Dans un quartier populaire d’Alger, une jeune fille est enlevée par un conducteur malveillant, plongeant la ville dans une tension accrue. L’inspecteur Sami Sadoudi et la psychiatre Dr. Dounia Assam unissent leurs forces pour la retrouver, mais leurs méthodes divergent. Le film « Alger », représentant le pays aux Oscars, aborde des thèmes sociaux complexes, mais manque de profondeur dans le développement des personnages et des enjeux contemporains, laissant des questions sans réponse et une vision incomplète des défis de la société algérienne.
Une Nuit Éprouvante à Alger
Dans un quartier populaire de la capitale algérienne, une scène troublante se déroule alors qu’une voiture suspecte circule lentement dans une rue animée où des enfants jouent joyeusement. Un conducteur malveillant attire brutalement une jeune fille vers la fenêtre de son véhicule et l’enlève, laissant son frère, impuissant, regarder la scène avec désespoir. Cet événement choquant, inspiré de faits réels, donne naissance à « Alger », le film choisi par le pays pour concourir à l’Oscar du meilleur film international, réalisé par Chakib Taleb-Bendiab. La tension est palpable dans cette ville déjà affectée par des pénuries d’eau, aggravée par la menace d’un prédateur rôdant, entraînant des hommes en colère à vouloir prendre les choses en main.
Une Enquête Complexe et Des Personnages Ambigus
Dans la quête pour retrouver l’enfant en danger, l’inspecteur Sami Sadoudi (Nabil Asli) se retrouve en désaccord avec Dr. Dounia Assam (Meriem Medjkane), une psychiatre spécialisée dans les traumatismes. Bien que leurs méthodes divergent, ils doivent collaborer pour maximiser leurs chances de succès dans les premières 48 heures. Dounia, en se basant sur le témoignage du frère de la victime, soupçonne que le coupable a déjà commis des actes similaires. Son intuition, bien que spéculative, captive l’attention de Sadoudi.
Les pistes se multiplient, mais le film peine à approfondir les motivations de ses personnages. Khaled (Hichem Mesbah), un policier aguerri ayant vécu la guerre civile des années 1990, incarne une mentalité qui justifie la force face à l’adversité. Cette approche crée une dichotomie morale, surtout lorsque des choix difficiles doivent être pris. Bien que les thèmes abordés soient prometteurs, le film n’explore pas en profondeur les racines des problèmes sociaux contemporains en Algérie, laissant un sentiment d’absence de cohésion.
Les protagonistes, bien que captivants, restent des énigmes dont les histoires personnelles sont seulement effleurées. La performance de Medjkane est particulièrement marquante, mais son développement est entravé par des révélations trop hâtives. De même, le personnage de Sadoudi apparaît en surface, manquant de profondeur malgré quelques références littéraires. Finalement, « Alger » ne parvient pas à conclure de manière satisfaisante, laissant de côté des personnages essentiels et des pistes d’intrigue sans réponse.
Dans les dernières scènes, alors que Sami et Dounia s’éloignent, des manifestants réclament désespérément de l’eau, soulignant que l’histoire de l’enfant disparue n’est qu’une parmi tant d’autres dans cette société complexe. Bien que « Alger » propose des moments engageants, il échoue à offrir une vision complète et réfléchie des défis que cette ville et ses habitants affrontent.