Ameer Fakher Eldin, réalisateur d’origine syrienne et ukrainienne, présente son film « Yunan » à la Berlinale. Ce long-métrage suit Munir, un écrivain arabe en exil à Berlin, luttant contre un passé douloureux. En quête de paix, il rencontre Vaselka, une sage femme qui ravive son espoir. « Yunan » est le deuxième volet de la trilogie « Homeland », explorant l’aliénation et le déracinement, des thèmes universels touchant divers groupes de réfugiés à travers le monde.
Un Voyage Cinématographique Émotionnel
Le réalisateur berlinois Ameer Fakher Eldin, originaire de Kyiv et issu de parents syriens du Golan, présente son film « Yunan » en compétition à la Berlinale. Ce long-métrage captivant suit l’histoire de Munir, un écrivain arabe en exil à Berlin, qui lutte avec un tourment intérieur intense.
Face à « un passé inoubliable et un avenir incertain », comme le décrit le réalisateur, Munir s’embarque pour une île isolée avec l’intention de mettre fin à ses jours. C’est là qu’il croise le chemin de Vaselka, une sage femme âgée jouée par la légendaire actrice allemande Hanna Schygulla, dont les gestes de bonté réintroduisent l’espoir dans sa vie.
Une Trilogie Révélatrice
« Yunan » est le deuxième chapitre d’une trilogie appelée « Homeland », débutée par le film acclamé « The Stranger » en 2021. Dans ce premier opus, un homme d’âge moyen revient des terres russes pour exercer la médecine dans les hauteurs du Golan.
Le casting de « Yunan » inclut le talentueux libanais George Khabbaz dans le rôle principal de Munir, ainsi que Schygulla, Ali Suleiman de « Paradise Now » et Sibel Kekilli de « Game of Thrones ». Le réalisateur a partagé avec le public comment « Yunan » pourrait contribuer à combattre la montée du sentiment anti-immigré en Allemagne.
L’idée de cette trilogie émane d’un sentiment d’aliénation et d’exil, des thèmes intrinsèques à l’identité de Fakher Eldin. Évoquant ses racines dans le Golan occupé, il souligne que le déplacement et la résilience font partie intégrante de son histoire familiale.
« Yunan » explore la vie d’un homme contraint à l’exil, une expérience personnelle qui s’entrelace avec des réflexions plus larges sur l’avenir et les angoisses universelles. Le réalisateur aborde des questions sans réponses, s’intéressant à la fragilité de la vie et à l’impact du déracinement, particulièrement sur les réfugiés. Ce thème est d’actualité, touchant des populations du monde entier, des Ukrainiens aux Syriens, en passant par les Soudanais et les Égyptiens.
Hanna, également réfugiée, a sa propre histoire de traumatismes liés à l’Allemagne nazie. Elle a inspiré Fakher Eldin à réfléchir sur les implications de la perte de chez-soi. Elle a partagé avec lui l’idée que l’on peut avoir deux foyers, ce qui enrichit le propos de « Yunan ». Sa présence à l’écran, à 80 ans, apporte une authenticité qui résonnera sans doute avec le public, l’incitant à redéfinir sa perception des étrangers et à envisager une approche moins anxieuse face à l’inconnu.