages.
Avec un titre tel que « Le Trio », certains spectateurs pourraient espérer une approche plus audacieuse. Néanmoins, il est louable que Hartigan et Ogilby s’efforcent de transcender les rires faciles et les solutions simples, cherchant à explorer des thématiques plus matures. Les personnages de « Le Trio » sont confrontés à des douleurs de croissance évidentes, mais cette quête de profondeur enrichit indéniablement le film.