Le documentaire « October 8 » explore la montée de l’antisémitisme aux États-Unis, notamment sur les campus, après l’attaque du Hamas en octobre. Réalisé par Wendy Sachs, il présente des témoignages d’experts et de victimes, tout en soulevant des questions sur les biais médiatiques et la réaction des universités. Le film aborde la désinformation sur les réseaux sociaux et critique l’absence de condamnation de la violence par des figures publiques, tout en examinant le rôle des médias dans la perception des événements.
Une Analyse du Documentaire « October 8 »
Le documentaire indépendant « October 8 » présente une perspective pro-Israël et juive américaine sur l’augmentation inquiétante de l’antisémitisme, en particulier sur les campus universitaires et les réseaux sociaux, suite à l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre. Cette incursion a causé la mort de plus de 1 200 personnes et la prise de 251 otages. La réalisatrice Wendy Sachs, avec passion mais sans grande nuance, réunit divers témoins, y compris des personnalités connues, des universitaires, des journalistes, et des dirigeants d’organisations juives, ainsi que des experts sur l’extrémisme. Les témoignages touchants d’un survivant de l’attaque et d’étudiants américains, victimes de haine en ligne pour leur soutien à Israël, apportent une dimension personnelle au récit.
Un Message Important avec des Limites
Ce film, bien qu’informatif et pertinent, soulève des questions sur la partialité de son point de vue. La réaction d’Israël face aux attaques n’est abordée que brièvement, et il semble difficile pour les interviewés d’accepter que le terroriste d’un homme puisse être le combattant de la liberté d’un autre. Cela dit, le documentaire mérite d’être visionné pour comprendre les nuances de l’antisémitisme, les privilèges et les limites de la liberté d’expression. Il interroge également pourquoi la rhétorique anti-juive a pris une telle ampleur, et comment certains présidents d’universités renommées ont perdu leur poste en raison des manifestations pro-Palestine et de la politisation croissante de ces mouvements.
Le massacre perpétré par le Hamas a causé plus de pertes juives en une seule journée que lors de toute autre période depuis l’Holocauste. Alors que les atrocités étaient diffusées en direct sur les réseaux sociaux, des célébrations de ces actes ont eu lieu dans certains cercles, y compris lors d’un rassemblement pro-Palestine à Times Square et sur différents campus universitaires. Un professeur de Cornell a même admis se sentir « exalté » par ces meurtres, tandis que 31 groupes d’étudiants à Harvard ont signé une lettre attribuant à Israël l’entière responsabilité de l’attaque.
La question se pose : pourquoi les universités progressistes n’ont-elles pas condamné ces attaques, laissant un sentiment d’insécurité parmi les étudiants et le personnel juifs ? Sachs et ses interlocuteurs suggèrent que la jeune génération s’informe principalement via Internet, souvent influencée par la désinformation et des médias contrôlés par des pays hostiles. Le représentant Richie Torres, démocrate de New York, souligne que les plateformes sociales favorisent l’endoctrinement, créant un espace pour des sentiments anti-israéliens et anti-juifs, souvent exprimés de manière anonyme. Pendant ce temps, des branches de Social Justice for Palestine (SJP) ont activement promu des discussions et des instructions pour des jours de résistance, incitant à la violence et remettant en question le droit d’Israël à exister.
Le documentaire accuse également le SJP de recevoir des financements provenant d’organisations liées au Hamas et à la Fraternité musulmane. Il évoque une réunion d’officiels du Hamas à Philadelphie en 1993, surveillée par le FBI, où l’organisation a tenté de présenter ses actions sous un angle d’apartheid et d’oppression raciale, utilisant des termes déjà familiers au discours américain pour capter l’attention des médias.
La puissance des médias est un thème central du film. La décision des Israéliens d’inviter des journalistes à couvrir l’impact des attaques du Hamas est comparée à celle du général Eisenhower, qui a amené des reporters voir les camps de concentration allemands. Un article du New York Times, qui s’est basé uniquement sur des informations fournies par le Hamas pour affirmer qu’Israël avait bombardé un hôpital, est critiqué pour sa désinformation.
L’actrice Debra Messing, productrice exécutive, exprime sa surprise quant à l’absence de condamnation directe de la violence par de nombreuses personnalités d’Hollywood. Ses sentiments sont partagés par l’acteur Michael Rapoport, qui trouve étrange d’être l’une des seules voix célèbres appelant à la libération des otages.
Le film, bien que dense et parfois répétitif, utilise des visuels dynamiques pour combiner témoignages, images d’actualités et vidéos en ligne, le tout soutenu par une musique orchestrale parfois menaçante de Sharon Farber, renforçant les messages clés.