mercredi, mars 12, 2025

Analyse de Pendant ce temps sur Terre : un drame de science-fiction captivant sur des extraterrestres explorant notre monde à travers des corps humains, réalisé par le créateur de J’ai perdu mon corps.

Jérémy Clapin, après « I Lost My Body », explore des thèmes profonds dans « Meanwhile on Earth ». Le film suit Elsa, une aide-soignante à la recherche de son frère cosmonaute disparu. Mélangeant animation et prises de vues réelles, il aborde des dilemmes moraux alors qu’Elsa doit choisir entre sauver son frère et préserver d’autres vies. La quête soulève des questions sur la valeur de la vie humaine, le tout dans une ambiance mélancolique et visuellement captivante.

Une Exploration Émotionnelle dans « Meanwhile on Earth »

Le réalisateur et scénariste français Jérémy Clapin fait un bond audacieux dans le monde de la fiction live avec son dernier film, « Meanwhile on Earth ». Suite à son acclamé long-métrage d’animation « I Lost My Body », Clapin nous entraîne dans une aventure mélancolique qui commence sur terre mais s’élève rapidement vers l’inconnu du cosmos. Au cœur de cette histoire, nous rencontrons Elsa (Megan Northam), une jeune aide-soignante passionnée par le dessin, qui se lance à la recherche de son frère aîné, Franck (doublé par Sébastien Pouderoux), un cosmonaute disparu suite à une mission spatiale. À sa grande surprise, l’immensité du vide répond à ses appels, mais pas sans de lourdes conséquences.

Une Narration Visuelle Captivante

La première incursion de Clapin dans le cinéma en direct ne délaisse pas totalement les éléments animés. Des séquences noires et blanches, où Elsa et Franck se rencontrent à bord d’un vaisseau spatial, s’entrelacent avec des moments clés de l’intrigue, créant une atmosphère unique. Le ton mélancolique qui a fait le succès de « I Lost My Body » reste ici une force motrice puissante. Elsa, tout comme Naoufel, le protagoniste de son précédent film, se retrouve prise dans un tourbillon d’émotions, luttant contre un destin qui semble impitoyable après une tragédie personnelle.

La direction de la photographie, sous l’œil de Robrecht Heyvaert, recrée le dynamisme visuel qui a marqué « I Lost My Body ». Le mouvement de la caméra et un cadrage audacieux transforment la petite ville française d’Elsa et ses forêts environnantes en paysages aussi étranges qu’un monde extraterrestre. Le montage, dirigé par Jean-Christophe Bouzy, renforce cette ambiance désorientante, tandis que la bande sonore envoûtante de Dan Levy, qui a également travaillé sur le précédent film, plonge le spectateur dans l’univers intrigant du récit. Les éléments de science-fiction sont traités de manière subtile, les extraterrestres n’apparaissant que sous forme de voix, amplifiant le mystère qui entoure leur présence.

Une nuit, alors qu’Elsa s’adresse à l’immensité du ciel, elle entend une voix familière. C’est Franck qui lui demande de recueillir une graine lumineuse et de l’insérer dans son oreille. Un groupe d’entités extraterrestres, dont le leader anonyme (doublé par Dimitri Doré) communique directement avec Elsa, a capturé Franck et exige son aide pour trouver cinq personnes à posséder. Cette quête entraîne Elsa dans un dilemme moral profond alors qu’elle doit décider qui sacrifier pour sauver son frère. Les enjeux sont élevés, avec des personnages comme une femme âgée et une sans-abri, représentant des vies fragiles en jeu.

Au fur et à mesure que l’histoire avance, Elsa se rend compte qu’elle est confrontée à une question philosophique essentielle : la valeur de la vie humaine. Les extraterrestres cherchent à vivre des expériences humaines sans ambition, offrant une réflexion poignante sur notre quête de sens. La performance de Northam, marquée par une anxiété palpable, met en lumière les luttes internes d’Elsa alors qu’elle se débat entre son désir de sauver son frère et le poids de ses responsabilités morales. Son personnage, embourbé dans le chagrin, soulève la question : est-elle elle-même un choix idéal pour abandonner sa propre vie ?

Bien que « Meanwhile on Earth » puisse souffrir d’un manque de profondeur dans l’exploration de la douleur des parents d’Elsa face à la perte de Franck, Clapin démontre une fois de plus son habileté à tisser des récits d’âme et d’existentialisme avec une touche de fantastique. En fin de compte, le film illustre un thème récurrent dans l’œuvre de Clapin, où l’image d’un astronaute symbolise la quête incessante de l’humanité pour saisir l’inaccessible, dépassant les frontières de la compréhension humaine.

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