Le kintsugi, art japonais de la réparation dorée, symbolise l’acceptation des imperfections. Dans Assassin’s Creed Shadows, Ubisoft applique cette philosophie, reconnaissant les défauts du jeu tout en créant des moments d’émerveillement. Avec un cadre japonais riche et des mécaniques de jeu engageantes, chaque mission offre une expérience immersive, enrichie par des personnages variés et une narration complexe. Ce nouvel opus célèbre les imperfections tout en réinventant les éléments classiques de la série.
Le Kintsugi : Une Philosophie de Réparation
Vous avez sans doute entendu parler de l’art japonais du ‘kintsugi’, qui se traduit littéralement par ‘réparation dorée’. Ce concept va au-delà d’une simple esthétique ; c’est une philosophie qui célèbre les imperfections. En réparant des pièces de poterie ou de céramique brisées avec de la laque, et en mettant en valeur les fissures avec de l’or, de l’argent ou du platine, le kintsugi nous invite à reconnaître et à honorer l’histoire unique d’un objet.
Une Nouvelle Dimension pour Assassin’s Creed
Assassin’s Creed Shadows peut être perçu comme une tentative d’Ubisoft de réaliser son propre ‘kintsugi’ au sein de cette franchise emblématique de 18 ans. Bien qu’il présente des défauts tels qu’une interface encombrée, une surabondance d’icônes sur la carte, un parkour maladroit et un système de combat peu fluide, l’approche d’Ubisoft semble être de ne pas masquer ces imperfections. Au contraire, ces éléments, bien que frustrants, sont souvent contrebalancés par des moments de pur émerveillement. Chaque mission ‘suivez ce gars’ s’accompagne de scènes mémorables qui font écho aux meilleurs moments de la série, ajoutant une touche d’or à chaque fissure.
Un des points forts de l’ère ‘post-reboot’ d’Assassin’s Creed, à partir d’Origins, est la présentation d’un écran d’objectifs richement détaillé, rempli de cibles à éliminer. La mythologie complexe de la série continue d’évoluer, et le cadre du Japon de l’ère Sengoku dans Shadows ne fait pas exception. Avec une multitude d’organisations néfastes à débusquer, le joueur est plongé dans un monde où chaque cible est unique, nécessitant réflexion et stratégie.
Les mécanismes du jeu encouragent la chasse et l’élimination, rendant chaque mission captivante. Bien que le fil narratif principal implique de venger des actes de trahison en éliminant 13 antagonistes, les quêtes secondaires enrichissent l’expérience de jeu. Chaque groupe d’ennemis offre une dynamique différente, rendant chaque affrontement intéressant, loin des quêtes monotones des précédents opus.
Ubisoft propose également des personnages jouables variés, comme le rapide Naoe et le costaud Yasuke, chacun apportant une dynamique différente au gameplay. Bien que le système de combat ne soit pas fondamentalement révolutionnaire, le choix entre furtivité et force brute enrichit l’expérience. Que vous soyez en train de vous faufiler avec un kunai ou de déchaîner votre colère avec un kanabo, chaque approche est gratifiante.
La trame narrative, bien que correcte, peut mettre un certain temps à se déployer pleinement. Le prologue, bien que riche en exposition, est nécessaire pour immerger le joueur dans l’univers vaste et complexe du jeu. Une fois que vous êtes plongé dans le monde ouvert, la fluidité entre les personnages et les opportunités de gameplay rendent chaque session de jeu unique et engageante.
Dans l’ensemble, Assassin’s Creed Shadows réinvente des éléments classiques de la série tout en préservant l’essence du gameplay. Ubisoft semble avoir déconstruit les missions de collecte et les a reconstruites de manière à offrir une expérience plus immersive et gratifiante, tout en célébrant chaque imperfection qui rend cette aventure mémorable.